Chapter Seven

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 The calm before the storm.

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Reprendre une vie normale semblait impossible, improbable, un but inatteignable, une chose douloureuse que ses doigts ne feraient que frôler inlassablement jusqu'au jour où elle abandonnerait. Mais Eliona était bornée, trop têtue pour finir à genoux, même sous le poids d'un traumatisme qui faisait chemin en elle, tel un poison il s'immisçait dans son être, plus corrosif que l'acide, il venait infliger divers dégâts sur le mental et l'organisme de la jeune femme.

Pourtant... Pourtant, elle tenait bon, à sa façon. Elle essayait de faire au mieux, elle se noyait une nouvelle fois dans ses pensées, masquait son désarroi derrière un masque de froideur plus imposant encore, renforçant son allure de marbre pour se protéger du monde, ou peut être pour protéger le monde d'elle. Un déni destructeur qui progressivement était malheureusement habilement masqué. Sa maigreur était donc presque vue comme normale, sa pâleur n'était pas drastiquement différente de celle qu'elle avait possédée par le passé, et son asociabilité n'était au final que plus prononcée.

Depuis le début de l'apocalypse, elle n'était pas connu pour son tempérament des plus dociles, l'approcher était jouer avec le feu, l'on ne pourrait jamais la dompter, et d'elle l'on ne pourrait tirer que deux choses : une chaleur des plus apaisantes, douce et revigorante, ou une brûlure que jamais l'on ne pourrait oublier. Il n'y avait jamais vraiment eu de juste-milieu. Le son strident de la porte la coupa net dans ses songes avant d'afficher un sourire en coin en reconnaissant l'individu devant elle.

• Katy... Dit-elle faiblement.

• Tu tires vraiment une sale tronche ! Non... Trêve de plaisanterie. Je suis contente que tu sois encore parmi nous. Avoua-t-elle mettant délicatement sa main sur celle d'Eliona.

On... est où?

• Dans une ancienne prison. Ce sont les personnes qu'on avait entendu dans l'immeuble qui nous ont ramené ici. Ça doit être leur camp. Je n'en sais pas plus, malheureusement. Dès qu'il t'on prit en charge, on m'a directement placé dans une cellule... Je ne voyais personne, à part quand c'était l'heure de manger. Katy fit une courte pause avant de reprendre le fil de la discussion. Tu es la première personne avec qui je parle réellement. Enfin, peu importe, tu es vivante, c'est le principal..

Merci. Souffla-t-elle serrant légèrement sa main démontrant ainsi toute sa gratitude.

• Je vais te laisser te reposer encore un peu, j'ai eu l'autorisation de te voir seulement pour quelques minutes.

À ces mots, Katy se leva laissant la jeune femme s'enfouir dans les bras de Morphée. 

                                                                          [...]

Eliona venait de se réveiller et au premier coup d'œil elle avait reconnu la pièce qui lui semblerait être l'infirmerie de la prison. Elle y avait passé tellement de temps que juste en écoutant les allers et venues incessantes des infirmiers, les gémissements et l'agonie des mourants... Elle pouvait certifier sans hésitation qu'elle était toujours dans le même lit, et ce, depuis une semaine. Et puis l'odeur d'antiseptique ne trompait pas. La brune avait mis un peu de temps à regrouper ses esprits, ne se souvenant plus exactement des événements qui l'avaient conduit ici. Elle se souvenait de la détonation, des flammes qui empiétaient l'immeuble, de l'infirmière qui s'occupait d'elle, mais elle savait qu'elle passait à côté d'un élément capital.

Grimaçant elle avait tenté de se redresser. D'un geste rageur, elle avait levé les couvertures pour découvrir les nombreuses brûlures qui parcouraient tout le long de son corps. Rapidement, elle avait basculé ses jambes par-dessus le matelas. Elle avait ignoré la pulsation douloureuse qui lui était remontée le long de la jambe, et s'était assurée qu'elle tiendrait le coup sans béquille. Certes, elle boiterait, mais elle pouvait marcher. Il était hors de question de rester une minute de plus dans cet endroit.

Alors elle s'était habillée prenant garde à ne pas forcer sur ses brûlures, puis avait passé un jean et après un dernier regard circulaire pour s'assurer que personne n'aurait la folle hardiesse de l'arrêter, elle était sorti sans un bruit.

Ses jambes tremblaient, elle se sentait épuisée, sa tête lui tournait et chaque pas lui coûtait. Mais elle ne pouvait plus se permettre d'avoir l'air faible. Les faibles n'avaient pas leur place dans ce monde. La détermination était une qualité qu'Eliona possédait à son extrême. Elle ne renoncerait pas et ne demanderait pas d'aide. Ni même une canne même si elle était certaine qu'elle en aurait eu l'utilité. Une fois que son vertige fut passé, la jeune femme tomba nez à nez avec l'infirmière qui avait prit soin d'elle dès le début.

Quelle coïncidence. J'allais justement en direction de votre chambre pour avoir de vos nouvelles. Apparemment, vous vous sentez mieux. Parfait, je vais vous demander de me suivre. Le chef souhaiterait vous parler.

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⏰ Last updated: Apr 10, 2020 ⏰

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