Chapitre 1 : Heureux anniversaire

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1er juillet 1666
- Bonjour Mademoiselle, avez vous bien dormi ?

Cette voix s'était Odile ma servante, qui avait pour fâcheuse habitude de me réveiller tôt et cela depuis toute petite.

- Oui merci Odile. Pouvez vous me faire couler un bain s'il vous plaît ? demandai-je en sortant mes jambes toutes engourdies du lit.

- Bien Mademoiselle.

Aujourd'hui c'était mon anniversaire, j'avais 18 ans. Je redoutais les anniversaires, je grandissais dans l'idée que mon père prit d'une lubie ne décide de me marier, tous les ans j'angoissais. J'angoissais à l'idée d'être mariée à un homme beaucoup plus âgé que moi, bien-sûr tout était politique. Si je me mariais, cela serait avant tout pour satisfaire les besoins politiques de mon père.

Je me frottais le visage, mais après tout à chaque fois j'y échappais, car les alliances allaient et venaient.

- Votre bain est prêt Mademoiselle, me sortit Odile de ma torpeur.

Elle me suivit jusque dans la salle de bain et m'aida à ôter ma robe de chambre.

- Merci Odile.

Elle s'inclina et me laissa toute seule. Auparavant je me délassais dans ma baignoire, mais aujourd'hui je ne cessai de me dire que quelque chose allait se passer, quelque chose allait m'arriver, je le sentais au plus profond de moi. Mon regard s'arrêta sur tous les miroirs ornés d'anges qui recouvraient la pièce.

Mon père les avait installés pour que j'admire ce qu'était la vraie beauté, celui-ci ne cessait de glorifier mon physique, selon lui cela allait m'ouvrir de grandes portes. J'étais mince, assez grande, j'avais de longs cheveux blonds, des yeux bleu gris. Oh Grand Dieu ! J'avais grandi en ne cessant d'entendre que j'étais magnifique et que cela allait s'accentuer en grandissant, plus jeune j'entendais les dires des amis de mon père :

- Prince...Votre fille pourrait bien faire tomber un empereur.

- Un roi suffira très cher, disait-il en rigolant d'un rire que je percevais autrefois comme malveillant.

Je sortis du bain, deux autres servantes avaient supplée Odile, celles-ci m'enroulèrent dans une large serviette. J'alla jusqu'à dans mes appartements, et vis mon père debout dans l'encadrement de la porte.

- Ma fille, heureux anniversaire dit-il en s'avançant vers moi. Les yeux sombres de mon père trahissaient ses intentions, il s'attarda sur mon visage qu'il manipula. Vraiment parfait...

- Père, vous vouliez me voir ?

- N'est-ce pas normal pour un père d'être le premier à souhaiter un heureux anniversaire à sa fille adorée ?

Je le regarda longuement, celui-ci détourna le regard sur les servantes qu'il congédia.

- Ma fille, regarde ce que je t'ai fait quérir dit-il en me montrant le dessus de mon lit.

Une robe était posée là, elle était tout simplement magnifique brodée de fils d'or, des perles couvraient la robe par ici et là. De fond bleu ciel, quelques petits boutons de roses parsemaient le tout.

Je la toucha, la soie glissa sous mes doigts. Je n'avais jamais eu de robe aussi belle. Je me retourna et regarda mon père.

- Cela est trop beau père. Même pour un anniversaire dis-je d'une voix qui se perdait. J'avais tellement redouté cette scène par le passé, et là dans quelques instants mon père allait m'annoncer que j'allais rencontrer mon futur époux.

- Ma fille, aujourd'hui tu pars à la cour du Roi, ton arrivée est très attendue par la cour. La fille du Prince de Condé. Versailles va peut-être te sembler incommodant en comparaison à notre château. Le Roi agrandit son pavillon de chasse, il ressemble désormais à un palais vivable. Mais tu iras au Louvre encore quelque fois encore à moins que Louis décide enfin de rester à Versailles, il balaya l'air d'un geste de main tout en haussant les sourcils.

- Père, croyez-vous que j'ai vraiment ma place à Versailles, demandai-je hésitante.

Il me regarda comme si j'avais dis quelque chose d'absurde.

- Ma fille, toutes ces années je t'ai préparé pour ce jour. La beauté n'est rien sans malice, sans intelligence, sans éloquence, sans répartie. Aujourd'hui tu es fin prête, tu as grandis et je pense que tu graviras les échelons de la cour. Bien-sûr...

Il commença à marcher à travers la pièce :

- Tu ne vas pas là haut pour batifoler, je voudrai que tu te rapproches de notre cousin Louis le Quatorzième.

- Que je me rapproche père ? Dans quel intérêt ?

- Tu n'es point sotte Rosalie, me dit-il sèchement  alors cesse d'agir de la sorte. Un silence se fit, il reprit : Voudrais tu que je te marie à un homme que tu ne désires point ?

Mon regard répondit à ma place.

- C'est bien ce qu'il me semblait. Tâche de t'amuser, de profiter, et de nouer des relations au sein de Versailles. Et sois amie avec le Roi. Je te le demande comme un service Rosalie.

Mon père me cachait des choses, j'étais son pion, je ne pouvais rien dire face à cela. Mais Versailles serait sans doute mon échappatoire, si je restais ici j'allais dépérir à petit feu, me faisant du mouron quant à mon avenir. Aujourd'hui j'avais la possibilité de jouer à un jeu, auquel je n'avais jamais joué auparavant.

- Très bien Père. Quand dois-je partir ?

- Dès que tu seras habillée, tu feras tes adieux à ce château, dit-il en rejoignant le couloir.

Les servantes revinrent dans ma suite, elles m'aidaient à enfiler la robe que mon père m'avait offerte. Ma dame de compagnie me coiffa, je fus surprise que mes bagages soient déjà préparés en effet ceux-ci étaient déjà dans la calèche. Je descendis le grand escalier de marbre, mon père et toute sa "cour" étaient là.

Père me prit les épaules :

- Ma fille, fais de moi un père fier. Et fais bien attention à toi, Versailles est un marécage... si on ne regarde pas où l'on pose les pieds, cela en est finit. Ce sourire était de nouveau réapparu sur son visage, ce sourire malveillant, celui qui annonçait ses réelles intentions.

Je fis mes aurevoirs. Je montais dans la calèche, en posant un dernier regard sur le château qui m'avait vu naître, m'avait vu grandir. Je ne parcourrai plus ses grands étendues herbeuses à cheval, Dieu que cela faisait mal.

Avec une pointe au cœur , je faisais face à mon avenir : VERSAILLES.

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Bonjour, je voudrai bien avoir vos avis sur mon histoire. J'essaie de me rapprocher un maximum des faits historiques, même si j'invente une fille au Prince de Condé ainsi qu'une romance avec Louis XIV.

BONNE LECTURE ! 


Le joyau de VersaillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant