Le visage de Charly réchauffé par les rares rayons de soleil au-dessus du mien n'arrive pas plus à me faire oublier ma petite aventure de la veille aussi rapidement que je le pensais.
Il ne relève pas mon expression pensive mais s'attelle à suivre son rituel matinal à la lettre sans que je ne l'interrompe. Comme à son habitude, il commence par déposer sur mon front un long baiser ponctué par sa lourde respiration puis entremêle ses doigts aux miens en resserrant ses pieds autour de mes chevilles.
Il n'ira pas plus loin, pas besoin de s'attendre à une suite logique. Nous n'avons quasiment plus aucune vie sexuelle depuis le glas sonné par mes convocations du service d'immigration. C'est-à-dire presque depuis toujours. Ce bébé, il le leur faut, il le lui faut. Et ça, Charly ne manquait pas de me le rappeler.
De la restriction de ma consommation en gibier à mes heures devant nos écrans clandestins, tout est formaté de façon à ce que je puisse accueillir rapidement ce sauveur. Il se redresse sans que je n'aie pu sentir une once d'excitation dans mes membres, dorénavant mon corps lui reste de marbre.
Charly se dirige vers la petite pièce centrale de notre atelier, elle nous serre de petit séjour lorsque nous évitons à tour de rôle notre chambre à coucher. Je m'enferme dans la salle de bain où la petite lumière diffuse qui s'y faufile radoucit mes traits tirés par une nuit courte et agitée.
Avachie sur le bord du lavabo, je penche mon visage cherchant à me débarrasser de la pesanteur qui m'envahit d'un coup. Je me sens étouffée sans que je n'arrive à l'expliquer.
— Iola ! Iola ! ne cesse de tambouriner Charly à la porte. Viens, tu as de la visite !
Je ne m'empêche pas de prendre encore une seconde, rien qu'une petite avant de passer le pas de cette porte en arborant un air serein.
— J'espère qu'on ne vous dérange pas trop, s'inquiète la voix de Nora, on passe un peu à l'improviste !
Le père de Charly lui emboite le pas ravi de me revoir comme à chaque déjeuner hebdomadaire.
Avant que je ne m'apprête à refermer la porte d'entrée fragil, je découvre avec stupeur sur le pas de la porte, l'inattendu, Anders.
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Extra Baby Tome I: Siders
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