Peur

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°.•°•Voici ma participation au concours de eleonorahrk ! Alors j'ai toujours pas été très douée pour décrire les émotions et vu que pour le concours il faut parler d'une émotion je ne sais pas trop ce que ça va donner... Bonne lecture ! •°•.°

Il faisait noir, un noir d'encre. Le genre de noir impénétrable qui vous donne l'impression d'être devenu aveugle. Le genre de noir qui ne cache aucune lumière, aucun espoir. Le genre de noir qui lui fait peur.

Elle déteste ce noir. Il la plonge dans une sorte de langueur terrifiante. Elle ne sait pas pourquoi. Peut être parce qu'il n'offre aucune prise pour le regard, qu'elle a l'impression qu'elle n'a plus de regard. Et elle ne peut se concentrer sur rien, mais elle sent que les mauvaises pensées s'infiltrent peu à peu dans son esprit. Elle ne peut rien faire, elle ne peut pas se concentrer sur d'autres choses pour les chasser.

Et si elle mourrait ? Et si elle mourrait cette nuit, par un quelconque événement ? Elle ne veut pas y penser. Elle ne veut pas mourir. Elle se recroqueville sous sa couette, tentant d'ignorer sa peur croissante. Un noeud se forme dans son ventre. Ce noeud qu'elle connaît tellement bien maintenant. Elle veut juste une lumière. Juste une petite lumière à laquelle s'accrocher, pour se sortir de là.

Son esprit en ébullition imagine toutes les scènes possibles. Elle ne veut pas, elle ne veut pas. Elle serre ses jambes tremblantes contre son buste, et enroule ses bras autour. Elle ne veut pas mourir. Pas maintenant, c'est trop tôt. Elle aime tellement la vie. C'est tellement beau, tellement formidable. Et la mort, le vide, un vide sans rien. Elle n'existerait plus. Elle ne pourrait même pas penser à ce vide, penser qu'elle n'existe plus. Vu qu'elle n'en aura pas conscience. Elle n'existera plus. Rien, que du rien. Et même pas elle pour se dire qu'il n'y a que du rien.

Des larmes d'angoisse coulent le long de ses joues, et son corps est secoué de tremblements. Le noeud de son ventre s'est tellement contracté qu'il lui fait presque mal. Mais elle n'y pense même pas. Elle ne veut pas mourir ! Elle a envie de hurler, de hurler toute sa détresse. Pourquoi ? Pourquoi faut-il que l'on meurt ? C'est tellement horrible. Elle ne veut pas. Pas le vide.

Des cris déchirent la nuit. Des cris de détresse et d'angoisse. On entend de l'agitation. Ils viennent, elle est encore sujette à une crise d'angoisse. Elle s'époumone à hurler sa souffrance et sa peur, elle ne peut plus le retenir. Ses parents arrivent. L'une essaie de la faire respirer calmement, sans succès. Elle ne peut pas. C'est tellement affreux, et des larmes mouillent ses yeux, elle est secouée de partout, et ressert toujours plus ses maigres bras autour de ses jambes. L'autre commence à lui parler. D'abord doucement, puis de plus en plus fort, sans arrêt. Peu à peu, elle s'apaise, sa respiration effrénée se calme, ses cris désespérés s'arrêtent. Elle ressert la prise de ses bras, déplie doublent ses jambes et se réinstalle. Elle sèche ses larmes. Ses parents restent là encore un peu, à la calmer à l'aide de mots doux. Puis, elle se laisse porter dans les bras de Morphée. Et ses parents partent, laissant la porte ouverte et la lumière jaune de la salle de bain allumée. La crise est passée.

Éclats [recueil abandonné]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant