Minuit passé, lacets défaits. Philema dansait. Entourée d'hommes et de femmes aux corps suant sous les néons mauves. La peau moite de ses bras bougeait au rythme du son que crachaient les enceintes. Elle dansait si vite qu'on aurait dit qu'elle espérait perdre la tête. Elle s'enlisa peu à peu dans la mesure et accélérera, encore et encore. Comme si, au fond d'elle, elle possédait une rage qui ne demandait qu'à s'exprimer. La vitesse de ses mains me fit penser à ces déesses hindous aux multiples membres et je ris nerveusement à l'idée que Philema pourrait être autre chose que la femme resplendissante qui s'agitait chaque soir sous mes yeux.
Bien sûr qu'elle était plus que ça.
Ma Philema était un ange tombé du ciel. Elle était un souffle de vie dans mon existence de mortelle. Elle était le baiser qui me ramènerait d'entre les morts.
Et des baisers, elle en donna. Ses lèvres sur d'autres lèvres, et mon coeur au bord des miennes.
La douleur s'insinua dans mes veines comme un poison et y rongea tout ce qu'elle pu y trouver. Philema n'était pas mienne, je le savais. Je l'avais toujours su.
Pourtant, je la voulais.
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Philema
Short Story"Du grec ancien φίλημα, phílêma Nom commun neutre 1. Un baiser, l'action d'embrasser"
