Chapter four

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Feed on these flames to survive.

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Les flammes dans les yeux, était-elle tombée en enfer ?

Plus efficace qu'une piqûre de rappel, elle se noyait en pleine tempête brûlante, nourrissant ses prunelles d'un spectacle qu'elle n'avait contemplé que trop peu de fois dans sa vie.

Eliona, une jeune fille qui autrefois était bien trop obstinée pour admettre qu'elle ne voulait que l'attention des autres, la petite brune trop maladroite pour nouer de réelles amitiés, trop hésitante pour aller vers les autres. Une adolescence avec de nombreux malheurs entassés les uns sur les autres et de diatribes houleuses de son père jamais satisfait. Elle était cette jeune Irlandaise traversant l'orage sur une péniche mal en point après ces dernières bêtises, le corps tremblant et frémissant au côté de sa douce mère qui lui caressait le dos en lisant un livre, tentant d'apprendre à sa chère fille qu'elle n'avait rien à craindre de la pluie. «L'eau; disait-elle ; éteint les incendies et nourrie la terre, elle fait pousser les plantes que tu aimes tant et les rends belles, vertes et vivantes, elle nettoie la terre et nourrie les hommes, abreuve ces derniers en écrasant ses corps célestes sur le tarmac brûlant de l'été, elle rafraîchit l'air ambiant et change le temps, transforme une journée de chaleur écrasante en amusement sans fin pour tous. En hiver, elle apporte froid et neige, c'est la pluie qui transforme la rivière sur laquelle nous vivons en bel étang de glace et de blanc, apportant avec les saisons de fêtes et de boisson chaude.» Mais malgré tous les discours de sa mère, la petite brune restait terrifiée, hurlant à la mort dès qu'un éclair se faisait entendre, pleurant sous sa couette après le départ de sa mère en suppliant cette dernière de revenir pour la sauver, son paternel la chassant à grands coups de cris et d'injures, les cernes encore marqués de la veille et sa paternité remise à demain. Brusquement la rescapée reçu une claque sur la joue la tirant une nouvelle fois à l'instant présent.

Putain, Eliona ce n'est ni le moment ni le lieu pour rêvasser là. La sortie a été bloquée à cause de la détonation. Tu viens ? On va chercher une nouvelle sortie.

Eliona n'avait pas eu le temps de réagir que sa partenaire se redressa coinçant une cigarette entre ses lèvres et s'approcha lentement du brasier. Elle se pencha en avant et alluma le bâton de nicotine, léché par les flammes, avant de se rasseoir, en tirant une latte. Eliona se leva à son tour et avança lentement vers Katy.

• T'en veux une ? C'est fait maison. Proposa Katy.

• Non merci, je ne supporte pas les cigarettes.

Dans son abandon à la chaleur, elle laissait sa voix natale ressortir, les « r » Irlandais revenant au galop, les consonances du Nord de l'Angleterre la trahissant à quiconque avait une oreille attentive. Après tout, elle n'avait pas à se cacher, pas à mentir sur qui elle était, elle n'était plus que Eliona Weiss, Irlandaise, rescapée d'une nouvelle vie bien trop lourde pour ses épaules.

L'atmosphère était beaucoup trop méphitique, les crépitements des flammes désorientaient facilement son ouïe, la fumée oppressait dangereusement ses organes respiratoires. Tout était confus dans sa tête. Cela dit, même noyée dans cette totale confusion elle arrivait à reconnaître des sons. Des bruits de pas pour être plus précise... Où serait-ce son imagination qui lui jouerait des mauvais tours ?

• Katy, tu entends des bruits de pas ? Demanda la brune.

Oui. J'allais te poser la même question pour savoir si je devenais folle.

• Peut-être qu'on devient folles toutes les deux. Dit elle lâchant un rire ironique. Cela dit, par mesure de sécurité nous devons se mettre dans un endroit plus sûr. Ajouta-t-elle.

À ses mots elle ne sentait plus son corps, elle se laissa tomber en avant, Katy était en face d'elle, la rattrapant aussitôt. Sa respiration devenait peu à peu irrégulière ce qui lui fit poser machinalement son genou au sol. Elle posa volontairement une de ses mains par terre de manière à garder son équilibre, puis plaça sa deuxième main au niveau de son cœur afin de sentir ses battements, qui eux devenaient de plus en plus faibles. Une transpiration accrue, une gêne à la lumière, une migraine insupportable. La fièvre reprenait aisément le contrôle de son être.

Bordel Eliona, tu me fais quoi là ? Il t'arrive quoi ?

• R-rien.. Je vais bi-ien..

Non, tu ne vas pas bien non. Tu as de la fièvre ! Répliqua Katy mettant sa main sur le front d'Eliona. Je vais t'aider à ...

Elle ne pouvait plus entendre les dires de son acolyte, tous ses sens étaient en ébullition. Inconsciemment, elle perdit connaissance.

The dead come backWhere stories live. Discover now