❈ 0.3: 𝔉𝔞𝔪𝔦𝔩𝔶

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Les yeux ouverts depuis une trentaine de minutes, je serre ma peluche contre moi. Au diable le stéréotype sur les peluches pour une fille comme moi de dix sept ans, lorsque j'ai besoin de réconfort elle est toujours là. Après ma petite crise dans le dressing, Ashley m'avait suggéré de me reposer et je n'avais pas mis longtemps à m'endormir. Sûrement que ce matelas est beaucoup plus confortable que mon ancien. Le soleil commence doucement à se coucher, j'aurais aimée l'observer mais la vérité c'est que je n'ai pas envie de sortir de ce lit, je veux simplement revoir ma mère me crier dessus car j'ai la fâcheuse manie d'en mettre partout lorsque je cuisine.



Je souffle longuement fermant mes yeux un instant refoulant ses larmes qui tentent de sortir. Et pile au moment où je ferme les yeux dans l'espoir de me rendormir, deux coups sont émis contre la porte. Je me redresse légèrement et laisse la permission à la personne derrière de rentrer. Je souris légèrement en regardant Ashley tenant dans ses mains un plateau contenant un plat qui je sens d'ici, s'annonce exquis. C'est vrai qu'en y repensant je n'ai pas mangée depuis l'avion, j'ai mangée simplement un muffin.




- Et voilà pour toi. La cuisinière, Martha, est mexicaine, alors tous les dimanches soir c'est mexicain au menu. Elle a bien garnie ton assiette, histoire de te consoler.



- J'irais la remercier demain, merci.




Je lui indique le plateau d'un mouvement du menton, elle sourit en prenant place au pied du lit alors que je prends une bouchée du tacos. Je ferme une demie seconde les yeux appréciant le goût du tacos sur ma langue.




- Parle moi de toi un peu.


- Que veux-tu savoir ?



- Je ne sais pas euh... tu aimerais faire quoi plus tard ?



J'essuie mes lèvres en prenant une gorgée d'eau. J'hausse des épaules en levant le regard vers la métisse.




- Je n'ai jamais eu vraiment le temps d'y penser à vrai dire.



- Tu es née dans ces conditions ou, vous vous êtes retrouvés dans ces conditions ? Si ma question t'embarrasse, n'y réponds pas Kenny. Je peux t'appeler Kenny ?




Je souris légèrement et hoche de la tête.



- On va dire qu'avant, nous étions normales. Même après que... Ma gorge se serre. Ton père soit partie, on va dire que nous allions encore bien à ce moment là. Mais lorsque j'avais dix ans, ma mère c'est mit à fréquenter un homme pas net, il s'appelait Edward. Il jouait le gentil avec ma mère, mais derrière il me montrait son visage. En ramenant plusieurs femmes dans sa chambre, mais qu'est ce que je pouvais dire ? Elle n'allait jamais me croire, elle l'aimait beaucoup trop. Il manipulait ma mère, il lui demandait sans cesse de l'argent prétextant que c'était pour faire les courses alors qu'il partait s'acheter de l'héroïne ou de la marijuana. Et malheureusement, il a réussi à l'influencer là-dedans. Plus les mois passaient, plus ma mère en devenait accro et ça c'est aggravé lorsqu'elle fut viré de son travail de secrétaire à cause de ses sauts d'humeur soudain et ses crises lorsqu'elle en avait besoin. Elle c'est perdue dans la drogue, et Edward a finit par nous abandonner un beau jour. Ça l'a rendue malade. Elle en prenait plus et encore plus. Elle l'achetait avec la pension alimentaire que ton père c'était mis à payer une fois garantit qu'il restera milliardaire pendant un bon long moment. Ashley rit légèrement.



- Comment elle a réussi à s'en détacher ?


- Elle n'a jamais réussie. Je lui ai suppliée d'arrêter, mais elle m'a dit qu'elle réduira sa consommation mais qu'elle ne peux tout arrêter du jour au lendemain. Sa consommation était passé de tous les jours, à une fois toutes les deux semaines. Elle est brisée et j'aurais beau essayer de chercher à quel moment tous ça a dégénéré, c'est en partit de ma faute. Je n'ai pas été là pour elle, et Dieu seul sait ce qu'elle fera en mon absence. Je suis la raison pour laquelle elle veut arrêter mais également la raison pour laquelle elle continue. Car elle n'a jamais pu m'offrir les structures que je recherchais et ne pourra jamais m'assurer un avenir. Je sais que c'est pour ça qu'elle a accepté que ton père me prenne en charge, elle culpabilise. Donc non, je ne suis pas née dans ces conditions.


𝐑𝐈𝐂𝐇 𝐓𝐄𝐄𝐍𝐒 ; 𝘚𝘢𝘯 𝘧𝘳𝘢𝘯𝘤𝘪𝘴𝘤𝘰 𝘦𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant