Aide Inattendue

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J'ai une étrange sensation, une fois que je franchis le seuil de la porte. Une sensation que j'en arrive à dechiffer les causes. Surement parce qu'il s'agit là de ma première fois de poser les pieds à l'intérieur de cette demeure que j'avais l'habitude d'observer de loin.

Je suis choqué en apercevant de loin une nègresse qui prepare le dîner; La pauvre est chargée des diverses instruments en fer, dont un casque de fer qu'elle porte sur la tête et qui lui ferme étroitement la bouche l'empêchant de parler, de manger ainsi que de boire.

La vue de ce dispositif m'attriste énormément, il consiste à nous réduire à des animaux si nous ne le sommes déjà car quelle grande différence existe t-il entre un nègre et un animal. Rien, nous sommes tous traiter de la même façon voire même moins qu'animal. Des êtres qui ne devraient qu'obeïr, des êtres dont l'existence dépend des autres, vivants pour la cause des autres. Triste sort

Quand je reprends conscience, je me trouve devant une femme blanche ayant un regard rigoureux, elle me dévisage puis finit par me crier dessus d'une voix aiguë;

- Que fais-tu ici dans ma cuisine, nègre !

Elle devrait sûrement être la gouvernante de la restauration, j'hésite une minute avant de la repondre.

- Hmn... Madame, je suis envoyé par monsieur Brown, peut-être que je vous serez important.

- Eh bien, où étiez-vous depuis tout ce temps ! Prends cette nourriture et va la donner aux chiens.

- Bien madame.

Je quitte immédiatement la cuisine et me dirige vers la niche pour servir mes maîtres, des animaux bien plus valeureux que moi. Deux jours se sont écroulés sans que je ne mette quelque chose sous la dent et mon ventre lui proteste. Le desir de manger cette nourriture est intense, je le repousse en m'imaginant les différentes scènes qui pourront résulter d'une telle bêtise.

J'arrive enfin à ma destination, je prends la trousse des clés qui est accrochée devant l'entrée de la cage et m'apprête à ouvrir la porte quand je sens une présence derrière moi. C'est monsieur Brown qui arrive et lorsque nos regards se croisent, il me dit avec tant d'amertume;

- Ta punition, crois moi, n'est pas encore terminée. Apparemment pour le nègre, la souffrance conseille mieux que la douceur.

Je sais déjà ce qui va m'arriver dans un instant. Autrefois, un esclave a eu à subir le même sort.

- Ouvre cette cage, m'ordonne t-il.

J'obéis et ouvre la cage, les cris brusques des bergers me font sursauter.

- Vas-y entre et un conseil, prends tout ton temps, dit-il avec des rires sadiques.

Une fois entré, les aboiements des chiens s'intensifient et pourtant je n'en vois aucun car tous se trouvent au fond de la niche dépourvu de lumière, c'est qui m'effraie encore plus. J'avance lentement et dépose la nourriture par terre. Et comme par reflexe, une de ces énormes bêtes avance vers la nourriture. Une sueur froide dévale mon front, monsieur Brown lui, se trouvant à l'extérieur ricane et a l'air de se réjouir de la scène.

- Oh le pauvre, tu peux maintenant sortir avant que tu ne te soulage sur place, dit-il changeant finalement d'avis.

J'avance lentement mais sûrement pour ne pas exciter ces monstres à me sauter dessus. Soudainement, monsieur Brown fait signe aux chiens de m'attaquer. Les chiens me poursuivent, et moi j'essaie de sauver ma vie en courant vers l'extérieur.

Une fois près d'arriver dehors, je trébuche de suite de ma plaie sur mon pieds. Un chien me rattrape et mords mon pieds déjà blessé, j'hurle de douleur tout en essayant de me dégager de la bête. Monsieur Brown lui applaudit comme si, il assistait à un spectacle d'amphithéâtre. Le chien finit par lâcher prise sur une injonction de monsieur brown. Je boite et arrive dehors en gémissant.

Couleurs - La Lutte pour la Liberté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant