Chapitre 34

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PDV Akiko

Alors que les militaires faisaient des relevés autour du bâtiment, Karasuma nous annonça que la Terre était sauvée. Il nous remercia pour tous nos efforts et nous prévint que les prochains jours seraient très éprouvants. Les médias allaient nous harceler pour avoir tous les détails, c'est pourquoi le gouvernement nous imposera des accords de confidentialité. Il allait tout faire pour qu'on soit tranquilles mais il s'excusait d'avance pour ce que nous allions endurer.

Maehara le rassura sur le fait qu'on ferait tout pour retrouver une vie normale après ça.

« Les journalistes ne nous font pas peur, on a connu pire, ajouta Okano.

— Par contre monsieur, on aurait une petite faveur à vous demander. », intervint Kataoka en se levant. « Laissez-nous assister à la cérémonie de départ de Kunugigaaoka. Les élèves des autres classes seront là aussi. Monsieur Koro aurait voulu qu'on salue nos adversaires une dernière fois.

— Aucun problème. Si c'est ce que vous voulez, je peux arranger ça, sourit Karasuma.

— Classe E, levez-vous ! », fit Isogai.

Tout le monde se leva, sauf ma jumelle.

« Akemi, toi aussi. On te considère comme l'une des nôtres, même si tu n'étais pas inscrite dans notre classe, reprit le délégué.

— C'est vrai ? Merci ! »

Elle se leva à son tour. On s'inclina tous et Isogai remercia Irina et Karasuma pour tous ce qu'ils nous avaient appris, nous étions fiers d'avoir été leurs élèves.

« Oui, merci beaucoup ! », dit toute la classe.

Les deux professeurs sourirent légèrement, touchés. Maehara demanda alors où aurait lieu la cérémonie et Isogai lui répondit que, comme l'école avait été bouclée, cela se ferait à l'hôtel de ville. On allait devoir demander à nos parents de nous amener nos uniformes.

Toute la classe bavarda joyeusement, malgré la tristesse qui nous habitait. Nous étions forts, nous n'étions plus les mêmes qu'avant.

Plus tard, en uniforme, nous écoutions le discours de la cérémonie. D'aussi loin que je me souvienne, le poulpe n'avait jamais dit que le système de la classe E devrait être réformé. Il nous disait qu'il y aurait toujours de l'injustice, mais qu'il ne fallait pas se laisser faire ou perdre du temps à se plaindre.

On m'appela et j'allai récupérer mon diplôme. Koro nous avait appris plusieurs façons de lutter contre l'injustice et c'était presque devenu un plaisir pour nous.

A la fin de la cérémonie, on sortit de la salle. Ma soeur jumelle et Irina, ma seule famille, me prirent dans leurs bras, fières de tout ce que j'avais fait.

« Tu sais, il y a un moment, Koro est passé me voir à l'école, dans mon appartement. », me dit Akemi. « Il m'a demandé d'être toujours là pour toi, comme tu avais toujours été là pour les autres à une période. Il m'a fait promettre de faire en sorte qu'on ne s'éloigne plus.

— Et j'ai promis au poulpe que je veillerai toujours sur vous, comme la mère adoptive que je suis. Vous êtes toutes les deux mes filles dans un sens, je prendrai toujours soin de vous du mieux que je peux. »

Je laissai couler quelques larmes. Koro avait été un enseignant exceptionnel, c'était dur de ne plus l'avoir à nos côtés physiquement.

« Ton regard a changé depuis la première fois que je t'ai vu Akiko. Il a changé en bien. Il s'est adouci, apaisé. », sanglota Irina. « Je suis si fière de tout ce que tu as accompli cette année. »

La louve de la classe EOù les histoires vivent. Découvrez maintenant