A test in the devil's flames.
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• Ce que je vais te proposer risque de ne pas te plaire. On peut sauter sur le toit de cet immeuble et se diriger vers la sortie de secours. Soumit Eliona montrant avec son index le bâtiment concerné.• D'accord... Il y a une échelle suffi juste de l'atteindre n'est-ce pas ? Après tout, qui ne tente rien n'a rien hein..
Prenant son courage à deux mains, Eliona se lança dans le vide dans l'intention d'attraper une des barres métalliques de l'échelle la permettant ainsi de monter en toute sécurité sur le toit de cette bâtisse. Elle attendit sa partenaire avant de se diriger tout droit vers la porte de sortie. Elle descendit les escaliers tout en restant attentive au moindre son litigieux. Ça sentait fortement l'humidité, les perles d'eau formaient des dessins sur le sol poussiéreux et elles tombaient en cascade bruyante, elles couvraient les sons stridents qu'elles faisaient en marchant. Les murs dégradés, recouverts de moisissure jaunâtre, blanchâtre et des tâches noires se formaient tout autour, ça ressemblait étrangement à un des anciens tableaux expressifs et abstrait de sa mère. Quand elle avait un peu de temps libre, celle-ci filait dans une des pièces de la maison, qu'elle avait réinvestit en atelier et peignait assise devant son chevalet, des choses difformes qui semblait ne pas avoir beaucoup de sens hormis pour elle.
L'endroit était calme et silencieux, la survivante affectionna particulièrement la solitude et la tranquillité, elle n'était pas particulièrement bavarde, démonstrative ni sociable. Elle retira sa veste, qu'elle avait roulée en boule dans un coin. Elle s'échauffa, fit craquer sa nuque et ses poignets, alors qu'elle se prépara à frapper. Premier coup, second, troisième et quatrième... Elle se déchaîna sur le mur en face d'elle malgré la fatigue et y laissa des traces maculées de son sang rougeâtre. Ça endurcirait ses articulations. Ainsi, elle contrôlait sa douleur. À force, elle commençait à créer une distance entre son corps et son âme. Entre le conscient et le subconscient. Alors, oui, elle souffrait quand ses phalanges s'écrasaient contre la surface dure devant elle, mais c'était une douleur lointaine, comme un écho à quelque chose. Le souvenir d'avoir eu mal, la sensation de se sentir encore vivante. Un bruissement la fit sursauter et retourner aussitôt.
• Reste là, je vais y jeter un coup d'œil.
Eliona avança d'un pas méfiant, à peine le temps de comprendre ce qui lui arrivait, qu'elle fut littéralement projetée en avant. Son corps léger et abîmé, heurte le sol et sa joue s'érafla contre la colonne en béton un peu plus loin. Son front cogna contre celle-ci, alors qu'elle sentit un souffle chaud et la détonation d'une explosion juste à côté d'elle. Cela grondait contre ses oreilles avant de s'évanouir dans un silence sourd, ses tympans sifflaient en discontinue et elle avait la tête qui tournait. Paupières battantes, regard hagard, pupilles qui roulaient comme des billes. Le sol est au-dessus de sa tête et tout avait l'air de fuir et dégouliner dans un angle. Eliona avait les poumons soulevé, une odeur de soufre et une quinte de toux la secoua. Les flammes léchaient les murs et leurs luminescences incandescentes se reflétaient dans ses iris accaparées face à une telle incompréhension. Elle fut muette de silence, les larmes au bord des yeux. La fumée l'étouffait. Elle ne remarqua pas même le liquide visqueux et chaud qui perlait sur son front et la présence de Katy affalée au sol à ses côtes. Elle se retourna et lui lança un regard en coin.
• O-on .. .. . D..Doit Sor-tir...
Les flammes déchiraient le ciel. Embrassant les mièvres étincelles rougeoyantes du brasier embrasé. Mèches revêche, fauve dansantes intoxicantes. Iris tremblantes, brillantes, de mille et un reflet cataclysmiques. D'un instant fatalement chaotique. Et son cœur, muscle organique, battait les pulsations exprimant sa confusion comme quelque chose qui explosait à l'intérieur de sa poitrine. Une acidité au bord des lèvres et le rose au bord des joues. Est-ce que vous connaissez cette sensation ? Celle qui vous dit que la douleur existerait de manière autonome. Une douleur, qui n'est ni dans le corps ni dans les nerfs, qui existe à côté. Qui vient. On ne sait d'où, mais qui arrive. Que vous ne pouvez pas arrêter. Parce que cela ne dépend pas de vous. Comme si les choses se faisaient indépendamment de votre propre volonté. Que vous n'aviez aucune emprise sur la réalité. Le décor autour d'elle semblait fuir par un angle, se fondre comme de l'aquarelle et les couleurs édulcorées dissoutes les unes dans les autres, mélanges étranges. L'impression que son propre corps s'étirait comme de l'élastique. Elle avait cette dangereuse sensation, que les flammes s'allongeaient indéfiniment et brûlaient d'un rouge incandescent qui lui piquait les yeux. Cette illusion que l'image devant elle tremblait comme de la fumé et qu'elle assistait au plus impressionnant des mirages. Néanmoins, la chaleur l'attirait grandement.
• Merde ! On se tire ! Je ne sais pas si quelqu'un veut nous tuer, mais on ne prend pas plus de risques ! Et les mordus vont arriver !
Elle fut ramenée à la réalité, l'espace d'une micro seconde, par une voix féminine familière. Eliona leva lentement la tête, passa sa langue sur ses lèvres, qu'elle humidifia et regarda son interlocutrice. Elle ne dit rien. Elle se contenta d'observer, ses prunelles laissant dévoiler un sentiment d'égarement. Elle avait toujours un pied sur terre et l'autre en enfer. Elle était là sans jamais être vraiment là légèrement sonnée par ces événements. Elle était comme une vitre. Ni dehors, ni dedans. Entre deux. Fondre et devenir cette frontière entre l'intérieur et l'extérieur. Le froid et le chaud.
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The dead come back
AventuraTout a commencé il y a deux ans, en mi-février 2018, lorsqu'un Sud Coréen nommé Chung-Ho fut atteint d'une mystérieuse maladie. Ne sachant pas de quoi il souffrait, les docteurs le placèrent sous observation, l'homme mourut le jour même. Une heure p...