Comme un orage

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Philema était arrivée dans ma vie comme un orage d'été. Le temps était doux, et brusquement le tonnerre grondait derrière moi. La chaleur engourdissante était tombée et la pluie offrait à mon corps mille frissons. Philema me faisait l'effet de la grêle qui tombe en juillet. Mi-sainte mi-succube, elle m'emprisonnait dans une torpeur dont je ne savais m'extirper. Elle trônait dans mes pensées jour après jour, comme si elle y avait toujours été. Si proche et pourtant si loin l'une de l'autre, je me sentais bercée par l'attente de la voir un jour en-dehors de la nuit. Qu'elle devait être belle au soleil, ma douce Philema, ses cheveux, aussi noirs que son regard, chatoyant paresseusement, ses bras s'étirant vers le ciel clair... J'aurais tant aimé voir son visage pâle sous la lueur du jour, les yeux tournés vers l'horizon.

Il m'arrive de me demander ce qu'elle pensait, qui elle était, pourquoi elle était. Elle me rendait folle d'espoir lorsqu'elle prenait mes mains entre les siennes et me faisait danser

Un soir, Philema entra tard dans le bar. Pour la première fois depuis des jours, Philema joua des coudes pour se faire une place parmi la foule. Avachie face au comptoir, je la sentis se hisser près de moi. La pièce était bondée et elle dû serrer sa cuisse contre la mienne pour éviter l'inconnu à ses côtés. Je tournai la tête vers elle et vis son sourire. Un sourire radieux comme il en existe peu. Un sourire qui réchauffe l'âme et qui vous brûle les yeux.

« Salut», me dit-elle simplement, et ce mot réchauffa mon cœur.

PhilemaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant