En un coup...

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Je me dirige vers le bureau du directeur. Le proviseur et moi sommes bon amis. Il s'appelle M. Maunark. Marc Maunark. C'est un mec à la vingtaine à l'allure de bad boy mais il est adorable en vrai. Je ris à chaque fois que l'on m'envoie à son bureau, ils ont leurs sourires carnassiers. Ils pensent que c'est atroce pour un enfant d'y être envoyer, mon œil. Ils me font bien rire. Le directeur est un homme à la carrure fine, les cheveux bruns et les yeux bleus. Il porte quelques fois des lunettes. C'est un homme doux avec une voix grave mais empreinte de tendresse quand il parle. A faire un tableau de lui ainsi, on pourrait s'imaginer des choses ou me croire amoureuse. Je suis déjà arrivée. Je toque et j'entre, la secrétaire qui me connais bien me dit bonjour et me prend mon papier. Elle le met en boule, non sans l'avoir lu et avoir légèrement souri, et le jette dans sa poubelle. Je toque à la porte du proviseur.

- Entrez !

J'entre et ferme la porte derrière moi. C'est une petite pièce. Le bureau se trouve au milieu, un tableau le surplombe, un paysage fait de neige, un immense chêne où pend tristement à ses branches une balançoire. Un des murs est une bibliothèque, sur certaines étagères des contes, des romans et mêmes des mangas, sur d'autres des pièces de théâtre ou des encyclopédies. Mon regard s'arrêta sur l'homme assis devant le bureau. Le directeur adoucie son regard et me sourit.

- Bonjour Adelina.

- Bonjour monsieur.

Il ôte les lunettes de son nez, les plis et les poses sur son bureau. Il me montre le fauteuil en face de lui. Je m'assois.

- Alors, qu'es ce qui t'amène aujourd'hui ?

- La prof de math.

- Ah, et pourquoi donc ?

- Comme d'habitude, je songe, elle me demande à quoi je pense, je lui pose ma question et elle me vire dans l'incapacité de me répondre et avec l'excuse que ça n'a rien à voir avec le cours.

- Rien d'étonnant à cela. Quelle question te posais-tu cette fois ?

- Je me demandais comment les hommes faisaient pour donner un nom aux choses.

Il reste silencieux. Il réfléchit. C'est ce qui me plaît chez lui. Peu nombreux sont les personnes qui cherchent à répondre à mes questions ou au moins à s'y intéresser. Puis, c'est intéressant d'avoir des avis extérieurs sur la question, quand les gens ne disposent pas des mêmes informations.

- Tu vois Adelina, pour certains objets leurs sont données le nom de leur concepteur, inventeur, créateur ou constructeur. La Tour Effel, la poubelle et bien d'autre. Il est aussi possible que certains noms de personnes soit donnés à des choses sans qu'on le sache car voit tu, tout le monde n'est pas reconnu même malgré ce qu'il fait. Je pense que le nom des choses n'est pas donner exprès, sa sonne bien, soit. Il peux aussi y avoir une raison, je n'élimine pas cette possibilité. Il n'y à sans doute aucune réponse juste. Tout le monde à son avis, le mien n'est qu'infime.

Ce qui m'étonneras toujours c'est que dès que je lui pose une question, il me fait savoir que son avis ne dois pas influencer le mien. Certaines personnes ne sont pas capables de pensés pas elles-mêmes. Pour des gens c'est pour évités de contrarié les autres, pour d'autres c'est qu'ils en sont incapables, peut-être ? Je ne fais pas le tour de toutes les possibilités. Tout ce que je pense n'est pas juste. J'aime même si ce n'est pas voulu, aller à l'encontre de ce que les gens pensent, il m'arrive d'avoir raison. Au-delà de ça, j'ai une certaine capacité à persuader les gens, à les faire douter. Même s'ils ont raison. C'est pour ça que je veux devenir profileur. J'aime aussi quand les gens ne comprennent pas ce que je dis. J'aime les voir ramer. Je ne m'aime pas particulièrement de leurs faire ça. C'est triste. Le pire dans tout ça, je ne le prend pas comme un cadeau, c'est que je suis hyper-sensible. Les émotions des autres, je les ressent comme les miennes. Quand les gens sont mal à l'aise, je le ressent et ça me fait peur car j'y prends parfois plaisir. Mon hyper-sensibilité fait que je suis constamment en colère contre moi. Ou ce n'est pas ça. Mais je suis quand même constamment en colère contre moi-même et je le fais subir aux autres. A une personne. Ma mère. C'est dur. Et à cause de sa je pleure. Mais je pleure rarement. Pas devant les gens. Je n'aime pas l'idée d'être vulnérable. Quand j'ai un trop plein d'émotions, j'ai besoin de pleurer. Chez moi, seule. Même le jour où, au collège, je ne me sentait pas bien émotionnellement, je VOULAIS pleurer. Je BLOQUAIS. Je n'y ARRIVER PAS. Je me FORCAIS. Je n'y arrivais toujours pas. Je me suis mise tellement en colère. Silencieusement. Je me fait constamment des nœuds au cerveau. Je réfléchit trop. Je n'en peux plus. Je veux me confier.

- Monsieur ?

- Oui Adelina ?

- Si je vous disais qui je suis réellement, que je ne suis pas quelqu'un de bien, me parleriez-vous encore ?

- Bien entendu. Mais je ne trouve pas que tu es une mauvaise personne.

- Je me doute. Vous voyez...

Alors que j'ouvrais la bouche pour me confier, tout lui dire, une énorme panne de courant coupa tout le collège d'électricité....

Le sang et les cimesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant