NEUVIÈME PARTIE
Les jours filaient et les cours devenaient plus intenses. Il se concentrait petit à petit et avec l'aide d'un de ses amis,il se rattrapait. N'empêche que sa tête était devenue l'épicentre des problèmes et il avait l'air d'un addictif. Il vivait avec et sa grand-mère qui ne mangeait plus, commençait à perdre du poids et ses joues s'enfilaient de plus en plus. Elle était triste et ne savourait plus le goût de la vie. Elle avait bien saisi le caractère éphémère et anodin de l'existence sur terre. A la descente de son petit-fils, ils parlaient pendant longtemps, Samba avait adopté cette méthode pour freiner les troubles d'anxiété et la redonner le sourire. Il mettait la main de mère Fatoumata sur sa cuisse et la caressait doucement en la disant sois forte mame, c'est juste une épreuve que vous devriez traverser. Et celle-ci ne ressentait aucun douleur quand elle était à côté de son bien aimé petit-fils.
A l'approche des anticipés de philosophie, la situation s'empirait au crescendo, ils n'avaient plus quoi mettre sur la bouche ni pour se vêtir. Samba n'avait plus que deux habits et était obligé de les alterner. Certains de ses camarades de classe sentaient qu'il y avait quelque choses qui ne marchait pas mais leur intervention était quasi impossible car ce dernier avait un visage fermé. Parmi eux, il y avait quelqu'un avec qui, il partageait la majeure partie de son temps, il lui disait qu'il n'allait pas bien, sans jamais entrer dans les détails. Celui ci le réconfortait en l'affirmant que tout ira bien et qu'il devrait être armé de patience et de courage. Ces moments que Samba traversait ne lui permettaient pas d'échouer et qu'il devrait tout faire pour raccourcir son processus de scolarisation. Il en était conscient et ça lui booster le moral, chaque jour, il s'enfermait dans sa chambre jusqu'à la moitié de la nuit. Heureusement les épreuves de philosophie étaient à son attente et il avait même traité en exercice le sujet. Il continua sur cette dynamique en cachant tous les problèmes et les pensées négatives qui lui guettaient. Son objectif était d'avoir une mention au baccalauréat. Sa grand-mère, ayant longuement réfléchi et étant consciente qu'elle n'avait plus rien pour étancher leur soif et assouvir leur famine, prenait un autre tournant dans sa vie car elle voulait commencer à mendier. Quand elle fît part cette décision à Samba, celui était dans tout ses états et ne concevait même pas une telle idée. Il condamna fermement cette décision et y mettra son véto. Après une discussion houleuse, accompagnée de beaucoup de larmes, mère Fatoumata avait fini par le convaincre mais n'empêchait pas qu'il était contre. Maintenant chaque matin, en allant à l'école, Samba devait tenir l'une des mains de sa grand-mère pour l'amener au garage de Sangalkam et une fois là-bas, il filait vers son école qui n'était pas du tout loin. Les premiers jours furent choquants et Samba avait même honte, mais à l'impossible nul n'est tenu. Il faisait avec et avec le temps, il avait fini par s'y habituer. Les sénégalais, comme l'affirmation de tout un chacun, et étant en majorité des musulmans, donnaient constamment de l'aumône qui faisait même partie des cinq piliers de l'Islam. Mère Fatoumata en recevait toutes sortes et satisfaisait ses besoins même si ce n'est pas la meilleure des manières de le faire. Elle restait là-bas jusqu'à midi et à sa descente, Samba passait pour la ramener à la maison.
AKMD, la plume circonspecte
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Samba l'orphelin et sa grand-mère
AdventureEn l'absence de ses parents, Samba fut élevé par sa grand-mère. Une brave dame, qui faisait de son mieux pour satisfaire les désirs de son petit-fils. Samba aussi l'aimait bien et avait pour mission de réussir ses études et de vivre avec elle la vi...