Partie 2 ♤

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A ma deuxième année de collège, j'ai passé une partie de mes vacances dans une région à environ 85km de ma ville. Ma tante y avait une grande maison dans une très belle cité pas très connue.

On allait retrouver mes cousins Nogaye (4ans de plus que moi) Miya (3ans de plus que moi) et Abdoul (le même âge que moi).

Un jour, alors que j'étais avec Miya tranquillement regardant Trace Tv, mon cousin Abdoul qui venait tout juste de rentrer m'interpelle. Il passait beaucoup de temps dehors avec ses amis de la cité.

Abdoul:  Cindy quelqu'un voudrait te parler.

Je ne connaissais personne ici, c'était plutôt étrange et je n'ai même pas fait 24h ici.

Moi: ko kane la? (qui est-ce??)
Abdoul: Tu n'as qu'à venir pour le savoir.

Je le suis jusqu'à la porte de la maison et il me montre du doigt un jeune homme de notre âge à peu prés, agrippé à un manguier de ma tante.

Moi: Non je n'irais pas et il n'a qu'à se déplacer. En plus lane leu beug? ( Que veut-il?)
Abdoul: Mais vas lui parler, de toute façon koula wo, soula wahoul, diokh la (quand quelqu'un t'appelle si ce n'est pas pour te dire c'est pour te donner.) Il s'appelle Etienne.
Moi: Il a intérêt.

Je marche vers lui et il s'avance pour le retrouver.

Etienne: Salut. Ça va?
Moi: Ça va et toi?

Il me tend la main. Et sans réfléchir je lui dis :

Moi (d'un ton sec): bankkal. Lo beug? (range ta main. que veux-tu?)
Lui (l'air choqué): bah vas-y j'essaye de te saluer tu me remballes.
Moi: encore une fois lo beug?
Lui: laisse tomber key. C'est pas grave. Je te...
Moi (le coupant): que ça soit la première et la dernière fois que tu m'appelles pour you gnak feyda yi (pour des trucs futiles (insensés).

Je me suis retournée pour rentrer sous le regard ahuri de mon cousin qui se trouvait à côté de nous et à qui je n'ai manqué de faire un bon khélou (regard assassin).

Je suis rentrée suivi de mon cousin qui me donne une tape derrière la tête une fois la porte de la maison franchie.

Abdoul: mais tu es folle ou quoi?
Moi: heeeeey. Quoi? Pourquoi il me dit salut pour ensuite me tendre la main. C'est débile en plus je n'avais pas envie.
Lui: mais ce n'est pas une raison. ce n'est qu'une façon de te saluer après tout.
Moi: si c'en est une. Et toi pourquoi tu m'appelles alors que tu sais que c'était pour qu'il me drague

Alors je vous explique. Abdoul depuis près d'un an il dit être amoureux de moi. Mais moi je ne voulais pas prendre le risque de me mettre avec lui. Il donne l'air d'un bad boy . Je ne lui faisais pas confiance.
Et je savais que ça allait mal finir entre nous parce que j'ai un caractère qui fait que lui et moi on se disputait tout le temps. S'il prétend m'aimer alors pourquoi laisserait-il un autre gars m'approcher.

Abdoul: c'est un ami je n'avais pas le choix.
Moi: ah c'est ton ami et tu le laisses me draguer. Alors que toi tu prétends m'aimer. C'est quoi ces vacheries que tu me fais là? Et si j'acceptais de sortir avec lui?
Abdoul: je savais que tu n'allais pas le faire. Je l'ai même encouragé à venir te parler pour que je puisse en rire un peu.
Moi: ... Si tu le dis. Ce n'est pas drôle en tout cas.

Je lui tourne le dos sans ajouter un mot. Je trouvais ça puéril de sa part.

Cette année là les vacances ne s'étaient pas très bien passées. Abdoul essayait à chaque fois de faire des rapprochements mais je le recalais.  Je ne voulais pas m'engager avec lui et ça me mettait mal à l'aise. Ce n'est pas qu'il soit moche. Au contraire il était plutôt mignon, les filles l'adoraient , il en avait conscience et s'en ventait souvent.

Un jour il voulait m'embrasser par la force donc j'ai tiré sur ses bijoux de famille comme il commençait à me toucher. Il a crié dans toute la maison. Heureusement que sa maman était sortie et son papa était au bureau.
Il a l'habitude de dire que ce sont mes lèvres roses qui l'attirent et qu'il a trop envie d'y goûter. C'est un gros pervers.

Sa maman , faisait toujours la maquerelle lol

Tata: hee toi tu dis ne pas aimer mon fils.

Moi, toute génée je riais seulement.

Elle: Abdoul c'est un thiof deih (thiof= gros beau poisson que les gens de mon pays adorent plus que les autres) moi je sais que tu l'aimes comme une folle mais tu fais genre que ce n'est pas le cas. Reste là à le faire courir rek tu verras dans quelque temps tu vas t'en mordre les doigts quand il va embellir et devenir milliardaire.

Elle me faisait rire mais je ne voulais dire un seul mot regrettable. J'ai passé 2 semaines là bas et je suis rentrée.

Nous étions en plein mois de novembre, déjà deux mois de cours.

Un jeudi de ce mois fut un jour triste, jamais je ne pourrais oublier cette date et cet évènement de toute ma vie.

J'étais en 4ème, je me trouvais dans la même classe que Mossane (mon bébé). Il y a une seule fille pour qui, je me battrais, c'est elle. Je l'ai connu grâce à Fatou, une fille de ma classe. Elle était tellement adorable. Elle s'entendait avec tout le monde, la chouchou de tous (surtout les professeurs) , une très bonne élève, une fille authentique et sans problème toujours à aider. Eh oui faut le croire, elle était parfaite à mes yeux machaallah. Quand je faisais mes bêtises ou que je sortais, elle n'était jamais là (lol). Elle était très casanière du coup on ne se voyait qu'à l'école.

Ce matin là comme presque tous les jours, je faisais mon show devant mes copines. Je les faisaient rire avec mes anecdotes (j'adore faire rire les gens que j'aime). Mossane arrive, nous serre la main chacune et se met un peu à l'écart les bras croisés. Je suis venue la retrouver, elle avait l'air triste.

Moi: qu'est-ce que tu as?
Elle: rien

.....

Mon coeur en sa possession Où les histoires vivent. Découvrez maintenant