Départ

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Je me lève comme étourdi. La réalité me dépasse, je chute brutalement entre un moment de joie à celui de mélancolie le plus attristé. Je suis un esclave, le plaisir n'est pas mien, je dois vaguer entre la souffrance et la tristesse mais bon.

Je sors de l'écurie regard rivé au sol et me dirige vers l'inconnu. Ma peine est grande comme d'habitude mais là elle venait d'atteindre son pic. Ma vie n'est que misère, misère et encore misère.

Mon coeur est en proie d'une lutte interne, lutte entre l'espoir et le désespoir. Une collision des pensées secoue ma tête jusqu'à ce qu'une voix m'interpelle de loin;

- Imani... c'est aujourd'hui ton grand jour, dit-il avec mépris.

Aucune réponse de ma part, faudrait mieux parfois ne rien dire pour exprimer sa peine. L'indifférence est son fort donc mieux serait de ne rien dire.
Ça fait longtemps que j'ai envie de rouer des coups à ce pauvre satan. Pauvre satan ? Pourquoi avoir pitié de satan.

- Viens, il faudrait que tu sois prêt pour ton ascension, Sir Johnson te porte une certaine considération qui m'étonne.

Je le suis sans rien dire, ma tête est toujours ailleurs, ailleurs dans le monde de pensées. Je suis confus.
Aria ! ...

- Imani...Imani..

Cette voix diabolique me ramène à la réalité, je remarque que nous sommes devant une pièce.

- Où est-ce que t'as mis ta tête? Me demande Mr Brown.

- Je ne sais pas.

Il ouvre la porte et m'invite à entrer. J'entre dans cette pièce qui m'etait inconnu jusqu'à présent. On dirait un logis, tout est bien en place, un lit , une chaise, une table avec des documents dessus, c'est sûrement la demeure de Mr Brown.

Depuis un moment, je le regarde fouiller dans un coffre. J'ignore ce qu'il cherche.
Il sort enfin des habits, un pantalon tissus marron et une chemise blanche avec des bretelles.

- Enfile ceci, me dit-il en me les jettant.

Je le regarde incompris ne sachant quoi dire. Je prends les habits tombés par terre et les mets. Il me regarde comme surpris et me dit de le suivre.

Nous sortons de la maison et nous nous dirigeons vers la grande maison, la maison du maître. Durant le trajet, j'observe avec tristesse et colère, le sort de mes frères de race. Ils déplacent des blocs des grosses pierres. Sueur au front, une détresse immense s'affiche sur leurs regards sombres.

Nous arrivons enfin devant la maison puis nous y entrons. Une chaleur assez étrange traverse la maison, Mr Brown ne semble  pas autant surpris que moi. Nous traversons les couloirs et arrivons enfin au grand salon.

Sir Johnson était déjà là et Monsieur Anderson avec sa compagne, une femme blonde assez gracieuse de corps et habillée en robe de couleur rouge. Je me demande bien comment une si belle femme a épousé un diable.
Lorsqu'ils me voient, ils me manifestent tous un charmant sourire sauf Mr Anderson qui lui me regarde d'un mauvais oeil comme d'habitude.

- Imani, comment tu te porte ? demande la femme de Mr Anderson.

Je la regarde étonné, comment connaît-elle mon nom.

- Bien maîtresse, reponds-je.

Sir Johnson lui me regarde étonné et me dit;

- Imani, t'es très beau.

Sir Anderson est rouge comme un piment, il n'hésiterai pas à m'abattre avec un revolver, s'il en avait l'occasion.

Monsieur Brown prend la parole puis fait savoir à sir Johnson que j'étais déjà prêt. Il se lève, salue tout le monde et me dit de le suivre.

Je suis très étonné de la manière dont il me considère, il est tellement équitable avec moi et me traite d'un tel respect que j'ignore la cause. Pourquoi fait-il ceci ?, pourquoi est-il si gentil avec moi un simple esclave ?
J'ignore complètement la source de sa gentillesse.

Nous sortons de la résidence puis nous nous dirigeons vers la sortie de la concession. Nous traversons la verdure, les chants des rossignols sont magnifiques à entendre. Je suis toujours dans l'étonnement puis il me questionne;

- Imani, qui est Dieu selon ta connaissance?
Je le regarde et doute pendant un moment avant de repondre;

- Je ne sais pas mais une petite idée me fait dire qu'il doit sûrement être le créateur du monde et l'artisant du bonheur humain.

Il me regarde comme satisfait de la réponse puis me dit avec rapidité;

- Effectivement!

Nous arrivons vers son véhicule noir. Il avance vers la portière et l'ouvre. Je reste stupéfait et observe cette belle carrosse. Il y entre et regarde vers moi. Me voyant figé, il me souris et me dit de monter. J'avance puis monte dans la carrosse.

Il dit à son chauffeur de partir. Les cheveaux se mettent en marche, il prend une cigarette et l'allume. Il est très joyeux et moi également. Je me demande si tout ça est bien réel, j'espère vraiment que ça l'est.

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Fin du chapitre, j'espère qu'il était intéressant.

Portez vous bien et à plus 👍

Couleurs - La Lutte pour la Liberté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant