La lutte pour la vie − Remedios Varo

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La ville avait gardé son énergie, sa folie grondante, sa façon de nous entraîner, de créer le mouvement entre les gens. On aurait pu croire qu'on ne l'avait jamais quitté ou s'imaginer qu'elle n'avait pas évolué pendant notre absence, que sa cadence avait été plus calme avant de retrouver son rythme effréné dès que l'avion s'était posé. Nier ses changements rassurait. Dire que nous pouvions nous orienter comme avant, avec la même indolence, serait malgré tout mentir. Rien n'était évident, bien moins qu'à l'époque. Et cela faisait mal de l'admettre. Sa robe, ses immeubles, ses paysages, tout cela s'écrivait sans moi sans ressentir le moindre manque — alors que je pensais aux nuits dans le centre-ville, chocolat chaud en main, écharpes en laine, manteau fermé, avec une nostalgie hypocrite.

Derrière les RosiersWhere stories live. Discover now