Journée parfumée

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Je suis tiré de ma somme par des chants doux et paisibles des rossignols, le soleil à l'horizon est magnifique à voir. Je quitte mon lit tout en m'étirant, j'ai passé une excellente nuit en compagnie des mes parents. L'ombre de ma mère était venue plané sur moi, elle me manque vraiment.

Je regarde tout au tour de moi, mais ne vois personne éveillé. Ils sont encore cloués sur les lits et semblent très épuisés, ce qui n'est pas mon cas.

Cela faisait près de deux semaines depuis que Sir Johnson m'avait pris comme esclave, la plus belle des choses qui aurait pu m'arriver. La vie continuait habituellement son cours comme celle que je vivais chez sir henderson mais avec une sacrée différence: pas des maltraitances, temps de repos, nourritures ainsi qu'un toit à l'abris des intempéries.

Je réussis à m'adapter facilement avec les autres esclaves. Au fil des jours, j'ai appris les cultures et les traditions des certains ethnies africaines comme les Khoïkhoï, les bochimans ou encore les bantoues. Chaque soir après que nous ayons accomplis nos différentes tâches, nous nous réunissions autour du feu et écoutons les fables et les légendes raconté par le vieux fayang, un homme qui autre fois fût griot dans son village mais qui fut ramené par les colons britanniques en Amérique. Scénario qui étonnait sir Johnson; - Vous conservez votre culture d'indigènes, avait-il l'habitude de dire. 《Indigène》mot que la plus part d'entre nous ne saisissait pas, moi qui avec un peu de chance allait à la bibliothèque de sir Johnson qui m'apprenait à lire, comprenait le mot. J'espérais seulement qu'il n'employait pas ce mot par mépris. Après avoir enduré tant de souffrance, je respirais enfin la liberté, liberté que j'espérais ne pas être une illusion.

Je sors dehors et vois un marathon des corbeaux, les genres d'oiseaux que je déteste car dans ma culture, celle que m'ont inculqué mes parents, les corbeaux sont annonciateurs de la mort. Ainsi ils viennent chercher l'âme du défunt afin de l'accompagner dans l'au-delà. Je me souviens même étant petit d'avoir vu des corbeaux le jour de l'exécution de mes géniteurs. Je ramasse à tout allure une pierre et vise un corbeau, je manque mon cible mais ne baisse pas du tout les bras et continue à les chasser. Je ne remarque à aucun moment la présence de Jeanne qui m'observait attentivement.
Les corbeaux s'éloignant enfin, je soupire en mettant les mains sur les hanches.

- Vous devriez avoir honte, dit une voix tremblante.

Je me retourne afin de voir mon interlocutrice, en voyant qu'il s'agissait de jeanne, je feins un sourire.

- Jeaaaanne comment vous allez?

Jeanne est une femme blanche, quatre-vingtaine, cheveux châtains. c'est la grand-mère de Sir Johnson, les parents de ce dernier étant décédés, elle était donc la seule famille qui lui restait.

- Je vais bien mon enfant.

- Mais pourquoi êtes vous si matinale aujourd'hui? Demande-je.

- Je viens de méditer et maintenant j'ai envie de visiter les jardins ainsi que les champs.

- Je crois que mon aide vous serez bien précieuse.

Elle me sourit et me tend son coude, j'entrecroise celui-ci et nous nous mettons en marche vers le jardin. La rosée est sur toutes les feuilles, un fort parfum amalgame des fleurs nous régale. Nous arrivons devant une camomille et nous nous arrêtons. Jeanne en coupe une feuille et l'aspire profondément avant de me le donner pour la même raison.

- Cela sent très bon n'est ce pas ? Me questionne t-elle.

- Bien-sûr que oui, c'est parfait.

- Nos fleurs sont parmi les meilleurs de la ville, pourquoi ne pas en faire du parfum ?

- Une excellente idée Jeanne.

Nous faisons la ronde du jardin et inspectons toutes les fleurs et plantes. Visite terminée, nous prenons la route du retour. Les oiseaux défilent dans les cieux ce qui a le don de m'émerveiller, Jeanne me regarde pendant que mon regard reste suspendu au ciel et me dit;

- J'espère que vous ne leurs ferez aucun mal.

Je ris énormément avant de la répondre;

- Jeanne, corbeaux et pigeons ce n'est pas la même chose.

- Tous des oiseaux.

Nous arrivons enfin dans la cours, une bonne ambiance y règne, Sir Johnson observe les esclaves, plutôt les travailleurs, du haut de la fenêtre de sa chambre. En nous voyant de loin, il sourit et se hâte de descendre dehors.

Il sort par la grande porte et viens dans notre direction, habillé en chemise blanche avec des bretelles, une culotte en beige compléter par des chaussettes blanches et des souliers noir.

- Jeanne, comment vous allez ?

- Bien mon cher enfant.

- Imani....

- Oui maître.

- Tu te portes bien ?

- Très bien chef.

Je leur quitte quand une voix m'appelle en renfort. Sir Johnson prends ma place et raccompagne Jeanne à la maison.

La journée s'est déroulée parfaitement, ensoleillée et joyeuse. Le soir venue, une forte pluie menace de s'abattre sur la ville. Je me trouve à l'intérieur de notre abris, allongé au lit, observant les toits. Une pensée me remonte sur la tête, je me souviens de Bwala et Ngola. Mes chers amis que sont-ils devenus, où est ce qu'ils se trouvent, aucune idée, j'espère seulement les revoir un jour.

- Imani ! Imani !

Je lève rapidement la tête et regarde vers la porte d'où venait cette voix. Je ne vois personne mais la voix se rapproche de plus en plus et je vois Marc qui entre et se panche sur un mur et dit;

- Imani, le maître demande à te voir.

Puis il repart telle qu'il etait venu, je me lève assez difficilement car accablé par la fatigue. Au moment de sortir vers la cour, la pluie me surprend. Je cours à toute allure afin de ne pas me mouiller mais en vain, je suis pas mal trempé. J'entre à la maison et me dirige au salon qui est la piece la plus approximative de l'entrée. Arrivé au salon, je vois sir Johnson débout, tasse à la main entrain d'observer les portraits longeant les murs du salon, sûrement ceux des ses ascendants.

- Maî...tre, dis-je en bégayant.

- Ohh Imani, entre donc et assieds toi.

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Fin du chapitre.

Couleurs - La Lutte pour la Liberté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant