Einin

Chapitre 15

/!\ Un des passages de ce chapitre peut heurter la sensibilité /!\

Je me réveille en sursaut. La peau moite à cause de la sueur. Je tremble et n'arrive pas à me calmer. Ma respiration est saccadée. Je ferme les yeux quelques minutes et essaie de penser à autre chose. Cependant les images de mon rêve tournent en boucle dans ma tête. Une larme coule lentement sur ma joue. Je l'efface rapidement. Il ne faut pas que je pense au pire. Quinn ne se laisserait jamais attraper comme ça et de toute façon, elle ne serait jamais seule. Ils sont toujours au moins deux quand ils surveillent les alentours. Je me calme lentement et réussis à retrouver une respiration convenable. Je décide alors d'aller prendre une douche. L'eau chaude m'aide à m'apaiser. Mais je sais que je n'arriverai pas à me rendormir. Alors, je m'installe dans le salon. J'allume la télévision bien qu'on soit en plein milieu de la nuit. Il n'y a rien d'intéressant, mais ça m'évite de trop penser.

Quelques heures plus tôt

— Je t'avais prévenu Kaleb ! s'exclame Antoine en se transformant en humain. Tu ne m'as pas écouté et tu vas en payer le prix !

Antoine lance un regard noir à son frère qui change de forme à son tour. Kaleb reste silencieux, mais il soutient le regard d'Antoine.

— Vous allez tous en payer le prix !

Kaleb s'approche de son frère, ses yeux translucides lançant des éclairs.

— Ne te prends pas à Maria, grogne Kaleb.

Antoine éclate de rire et fixe son petit frère.

— Et tu crois que tu vas pouvoir m'arrêter. Je sais très bien qu'elle t'a aidé ! Alors elle va devoir assumer !

L'aîné sourit. Maria lui a désobéi et il a bien l'intention de lui faire regretter.

— Et je vais assumer, intervient quelqu'un.

Ils se tournent vers Maria qui sort de la forêt.

— Maria... soupire Kaleb.

Elle secoue la tête.

— N'interviens pas, lui ordonne-t-elle d'une voix faible en passant à côté de lui.

Elle rentre ensuite dans la maison. Antoine se tourne vers Kaleb.

— Je m'occuperais de ton cas plus tard, déclare-t-il avant de suivre Maria.

Kaleb ne peut pas laisser Maria, malgré ce qu'elle lui a dit. Oui, elle va le détester d'intervenir. Pourtant, il n'en peut plus. Il se décide à intervenir, mais il ne peut pas faire un pas avant que son père l'appelle.

Maria finit de s'habiller dans la salle de bain quand Antoine entre, plus furieux que jamais.

— Tu croyais quoi ?! Que je n'allais jamais deviner que tu avais aidé Kaleb.

La jeune rousse tremble, mais ne recule pas.

— Désolé pour toi mais je tiens au bonheur de Kaleb.

Ses yeux fixent le sol. Elle ne veut pas croiser le regard d'Antoine sinon, elle va craquer. Elle le sait. Elle essaie de ne pas le regarder alors qu'elle le sent s'approcher. Elle ne peut pas s'empêcher de reculer. Son dos cogne contre le lavabo.

— Comme c'est gentil à toi de te préoccuper de lui, ricane Antoine. Mais parfois, ma douce Maria, tu ferais mieux de penser à toi.

Le poing d'Antoine s'écrase sur sa joue. Maria gémit de douleur et s'accroche au lavabo pour ne pas s'écrouler. Elle retient ses larmes même si elle sait qu'elles ne vont pas tarder à couler. Elle ne sait pas tenir tête à Antoine. Et de toute façon, ça finit toujours pareille. Elle finit toujours en morceaux. Cependant, aujourd'hui, elle lui tient tête. Pour Kaleb. Elle se bat pour son frère. Lui qui essaie de la protéger. Lui qui a failli renoncer à l'amour pour elle. Elle relève la tête. Son regard brun croise celui noir d'Antoine.