J'aimerais trouver ce petit je ne sais quoi qui la rend si spéciale. Dans nos soirées je recherche la clef de ton mystère, ô ma petite Philema qui embrasse la vie avec autant d'ardeur que tes lèvres lorsqu'elles effleurent les miennes. Tu me laisses seule accoudée contre le bar, et tu envahis la piste de danse. Tous les soirs, je te regarde de loin, surveille les hommes trop entreprenants dont les mains s'aventurent sur tes hanches aux courbes prononcées.
Les vagues de tes hanches face à ton public attentif pourraient être à l'origine même de la musique qu'elles suivent si bien. Petite sylphide au corps de soie qui n'interrompt ses gestes que pour s'enivrer davantage. Tu restes malgré tout maîtresse de toi-même et plus lucide que l'ensemble de la foule autour de toi. Plus personne ne peut écarter son regard de toi. Tu danses jusqu'à ce que tes jambes te lâchent et tu reviens t'asseoir près de moi, courbée de fatigue mais rayonnante. Dans ces moments, la vie semble reprendre son cours dans l'établissement et chacun s'imagine d'innommables scènes dans tes draps.
Et lorsque ton verre se vide enfin et que tu te relèves en enfilant ta veste d'un geste lent, moi aussi je te rêve dans mes bras.
VOUS LISEZ
Philema
Short Story"Du grec ancien φίλημα, phílêma Nom commun neutre 1. Un baiser, l'action d'embrasser"
