Hostilité rime avec loyauté

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Bonjour bonjour ! 

Me revoici pour le chapitre 4 et avant dernier chapitre de cette mini fiction. 

Je n'ai qu'un seul commentaire : écoutez  "The Great Gatsby OST - 17.Boats Against the Current and Daisy's Theme" pour ce chapitre. C'est Celebriel qui m'a fait découvrir cette musique récemment et wow... Elle m'a grandement inspirée pour écrire ce chapitre. 

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Pressé contre le pelage de l'animal, caressant d'une main distraite son museau humide, cet homme m'avait regardé entrer avec méfiance. Je m'étais approché doucement, lentement, de peur de le brusquer mais aussi et surtout par peur que le chien ne vêtisse de nouveau un visage de prédateur. Je savais qu'au moindre faux pas, sa gueule viendrait déchirer ma trachée sans que l'hésitation ou la lâcheté n'arrête son élan comme elles l'auraient fait pour un humain. Je savais qu'il était le rempart et bouclier de ce jeune homme assit à ses côtés et que je n'avais pas les armes pour le prendre d'assaut. Timidement, je m'étais assis à quelques mètres d'eux alors que le son de la pluie nous était parvenu.

L'abri était une simple salle illuminée de bougies ; sous-terrain, comme l'avait été celui de Yoongi et de Jin, mais dans lequel il n'y avait ni armes, ni mobilier. Quelques provisions étaient entassées non loin d'eux ainsi qu'un large bidon d'eau claire. Il était assis, à moitié allongé même, sur un matelas miteux recouvert d'un tas de tissus, probablement un mélange de couvertures, de rideaux déchirés, peut-être de vieux vêtements. Les bougies étaient peu nombreuses et la luminosité encore plus discrète que dans le premier abri que j'avais visité.

Un autre détail dénotait, non loin des escaliers, un amas de bandes de tissu ensanglantées jonchait le sol.

J'avais posé les yeux dessus en entrant mais avait vite détourné le regard et le visage lorsque l'odeur et la vue du sang m'avaient rappelé la mine, l'explosion, la chair et l'horreur. Je ne distinguais que très peu les traits de son visage mais il avait l'air jeune, mince et fatigué.

- Bonjour... merci de me laisser entrer... avais-je soufflé incertain.

- Saches qu'au moindre geste de travers, il te tuera.

J'avais déglutit avec peine lorsque le son de sa voix avait effleuré mes tympans. Ses mots étaient durs et sévères mais sa voix fébrile et d'une douceur presque enfantine.

- Je le sais.

Il avait hoché la tête satisfait de ma réponse sans pour autant poursuivre la conversation. J'avais alors ouvert de nouveau mon sac à dos et en avait sorti les quelques vivres que je possédais. Le reste du paquet de viande, des boites de haricots, de maïs et de champignons, du thon, et quelques fruits en conserve. Parmi eux, un petit bocal de pêches blanches découpées en tranches fines. Elles baignaient dans leur sirop que je devinais agréablement sucré.

- Pour te remercier... avais-je murmuré en ouvrant le pot et en le déposant devant eux.

Le chien s'était levé et avait reniflé le bocal, léché une goutte de sirop qui s'était échappée jusqu'au sol puis s'était rallongé près de son maître sans plus de cérémonies. Alors il s'était emparé du pot comme s'il s'agissait d'un trésor et l'avait levé devant ses yeux pour apprécier la transparence des lamelles fruitées. Il avait fouillé un instant dans un sac qui se situait derrière lui et en avait sorti une fourchette un peu cabossée.

Il avait croqué dans la première tranche avec un sourire de contentement. Un bonheur simple.

- Tu en veux ? Avait-il demandé.

Louder than bombsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant