L'installation à Sangalkam

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DEUXIÈME PARTIE

Durant tout le long du voyage, Fatoumata songeait à l'activité qu'elle devrait mener une fois là-bas pour assurer sa survie et de lutter contre la vieillesse. Elle était tellement brave avec une dignité abracadabrante. Ne voulant pas toujours compter sur sur ses frères, elle remuait ciel et terre pour subvenir à ses besoins et à ceux de son petit-fils Samba avec elle avait une complicité débordante.

A leur arrivée, après leur installation, Samba et sa grand-mère entrèrent de maison en maison pour les salutations et leur faire part qu'ils étaient des nouveaux dans le quartier.

Étant une banlieusarde, Fatoumata ne connaissait pas ces genres de demeure peu peuplée mais elle sera obligée de faire avec.
Vers 20h, après avoir pris leur dîner, marqué par la solitude et une situation ennuyeuse, ils allèrent se coucher.
Pendant toute cette première nuit, Fatoumata n'arrivait pas à retrouver le sommeil car elle était bourrée de pensées. Ce qui la tracassait  le plus c'était l'avenir de son petit-fils.

Samba était un jeune enfant qui vivait dans une situation lugubre. Il était seul avec sa grand-mère et ensembles, ils menaient une vie peu soutenue mais aussi triste dans l'acception générale. Samba était un enfant qui a perdu sa mère le jour de sa naissance et son père deux ans après. N'étant pas en mesure de comprendre ce qui se passait, il fut pris et élevé par sa grand-mère. Cette dernière l'aimait éperdument comme le plus souvent le lien qui existait entre petit-fils et grand parent.
Chaque matin, Fatoumata sortait de chez elle pour balayer la devanture de la maison.
Cependant elle eu l'idée de chercher un Daara pour Samba mais le problème était que ce dernier était très attaché à elle et aurait du mal à rester quelques sans la voir. Sachant qu'il faut parfois privilégier la construction de l'avenir au lieu de jouer avec les sentiments. Après mûre réflexion, elle pris la décision de l'inscrire dans une école coranique non loin.
Chaque matin , le petit allait apprendre de 8h à 13h et le soir de 15h à 18h. Il était un enfant intelligent et très bien éduqué. Les jours passaient et Fatoumata commençait à savoir qu'elle ne tiendrait pas plus longtemps, elle devait normalement trouver une petite activité moyennant une contre partie financière pour pouvoir subvenir à ses besoins et à ceux de son petit fils. Et comme elle avait commencé à côtoyer petit à petit les gens du quartier , elle décida de refaire la même chose qu'avant c'est à dire vendre des légumes devant la porte de sa maison.
Sans même hésiter, elle commença. Une  semaine après, elle remarqua que ça ne marchait pas comme elle voulait et que c'était peut-être dû au fait que beaucoup de personnes ne la connaissait pas encore.
Mais, sans vouloir perdre espoir sitôt, elle était aussi consciente que tout début allait être difficile.
Quand à son petit-fils qui venait de fêter son cinquième anniversaire,  commençait lui à avoir des amis dans le quartier. Samba et ses compagnons jouaient tous dans la cour de la maison qui était très large de la maison. Cette situation était réconfortante pour sa grand-mère, qui d'ailleurs avait constaté que son petit fils s'était vite adapté à cette nouvelle demeure.
Samba s'épanouissait et comme chaque enfant, il ne se souciait de rien même si ces amis habitaient dans des maisons plus modernes.
Au fil du temps, la place de Fatoumata commençait à être un lieu de rassemblement et que les femmes du quartier avaient même arrêté d'aller au marché car elles trouvaient tout ce dont elles avaient besoin dans la table de la grand-mère de Samba. Fatoumata réalisait des bénéfices et menait une vie assez modeste. Elle passait aussi, après sa descente, tout son temps avec son petit-fils.
Il arrivait parfois que certains membres de sa familles la rende visite. Elle  leur montrait qu'elle s'était très bien adaptée dans son nouveau milieu de vie.
Les jours, semaines et mois passaient et tout commença à devenir rose chez elle.

Cependant, à la fin des grandes vacances scolaires, Samba avait l'âge de faire ses débuts à l'école. Sa grand-mère, comme la majeure partie des personnes qui n'avaient pas pu bénéficier de l'alphabétisation avait pris avec beaucoup de sérieux ses études.
Après l'ouverture des classes, à sa plus grande surprise et aussi à la réponse de ses attentes, son petit-fils fut un brillant élève.
AKMD, la plume circonspecte

Samba l'orphelin et sa grand-mère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant