Ezarel & Moi - Une mission, de l'aventure. +18

Chapitre 7 - Le bien d'Eldarya

Toutes ces émotions nous ont littéralement épuisées. Et puis nous avons forcément hâte d'entendre toute l'histoire demain.

Demain arrive vite et après un petit déjeuner partagé dans la bonne humeur avec nos hôtes nous nous dirigeons vers le château. La cité Leo n'a plus rien d'une ville fantôme. Des tic-tacs coordonnées résonnent dans les rues, les gens rattrapent le temps perdu et pour notre plus grand étonnement le château est propre. Plus d'odeur, plus de sphère parfumée, plus de ramassis d'immondices, au contraire un dallage orange clair égaie le sol du château, les murs sont de couleur vermeil et le soleil qui se reflète dedans donne l'impression d'être en Orient. Tempos est dans le jardin, il nous attendait dit-il. Il nous intime de le suivre, avant qu'il ne commence son explication nous lui demandons où est Sullywania et il nous indique qu'elle a immédiatement souhaité redevenir une sirène marine. Il a exaucé son souhait grâce à son sablier et elle a rejoint les siens. Il pénètre dans un long couloir et commence son explication. Chrome et Karenn sont juste à côté de lui, nous quatre sommes juste derrière.

« Les chronopasseurs, comme vous l'aurez sûrement compris maîtrisent le temps. Moi je suis le gardien, alors je maîtrise le sablier magique, vous savez celui sous ma cape, il me permet de tout contrôler en terme de temps dans ce monde. Les membres de mon peuple n'ont pas tous les même particularités, en plus de la famille de navigateur étant les seuls à maîtriser l'avance du temps. Nous permettons les sauts temporels passés. Selon l'âge d'un chronopasseur on peut plus ou moins remonter loin. La plus part offre la possibilité de revivre un moment heureux, comme un spectateur, les autres ont la capacité de modifier le passé, d'une à trois actions qui n'influent pas forcément sur le futur. Voilà pour mon peuple, maintenant je vais pouvoir répondre à votre grande question mademoiselle. Cette immense porte mène au cœur des Terres de Marméïdya, elle renferme le bien le plus précieux d'Eldarya. Venez descendons. »

Nous descendons une flopée de marches, Tempos nous informe qu'il est le seul à pouvoir activer ce bien, tant qu'il n'a pas désigné de successeur parmi son peuple, alors le sablier comblant son torse n'obéit qu'à lui. Lorsqu'un successeur sera annoncé, le sablier s'incrustera alors sur son corps et lorsque le dernier grain tombera Tempos mourra et le sablier magique ainsi que la fonction de gardien et tous les sorts qu'il était le seul à pouvoir pratiquer reviendront à son successeur. En bas des marches une nouvelle porte.

« À partir d'ici dans la mesure du possible ne touchez à rien. Les paï-Rattes y ont déjà fait beaucoup de dégâts. Nous acquiesçons et alors qu'il ouvre la porte nous restons complètement interdit devant un immense portail. Un portail qui permet les voyages vers mon monde... J'avais raison, mon ventre se serre. Voici le portail de Marméïdya. Ce portail est unique. Comme vous pouvez le constater il n'a rien à voir avec les portails dragonniens nécessitant des sacrifices énormes.

_Mais comment ? Quel est-il alors ?

_C'est l'unique portail des chronopasseurs. Il permet de voyager dans neuf époques terriennes différents. Chacune des époques sont disponibles sur dix années. De l'an mille cinquante à mille soixante, puis de l'an mille neuf cent cinquante à mille neuf cent soixante. Au moins cela règle une chose, je ne pourrais pas retourner sur Terre grâce à eux, même si c'était ce que je voulais. Quelque part je suis soulagée.

_Mais... Comment fonctionne-t-il ? C'est incroyable ! Les portails dragonniens ne permettent pas de tels sauts dans le temps !

_En réalité il ne nous demande aucun sacrifice. Vous m'avez dit avoir lu le journal de bord de la famille Tok – Tik – Tak-Sigye non ? Lorsque la petite Tak est née, nous venions tout juste de signer un accord de ravitaillement sur l'ensemble de notre monde ! Nos passages sont illimités, c'est nous qui les limitons pour ne pas épuiser la Terre, ils ne laissent aucune trace sur terre car lorsque l'envoyé fini son passage nous ne retournons pas dans l'année visitée avant un ou deux mois, de fait lorsque nous retournons dans une année déjà visitée, pour les humains c'est comme si c'était la première fois, vous comprenez ?

_D'où l'accord qui devez arranger tout le monde au vu des sacrifices que nécessitent une visite dans le monde moderne de la Terre.

_Oui, lorsque le capitaine Skelëtratòn a débarqué sur notre île, nous pensions qu'il était de passage mais... Il m'a fait prisonnier dès son premier jour au château et a capturé mon peuple petit à petit. Il était très intelligent puisqu'il n'ouvrait le portail que complètement sobre et avait effacé la mémoire de tout Eldarya grâce à un sort puissant qu'il avait glissé dans les aliments et dans l'encre que nous amenions parfois. Plus un livre ne nous connaissait, plus un être. Ni eux, ni nous à vrai dire. À part ici car il se sentait en sécurité. Nous aimerions remettre l'accord à l'ordre du jour entre les différents peuples d'Eldarya.

_Nous allons vous aider ! Et cette fois nous veillerons à ce que plus rien ne vous arrive ! »

Sur cette phrase pleine de détermination nous sommes remontés. Eweleïn lui pose diverses questions sur la flore externe, nous sommes à demi-surpris d'entendre qu'en fait l'île possède toutes les plantes existantes d'Eldarya. Elles sont cultivées par les chronopasseurs, et dans la cité Pisces on trouve toutes les plantes aquatiques de ce monde également. Tempos nous promet un dîner festoyant et nous demande de rester au moins jusque-là. Nous passerons notre dernière nuit ici, au château, puis nous reprendrons la route demain matin. D'ici là, il aura refait un tas d'accord avec une lettre explicative de leur histoire destinée à tous les peuples de faeries. Nous aurons pour mission de tout expédier depuis le QG. Ce sera notre dernière mission liée à celle-ci. Sullywania est venue par la fontaine Aquarius, elle est rayonnante et sa queue ressemble à une tourmaline. Elle nous remercie à nouveau, s'excuse pour ma cicatrice et retourne auprès des siens après avoir échangé quelques phrases avec Karenn et Eweleïn. Le soir tombe vite et le repas est l'un des plus chaleureux et festif que j'ai eu l'occasion de voir. Ezarel a l'air ailleurs depuis hier soir. J'essaie de savoir ce qu'il se passe mais il ne me dit rien. Il reprend contenance dès le moment même que ma voix passe mes lèvres, il me sourit et fait comme si de rien n'était. Lorsque la fête se termine nous allons dormir et de nouveau j'essaie de savoir ce qui le tracasse. Il me rassure, rien ne le tracasse. Il accuse le coup des événements. Je le comprends, c'est tellement incroyable ce qui nous est arrivé.