Scyllia tome 6 : Shed

Chapitre 25

 — Arrête de bouger où je n'arriverai jamais à finir ta coiffure ! s'énerva Alice.

Devant le miroir, la servante de la famille Emvar prit la tête de Scyllia et la força à regarder droit devant elle. Lorsque enfin elle sentit qu'elle ne bougeait plus, elle reprit sa brosse et continua son travail. D'habitude, la prétendante faisait en sorte d'avoir une coiffure propre, mais simple. Cependant, ce jour était exceptionnel et elle avait souhaité avoir quelque chose d'un peu plus élaboré, aux grands damnes d'Alice qui ne cessait de lui demander de se tenir tranquille.

— Alors ? Pas trop anxieuse ? rit Lise en passant la porte de la chambre et en allant s'asseoir sur le lit.

— J'étais plus sereine lorsque j'ai passé la soutenance de fin d'étude, avoua Scyllia.

— Ton sujet étais la magie blanche et tu as accès aux souvenirs de la personne qui a créé la magie blanche ! On pouvait difficilement faire plus sereine que toi ce jour-là ! Tu as littéralement révolutionné la magie de base de ce domaine et tes notes sont en train d'être recopiées pour servir de guide pour les nouveaux arrivants à l'académie !

— D'où le fait que je sois plus anxieuse aujourd'hui.

— De quoi as-tu peur ? Que mon frère se dégonfle ? Il est tellement amoureux de toi qu'il aurait accepté de faire le faire sur un bateau. Et il a le mal de mer !

À l'évocation de ce point faible du jeune noble qui avait fini par se savoir, toutes deux rirent de bon cœur. Lise sauta alors du lit et alla étreindre Scyllia tout en poussant un cri de joie.

— Tu vas te marier aujourd'hui ! Je suis tellement contente !

— Ne la touchez pas, vous allez ruiner tout mon travail ! s'emporta Alice.

— Pardon, s'excusa-t-elle en s'éloignant de quelques pas. Je suis juste heureuse qu'elle devienne enfin officiellement ma belle-sœur. J'ai un peu de mal à contenir mes émotions.

Se remettant au travail, Alice ajusta encore un peu la coiffure, puis rajouta une barrette pourvue d'une fleur en argent pour faire tenir les dernières mèches. Elle inspecta ensuite le tout, puis hocha la tête, satisfaite.

— Voilà, c'est terminé.

Enfin libérée de son emprise, Scyllia put se lever et aller voir à quoi elle ressemblait devant le grand miroir. Sa robe immaculée et parsemée de broderies d'argent était absolument ravissante et elle ne regrettait pas une seule seconde d'avoir fait ce choix. Comme elle l'avait demandé, son maquillage restait simple, mais cachait les quelques imperfection que seule elle remarquait tout en faisant ressortir le vert de ses yeux. La seule chose qui lui manquait était peut-être un bijou pour habiller son cou, mais depuis qu'elle n'avait plus son pendentif, elle n'avait jamais réussi à en trouver un qui lui convenait.

— Tu es magnifique, s'ébahit Lise. Il va falloir que je demande à Zack de se tenir près de mon frère lorsque tu arriveras à la cathédrale, parce qu'il y a des chances qu'il s'évanouisse.

— Ne sois pas si méchante avec lui, réprimanda gentiment la prétendante.

— Je ne suis pas méchante, c'est juste que je connais très bien mon petit frère.

Tandis que les deux filles se moquaient gentiment du futur marié qu'elles imaginaient impatient et aussi anxieux que la mariée, quelqu'un frappa à la porte. Alice alla ouvrir et laissa entrer un homme habillé pour l'occasion et dont la vue illumina le visage de Scyllia.

— Papa ! hurla-t-elle en sautant dans ses bras.

— Bonjour ma chérie, salua-t-il en la cueillant. Tu es absolument ravissante. Je suis tellement heureux pour toi.