Couleurs - La Lutte pour la Liberté

Course effrénée

La ville était morne, l'obscurité y régnait. La pluie crépitait sur la chaussée humide occasionnant des chutes improvistes. Pourtant je ne me fatiguais pas, il ne se fatiguait pas. L'espoir et les senteurs de la liberté étaient nos opiums, substituant les rêves longtemps engourdis à la réalité concrète. J'étais libre... nous étions enfin libre.

Sur ce tas des sentiments, se cachaient aussi les doutes car ne sachant où aller. Cette course effrénée était telle un miroir corrompu, plus on s'éloignaient, plus les doutes grandissaient.

- Où allons-nous? Demande Bwala.

- Je ne sais pas, c'est le destin qui nous guide.

- Crois-tu au destin ? Elle n'existe pas pourtant, c'est nous même qui sommes artisans de nos vies.

- Eh bien pour cette fois, soyons artisans de notre liberté.

Il lanca vers le ciel un regard incurable de désespoir, la fatigue nous tendait de plus en plus la main et l'enthousiasme qui nous guidait, semblait se dissiper à petit feu. Surtout lorsque nous apercevons un agent de l'ordre venir vers nous.

- Où allez vous esclaves ?

- Nous ne le sommes, dit Ngola.

- Nous avons été affranchi par notre maître, dis-je.

- Étonnant qu'un maître affranchi des esclaves aussi robustes, dit l'agent en doutant.

- Notre maître est mort, sa femme et ses enfants aussi. Qui sème le vent récolte la tempête, dis-je.

Je restais figé suites à mes propres paroles, comment ai-je pus tenir ces genres des propos. D'où venait cette éruption de courage. Une illumination de l'âme peut-être. Nous sommes finis, c'est la fin.

- Bien fait pour lui. Je n'ai jamais été pour l'esclavage. Mais sachez vous au moins où vous allez ? Demanda l'agent de l'ordre.

- Nous ne savons par pour l'instant, dit Ngola.

- Un blanc a affranchi ses esclaves et les heberges comme travailleurs. Vous pourrez peut-être vous ajouter sur le tas.

- Comment faire pour s'y rendre, demande-je.

- Eh bien, je ne pourrais vous aider car j'en ai déjà fait trop. Je pourrais aussi vous arrêter pour meurtre mais bon... Qui sème la tornade récolte l'ouragan.

Sur ces mots, il s'en alla en rangeant son arme. Nous le regardions jusqu'à ce qu'il disparut. La fatigue et la peur nous ralentissaient, nous continuons de courir jusqu'à ce que nous apercevons un ranch qui semblait être abandonné.

- Nous nous arrêtons par là.

- Quoi ! T'es fou, on y sera pas en moindre sécurité à l'intérieur, dit Ngola.

- Tu voudrais peut-être que nous croisons un autre agent de l'ordre qui sera sûrement moins comprehensif que celui-ci ? C'est ça que tu veux, ce sera un pas en arrière.

Nous entrons à l'intérieur et sommes étonnés en trouvant de la paille. J'avance et y allonge ma tête, Ngola aussi en fait de même.

- Demain nous nous reveillerons de bon heure à la quête de la maison dite par l'agent, dis-je.

- D'accord.

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Voilà, il s'agissait là d'un flashback que j'espère vous a plus.
La suite arrive bientôt.

À plus...👋