Chapitre 6.

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Le lendemain la journée se passa à merveille, le soir venait de tomber, ils venaient d'être appelé sur une enquête qui allait, à jamais, changer leur vie.
Marquand enfila sa veste et ne put empêcher Alice de venir avec lui. C'est tous les deux qu'ils se dirigèrent d'abord au 36.
- Tu sais pourquoi je voulais absolument venir ?
- Oui, à cause de ton pressentiment mais tu sais que je déteste te savoir sur les interventions, surtout de ce type.
- Oui je sais mais je veux être là si il arrive quelque chose...
Il ne sût que répondre à cela. Il aurait aimé qu'elle ne soit pas là si il lui arrivait malheur. Mais elle était têtue et il ne pouvait l'empêcher de vouloir rester à ses côtés.
- Nous sommes arrivés dit-elle presque fébrile. N'oublies pas que je t'aime Fred, que je t'aimerai toute ma vie, que malgré toutes nos disputes, nos désaccords, tu es la plus belle des choses qui me soit arrivée dans ma vie.
Elle en avait les larmes aux yeux.
- Eh, ça va bien se passer la rassura t-il. Moi aussi je t'aime, et je t'aimerai toujours. Je donnerais ma vie pour la tienne, parce que ma vie sans la tienne n'a pas de sens.
Il la prit dans ses bras tout en passant ses mains dans sa belle chevelure dorée. Elle pouvait sentir son cœur battre, cela la rassurait, elle aimait se sentir au plus près de lui.
Elle l'embrassa tendrement, comme si c'était la dernière fois.
- On y va ? Demanda t-elle en lui tendant sa main.
- Oui, on y va dit-il en tenant la main de sa femme fermement dans la sienne.
Ils montèrent alors dans la voiture, Fred alluma le gyrophare et partit à pleine vitesse. L'intervention se déroulait dans un entrepôt délabré, en pleine campagne, au beau milieu de la nuit. Lorsqu'ils arrivèrent enfin, tout le monde était aux aguets, prêts à intervenir au feu vert du commandant. Il leur fit signe de le suivre, c'est l'arme braquée devant lui qu'il entra en premier dans l'entrepôt, un lampe torche dans sa main gauche. Le suspect était dans leur champ de vision, il avait équipé sa femme d'un gilet par-balle. Le suspect pointa Alice avec son arme. Fred eût à peine le temps de réagir, il attrapa sa femme violemment par la taille et la poussa plus loins afin de la protéger. Un hurlement de douleur retentit. Un homme tomba au sol, la balle qui venait d'être tirée, celle qui était destinée à la juge, avait touché le cœur. En ce vendredi soir à vingt heures trente, une vie venait d'être enlevée, celle du commandant Marquand.
Sa femme accourut immédiatement à ses côtés, elle pleurait.
Le temps s'était comme figé autour d'Alice, d'autres coups de feu avaient résonné dans l'entrepôt vide, elle n'avait rien en entendu, seulement des bruits sourds. Les larmes ruisselaient le long de ses joues, son amour venait de pousser son dernier souffle, le cœur étant atteint, personne n'aurait rien pu faire pour le sauver, il était trop tard. Elle criait son désespoir, sa tristesse, sa colère. Elle prit la tête sans vie de son commandant entre ses mains et posa son front contre le sien. Elle qui aimait, d'habitude, le contact de leurs corps, ce soir, elle le détestait. Le corps fraîchit de son amant qui avait pour habitude d'être chaud, ses beaux yeux azur désormais fermés, à tout jamais, sa voix rauque qu'elle n'entendrait plus, son corps meurtri, sans vie, par terre, à ses côtés. Elle ne voulait pas le quitter malgré que l'intervention tournait mal, deux autres de ses collègues avaient eux aussi été touchés. Le meurtrier avait été maîtrisé, d'une balle dans la tête. Alice pleurait son sort, pourquoi lui, pourquoi son compagnon, pourquoi avant qu'ils se marient, sans même qu'ils n'aient eu le temps d'avoir un enfant, à eux. Toutes ces questions qui traversaient l'esprit de la juge, les larmes qu'elle déversait ne cessaient, son visage auparavant si doux, si lumineux, si souriant était désormais noyé par le chagrin, ses yeux émeraudes rougis par les pleurs, son sourire n'était plus et son teint était pâle. Elle avait perdu l'amour de sa vie, celui qui la rendait meilleure, celui qui était tout pour elle, le père de ses enfants.
Elle se mît alors à lui parler comme pour le faire revenir même si elle savait que cela ne servirait à rien.
- Fred mon amour, ne me laisse pas, ne me laisse pas Fred des larmes coulaient sur ses joues. S'il te plaît Fred j'ai
besoin de toi, j'ai tant besoin de toi. Nous allions nous marier, nous avions prévu d'avoir un enfant ensemble, s'il te plaît reste avec moi, s'il te plaît.

Le jour où tout a basculé.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant