Death is not for today.
_____________________
Toujours dans la léthargie la plus sinistre, son corps laissait le virus s'amplifier. Plongée dans l'inconscience, elle ressentait une brûlure intense dans tout son être, comme si on l'accueillait directement aux enfers. Elle était effondrée, complètement paralysée. Elle voulait fuir à l'obscurité, mais elle en était incapable. Eliona ressentait des picotements, sa tête tournait. Elle avait une forte impression qu'elle avait de la glace dans ses veines. La malade voulait sortir de son corps, ce qui était bien sûr infaisable. Elle avait du mal à respirer, son cœur battait à cent à l'heure. Elle ressentait un sentiment d'urgence et de désarroi. Elle avait cette terrible sensation qu'on lui serrait fortement la gorge. Elle avait des picotements dans les bras, cette fois-ci, elle respirait trop vite, elle était en manque d'oxygène. Inopinément, elle se sentait observée par tout ce qui lui entourait alors qu'il n'y avait que sa subconscience et elle-même noyées dans cette pénombre. Elle se sentait mourir, elle était en train de mourir. Elle devait réellement ouvrir les yeux, elle devait le faire. Maintenant.
Eliona était ailleurs. Son esprit vagabondait dans ce néant interminable, flirtant doucement avec l'illusion d'une liberté qu'elle n'avait pourtant plus depuis de nombreuses années à présent. Elle flottait et esquissait en sa mémoire les souvenirs fébriles de sa ville natale. Elle se souvenait de chaque détail, se refusant d'anéantir ce qui lui restait de ses parents, de ses amis. Elle conversait avec la douleur, faisait la cour à la mélancolie et tentait de conjuguer tant bien que mal avec son deuil qu'elle n'avait pas eu le temps d'accomplir. Pourtant, son cœur n'était qu'un amas de murmures tranquilles.L'apaisement sur son visage restait intact et dissimulait parfaitement les notes de tristesse qui se jouaient à l'intérieur de sa cage thoracique. La nostalgie était enivrante. Elle ensorcelait ses sens et tourmentait ses sourires d'un simple effleurement. Une douce sensation enveloppait son âme mutilée lui offrant une sérénité inégalé. Serait-ce donc ça la mort ? Des rêves, sa vie entière n'était plus qu'une palette de songes trempant dans les eaux oniriques de son imagination.
C'était devenu sa manière de survivre à la violence. De vivre, par procuration, une existence qui allait se terminer, aujourd'hui, ici même. C'était sa plus grande évasion. À coups d'idées plus éclatantes, elle modelait cette réalité aujourd'hui devenue trop brutale pour que son cœur ne parvienne pas à le supporter. À l'aide d'infimes bonheurs éparpillés au bord de ses illusions, elle nourrissait tout cet espoir niché en son sein d'extravagances candides et de promesses sucrées. Elle devait fuir la lourdeur de ses larmes esseulées. Apaiser toutes ses plaies béantes qu'avait créé la maladie. Elle avait besoin de s'envoler. Cette sensation se changeait en une voix mélodieuse, mielleuse, lui sortant de mon profond sommeil.
• Tout va bien jeune fille, le sérum que je vous ai injecté a commencé à faire effet, et vous avez su vous battre avec brio, cela sera moins douloureux à présent. Reprenez conscience doucement, ne vous brusquez pas. Avez-vous besoin d'eau ? Demanda une femme qui semblerait être à première vue une infirmière.
• N-Non merci, je n'ai pas soif, je suis exténuée... Rétorqua faiblement Eliona.
• Reposez-vous donc, bien qu'il faudra manger et boire une fois que vous auriez eu assez de repos. Si jamais quelqu'un vient vous réveiller, cela voudra dire qu'il sera nécessaire que vous preniez des forces, quitte à devoir être aidée d'accord ?
Un doux sourire accompagna ces quelques paroles alors qu'elle réajustait la couverture sur ses épaules, essuyant les quelques sueurs froides ayant coulées le long de ses tempes d'un geste délicat, comme une mère le ferait pour son enfant. Elle l'encouragea tout simplement à se laisser retomber dans les bras d'un Morphée plus docile, moins dangereux, moins douloureux et demeura des plus silencieuse pour ne pas la perturber, bien que vu son épuisement, il ne faudrait guère longtemps pour que la jeune femme ne s'endorme.
YOU ARE READING
The dead come back
AdventureTout a commencé il y a deux ans, en mi-février 2018, lorsqu'un Sud Coréen nommé Chung-Ho fut atteint d'une mystérieuse maladie. Ne sachant pas de quoi il souffrait, les docteurs le placèrent sous observation, l'homme mourut le jour même. Une heure p...