Ezarel & Moi - Une mission, de l'aventure. +18

Chapitre 2 - Exploration

Le soleil n'est plus et nous rejoignons vite nos tentes pour dormir. Morphée ne tarde pas et emmène tout le monde dans les limbes du sommeil. Sommeil réparateur et sans rêve.

Flap-Flap – CLING – Flap-Flap

« AH! »

Je me réveille difficilement, le soleil réchauffe déjà l'intérieur de la tente et de fait sa chaleur n'en est que plus agréable. Ezarel n'est plus là. Je me lève et m'habille péniblement, j'étais bien dans ce lit ! Je me cache les yeux avec la main car le soleil éclaire déjà notre camp comme si nous étions en plein après-midi. Je marmonne un « qu'est-ce qui s'passe ? » paresseux et baillant. Karenn m'explique qu'il y a tout juste cinq minutes une espèce de familier volant a lâché une bouteille de verre juste au-dessus d'elle et que la bouteille s'est écrasée contre l'une des pierres formant le feu de camp. Elle s'est brisée et bien que Karenn était à l'affût, elle n'avait entendu son battement d'ailes qu'une fois au-dessus d'elle. Chrome essaie de lui faire décrire le familier mais il était trop haut et avec le soleil elle ne l'avait pas distingué correctement, il lui semble qu'il a des ailes colorées, mais elle ne peut l'affirmer. Ewe vérifie qu'elle n'est pas blessée, juste à ce moment Ezarel et Valarian s'exclament d'effroi à l'unisson. Se tournant vers nous, Valarian déplie notre carte. Ou plutôt ce qu'il en reste, elle est trouée, coupée, tâchée de rouge et d'ocre. Illisible. Déjà qu'elle n'était pas à jour puisque la jungle n'existait pas dessus, elle est désormais complètement inutilisable. Ezarel déplie alors à son tour un carré de papier jauni, semblable à celui sur lequel l'ordre de mission nous avait été adressé.

« Rentrez chez vous ! Les étrangers. Ne sont pas. Les bienvenus ! »

C'est étrange, c'est le même mouvement d'écriture que sur notre demande. Bien que la menace inspire la peur, je me sens également très excitée ! Il y a bien du peuple sur ces Terres ! Ezarel comprend vite que cela me motive plus encore à exécuter la mission. Il soupir en souriant puis nous prévoyons les mouvements de notre groupe aujourd'hui. Karenn et Eweleïn resteront au campement, Valarian et Chrome partiront vers l'ouest jusqu'à la déclinaison du soleil, Ezarel et moi irons vers l'est. Dans l'après-midi Karenn gardera le campement seule et Eweleïn ira chercher de l'eau et du bois pour le feu de ce soir. Si les autochtones pensent nous avoir effrayés c'est raté ! Ma détermination a contaminé tout le monde, et après nous être équipés, nous partons du camp. Ezarel a emmené la carte avec lui, je la vois de près et quelque chose me titille. Après presque une heure de marche, il ressort le lambeau qui nous servait de plan, et j'ai toujours cette chose qui me titille. Il y a une odeur, sur cette feuille, qui me rappelle des souvenirs très lointains. Je prends la carte de ses mains et l'approche de mon nez afin de la sentir. Je respire à plein poumons et comme un flash, un fragment de souvenir me revient en mémoire. Je demande à Ezarel de s'arrêter un instant, comme pour pouvoir mieux me concentrer, j'intime à mon conjoint de ne plus bouger. Je ferme les yeux, derrière mes paupières closes se rejoue la scène. De la musique en fond, un brouhaha dense m'entoure. Je ne suis plus à Eldarya, ou plutôt je n'y suis pas encore, avec des amis nous fêtons la crémaillère de l'un d'eux. Tu veux un ...-m...-ola ?

« Attention ! »

POUF

« Les étrrrrrangers-euh ! Les étrrrrrangers-euh ! Pas Bienvenus! Ouh ! Colère ! Étrrrrrangers-euh !

_Qu'est-ce que ?

_Ez... Il ressemble à ce que Karenn a vu ce matin non ? »

Notre assaillant est une espèce d'hybride à la fois perroquet et singe. La tête, les ailes et la taille viennent du perroquet, mais il possède les membres, le corps et la queue d'un saïmiri. Je n'ai pas vu distinctement ses couleurs, mais il me semble avoir perçu plusieurs couleurs sur ses ailes. Vérifiant que nous ne sommes pas blessés nous décidons de continuer notre excursion. Cette fois, il est certain que notre présence dérange, mais il est hors de question de rentrer maintenant. Si le bien le plus précieux de tout Eldarya est ici, alors nous voulons savoir ce que c'est et par la même occasion, nous souhaitons sauver son propriétaire. Le soleil brille et tape durement sur les Terres Marméïdya. Aucune brise, la verdure s'estompe et les arbres se font rares. Il y a un bruit d'eau, et plus loin, un bruit sourd. Un brouhaha vivant mais discret. Presque similaire au souvenir terrien qui m'est revenu tout à l'heure. Tu veux un...-m...-ola ? Mais qu'est-ce que c'était déjà ?