Chapitre 10

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PDV Okami

C'était le dernier jour de notre séjour, et Koro voulut nous faire passer un test de courage. Akabane fit alors la remarque que c'était juste pour qu'il s'amuse, ce que je secondai. Ayant été enfermé dans son armure pendant une journée, il n'avait pu profiter de l'île.

« Pourquoi pas, cela pourrait être drôle. Plus amusant qu'effrayant pour moi, en tout cas, plaisantai-je.

— Pour moi aussi, je te rassure. Mais tu pourras faire cette activité, avec ta jambe ? », demanda Akabane.

Je hochai la tête. J'avais beau clopiné pour l'instant, je n'avais pas vraiment mal maintenant que j'avais été soigné.

Je ne savais plus trop comment réagir avec Akabane. Après notre soudaine proximité lors de la mission, je ne pouvais quand même pas redevenir distante avec lui comme avant...

Koro nous emmena devant une grotte sous-marine. On allait devoir en retrouver la sortie en duos mixtes. Je fus jumelée avec Akabane.

On entra dans la grotte, le rouge ayant une lampe torche en main. On avança en discutant et je remarquai qu'il faisait exprès de ralentir pour ne pas me laisser en arrière. On évitait tous les sujets en rapport avec la mission et notre passé commun, ce qui faisait qu'on n'avait plus vraiment grand-chose à se dire.

« Vivement que je sois rétablie, j'en ai déjà marre de sautiller pour me déplacer.

— Je trouve ça hilarant, au contraire.

— Eh bien, la prochaine fois, je te planterai le couteau au même endroit alors.

— Ah la la, tu sais que je plaisante !

— Ouais, ben c'est pas drôle. Je vais rien pouvoir faire comme ça...

— Je suis sûr que, d'ici la rentrée, cela ira mieux. Mais évite de forcer pendant quelques temps une fois que tu n'auras plus besoin de tes béquilles.

— T'inquiète pas. »

Koro apparut alors et tenta de nous effrayer avec une histoire morbide. Pour toute réaction, Akabane lui tira dessus et il partit. On poursuivit donc notre route.

Je regardai Akabane. Il semblait préoccupé.

« Qu'est-ce-qui se passe ? Tu as une de ces têtes. Cela te tracasse que Nagisa n'ait pas eu l'air d'avoir face à Takaoka ?

— Ouais. Franchement, je dois dire que ça m'a fait un choc. Je pensais pas Nagisa capable d'être aussi intense. Je ne parle pas de quand il a vaincu Takaoka, mais d'après. Il ne ressentait absolument aucune peur, au contraire. Il semblait presque fier. Si on se battait, je serais sûr de gagner à cent pour cent, mais cela ne démontrerait rien de mes qualités d'assassin. C'est là que ça m'a frappé. Ne pas avoir peur peut être la chose la plus terrifiante qui soit. Cela dit, je ne m'avoue pas vaincu, c'est quand même moi qui vais réussir à dégommer le prof !

— Cela reste à voir. Pour être l'entraîneuse de Nagisa et une vraie assassin, je peux te dire qu'il est tout à fait possible qu'il le fasse avant toi, si je ne réussis pas à le faire. Mais je pense qu'il était fier, parce qu'il a finalement été plus fort que ses pulsions meurtrières et qu'il avait respecté ce que je lui avais appris à la lettre. Et même si vous vous battez, il aurait une chance contre toi. Tu es peut-être fort et main, et tu sais peut-être te battre, mais Nagisa peut être aussi vicieux et sournois qu'un serpent quand il est en mode tueur. C'est un vrai assassin, pur et dur. Et cela m'inquiète, tout comme Koro et Karasuma.

— C'est-à-dire ?

— Apprendre qu'on est doué pour tuer des gens n'est pas une chose facile à assimiler. Contrairement à lui, je n'ai pas ce talent naturel, je l'ai acquis grâce à la formation d'Irina et mon Maître. Quand il va s'en rendre compte, Nagisa sera encore plus perdu, c'est pour ça qu'on ne lui dit rien. On veut qu'il s'en rende compte par lui-même. On ne sait pas vraiment si on doit laisser un tel don s'épanouir.

La louve de la classe EOù les histoires vivent. Découvrez maintenant