Ezarel & Moi - Une mission, de l'aventure. +18

Chapitre 3 - Le journal de bord

Il pousse un long soupir et nous entamons enfin notre chemin vers les profondeurs.

J'observe l'eau et remarque qu'elle est violette mais plus foncée que celle de la mer extérieure. Le sable au fond de l'eau est rose lui aussi, mais tout comme l'eau le rose est bien plus foncé. Nous nageons un long moment vers ce qu'il nous semble être le nord de la grotte. Des coquillages, quelques poissons, aucuns familiers marins d'après ce que nous voyons. Par contre un nombre incroyable de plantes utilisables en alchimie ou encore comme nourriture de familiers se trouve ici. Comme si la terre cultivait une grande partie de la culture Eldaryenne. Ez continue d'écrire dans son carnet, il avait prévu un carnet spécifique pour aller dans l'eau, bien joué l'elfe, je n'y avais pas songé. Soudain, nageant devant lui je l'interpelle. Il y a face à nous un véritable cimetière d'épaves. Je n'ai jamais vu autant de dépouilles de bateaux ! Ils portent tous encore l'inscription de leur nom. Je m'émerveille et nous commençons à investiguer les épaves, une à une. Elles regorgent d'histoires, certains objets viennent de chez moi. J'en montre certains à mon compagnon, lui expliquant ce que c'est, leur nom pour ceux qu'il ne connaît pas et je me sens un brin nostalgique. Après avoir fouillé une quinzaine d'épaves l'une de celles qui restent attire mon attention et nous nous dirigeons vers elle. Elle arbore fièrement le nom de « Sagittarius ». L'épave semble être l'une des plus récente, et pourtant elle donne l'impression d'être là depuis des années. Elle comporte plusieurs étages, Ezarel décide de visiter d'abord la cale, quant à moi je commence par la cabine du capitaine !

BRRR !

Un squelette tenant une plume sur un bureau trônant face à la porte me surprend dans mon invasion. Désolée capitaine, je ne fais que passer, et vous ne remarquerez même pas ma présence ! Le navire ne ressemble pas à un bateau de pirates, les habits du capitaine font même penser tout le contraire. Il a un sabre japonais planter dans le dos, il a transpercé sa chaise et son torse. Pauvre homme. Je farfouille un peu, j'ouvre les tiroirs, les portes d'armoires puis je me permets d'ouvrir les tiroirs du bureau où se trouve notre hôte, tout mort soit-il, cela reste son bateau. Dans le tiroir du haut se trouve tout un tas de cordon, l'un d'eux est de la même couleur que les yeux d'Ezarel. Je vais le prendre, il pourra s'attacher les cheveux comme ça. L'un des tiroirs est bloqué, j'ai beau tirer de toutes mes forces il ne s'ouvre pas. Un tiroir aussi bien fermé cache forcément quelque qui ne doit pas tomber entre toutes les mains.

« Ez ! Tu penses pouvoir venir ? Je suis face à un tiroir récalcitrant et je suis persuadée qu'il cache un secret sympa ! Ça s'trouve y a l'âme du capitaine mort embroché là-dedans ! »

Il nage jusqu'à la cabine et vient regarder avec moi le tiroir en question. Je tombe des nues, lui me lance un regard perplexe. Une clé se trouve dans une serrure qui n'était pas là avant que je ne l'appelle. Je n'aurais pas appelé l'elfe si j'avais été capable d'ouvrir le tiroir, de fait je lui demande de l'ouvrir, je n'ose plus toucher quoi que ce soit. Un torrent de bulles virevolte autour de nous au moment où nous ouvrons le tiroir. Une écume dense emplie la pièce et Ezarel se déplace rapidement près de moi. Je me mets à trembler, je déglutis mal, les mots ne veulent plus sortir. Je ne veux plus jamais, jamais, jamais taper juste dans mes déductions, pas quand elles sont flippantes comme ça, pas quand elles sont censées être morte. Face à nous, le squelette prend vie, animé d'une lueur pâle. Le sabre glisse le long de ses côtes et retombe lourdement sur le siège, fendant l'eau tournoyante. La mâchoire s'agite sur le crâne sans expression. Sa voix est caverneuse, et tremblante.

« Oh là. Quel somme. Mes amis. Ne faites donc. Pas cette. Tête-là. Merci d'avoir ouvert. Ce tiroir. Grâce à votre curiosité. Je vais enfin. Pouvoir passer. Dans le repos. Éternel.