Confinement

Samedi 14 mars 2020 (J-3) - Harry Styles

  Putain c'est pas vrai. Avec leurs conneries, même Disneyland Paris ferme. C'est de l'abus ! Bon, certes, je ne comptais pas m'y rendre d'ici un petit moment, mais le parc brasse quand même pas mal de touristes dans Paris... Je n'imagine pas les hôteliers et les restaurateurs. Et tous ces commerces, fermés ? Non, ils en font trop.

Et mon Starbucks ? J'espère au moins que lui sera ouvert ! Sinon je pète un câble ! Interrompu par les vibrations de mon portable, je grommelais avant de décrocher.

   « Allo ?

   - Ouais Harry, c'est Jared. Ecoute je t'appelle pour te mettre au courant des dispositions qui ont été prise par la boîte aux vues de la situation.

   - Vas-y je t'écoute. soupirais-je.

   - Tout le monde passe en télétravail. Du coup lundi on va te demander de venir au bureau. Y'a un ordre qui a été établi pour qu'on ne se retrouve pas à cinquante dans les locaux. Toi, le mieux serait que tu viennes pour onze heures. Tu prends tout ce dont tu as besoin : les projets sur lesquels tu bosses actuellement, les demandes qu'on t'a faites. Bref, ton boulot ne change pas. Simplement, tu vas peut-être être contacté par certaines salles pour refaire deux ou trois trucs. De toute façon il va y avoir pas mal de chamboulements.

   - Putain. Je sens que ça va me saouler tout ça.

   - Ouais ça va pas être facile mais vois le bon côté des choses : on va avoir beaucoup de boulot et en plus on sera chez nous ! ricana ledit Jared.

   - Je préfère bosser au bureau. Le cadre se prête bien à la créativité et au moins en prenant le métro, je prends l'air.

   - Si je peux te conseiller un truc c'est d'éviter le métro comme la peste ! Rien n'est désinfecté c'est un nid à microbes !

   - Je vais voir ce que je peux faire... En attendant je te dis à lundi ?

   - Pas de soucis. Je serais là de toute façon pour veiller à ce que rien ne soit oublié. Bonne fin de week-end.

   - Ouais à toi aussi, salut ! »

Et je raccrochais.

Bon. Il semblerait que je vais bel et bien être contraint de rester enfermer chez moi pour bosser. Je vais devenir cinglé. Ça ne va pas être possible DU TOUT !

Et voilà, je commence déjà à m'énerver, c'est un bon exemple, non ? J'ai besoin de sortir... Et si ?

Je reprends mon téléphone et compose un numéro que je connais par cœur.

   « Allo ?

   - Ouais Niall, c'est Harry.

   - Oh salut, Harry ! Tu as entendu les nouvelles mesures contre le coronavirus ?

   - Oh oui. Et je peux te dire que ça commence déjà à me casser les couilles.

   - Comment ça ?

   - Je vais être obligé de m'isoler dans mon appart pour bosser ! m'insurgeais-je.

   - C'est pour ta santé ! s'indigna mon cousin. Des gens meurent de ce virus, Harry ! T'as quel âge bon sang !

   - Tu vas pas t'y mettre toi aussi... Et effectivement j'ai un an de moins que toi. Et puis c'est eux-mêmes qui ont dit que ce n'était qu'une gripette !

   - Ce truc tue, Harry. »

Je soupirais.

   « La Grippe tue aussi. Tous les ans.

   - Mais c'est pas possible ça ! Faut vraiment arrêter de faire ça ! On ne peut pas comparer un virus qui revient tous les ans et pour lequel on a un vaccin à un truc tout nouveau et que par conséquent on ne connait pas et pour lequel on n'a pas de remède ! »

Je sentais que Niall commençait vraiment à s'énerver. Et, en général, quand c'était le cas il devenait chiant. Alors il valait mieux que je capitule.

   « T'as surement raison. En attendant ça me fait chier. Sinon tu es libre ce soir ? lui demandais-je.

   - Non. J'ai un rancard. Avec ma télé. On nous a demandé d'éviter toute sortie. Je compte bien le respecter, moi. J'ai pas envie de crever bêtement. »

Cette fois-ci je ne pus retenir un soupir. Heureusement qu'il n'était pas là pour me voir lever les yeux au ciel.

   « Putain tu fais chier, je voulais profiter de ma dernière soirée d'homme libre et la passer à traîner les bars ! me plaignis-je.

   - Et ben tu le feras tout seul. »

Et il raccrocha. Genre comme ça. Il venait clairement de me raccrocher au nez. Je secouais la tête en m'affalant dans mon canapé. Le monde devenait fou. Mon cousin était fou.

Mais Niall m'avait donné une idée : j'irais tout seul écumer les bars de Paris.