Elle hurla de peur. Elle avait perdu le contrôle, et tout avait dérapé. Pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu qu'elle s'en mêle !? Elle les avaient inévitablement mené à ce destin fatal.
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Nisaya entra dans la cour de l'université, la boule au ventre. Il s'était écoulé quelques semaines, depuis que Jimin était parti. Elle n'avait eu aucune nouvelle, il ne répondait ni à ses appels, ni à ses messages. Il y a quelques jours, quand Nisaya voulut aller chez lui pour s'assurer qu'il allait bien, il lui envoya ce seul message : "Ne viens pas chez moi. Arrêtons de nous fréquenter". Et depuis, elle n'avait plus eu de ses nouvelles.
Elle s'installa sur un banc, et sortit un livre. Elle resterait seule, comme d'habitude depuis quelques semaines. Hana, jalouse de la relation entre Jimin et Nisaya avait maintes fois essayé de briser cette amitié, sans succès. Puis voyant qu'elle ne pouvait rien y faire, elle légua Namjoon, Juna et San-Ji contre elle, de façon à ce qu'ils ne lui parlent plus. Et elle avait réussi. Malgré tout, les regards désolés de San-Ji et les sourires gênés de Juna les trahissaient.
Elle arrêta sa lecture quand elle sentit quelqu'un s'asseoir à côté d'elle. Elle regarda la personne qui troublait sa lecture et sursauta. C'était Jimin, les cheveux teints en noir, le visage blanc comme un linge et les joues creusées. Il lui avait terriblement manqué.
Nisaya retînt la bile qui s'était formée au fond de sa gorge pour ne pas éclater en sanglots. C'était son meilleur ami, et le voir aussi mal la peinait profondément.
« Ji..jimin ? murmura t-elle.
Une aura négative s'émanait de lui, intimidant la brune. Mais que c'était-il passé ?
La cloche sonna et sa respiration se fit de plus intense.
- Jimin ça va !? Réponds moi ! »
Il se leva, mis les mains dans les poches de son bomber et marcha vers les toilettes.
La brune mit un peu de temps avant de réagir. Lorsqu'elle le fit, elle courut après lui. Elle ne comptait plus le laisser partir. C'était trop douloureux. Elle ne le supporterait pas à nouveau.
Elle entra dans les toilettes des garçons, malgré les restrictions et entendit Jimin gémir derrière la porte. Ses sanglots emplissaient la pièce. Elle décida de se taire pour écouter ce qu'il disait.
«...Pou..pourquoi ? Je peux pas..*sanglot* Je mérite rien.. Même pas la vie..
Nisaya décida de frapper à sa porte.
- Hey.. Jimin, tu sais tu peux me parler, je peux t'aider.. Je suis là pour toi.
Il ouvrit la cabine et prit Nisaya dans ses bras. Nisaya souffla, elle était soulagée. Jimin lui, rassuré. Dans les bras de chacun, ils se sentaient mieux, comme si à chaque fois qu'ils s'enlaçaient, une capsule se formait autour d'eux.
D'une manière imprévisible, Jimin repoussa Nisaya et lui dit, les yeux paniqués.
- Nisa ! Ne t'approche pas de moi ! S'il te plaît, c'est pour ton bien ! Pars s'il te plaît ! Vite ! cria t-il.
Ses paroles laissèrent la brune confuse.
- Qu..quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes Jimin !
- Moon Nisaya. Sors d'ici et éloignes toi le plus possible ! Je t'en supplie !
- Non Jimin ! Je ne bougerais pas d'un pouce tant que tu ne m'as pas expliqué pourquoi !
- Tu me prendrais pour un fou.. Si tu ne le fait pas je vais le faire.
Il se mit à courir hors des toilettes et sortit. Nisaya, du mieux qu'elle put, rattrapa Jimin et lui tira la manche, essoufflée par sa course.
- Jimin ! Merde ! Je veux que tu m'explique c'est quoi ton problème !
Elle se fichait que quelqu'un les entende ou non, elle voulait savoir.
Il leva les yeux vers elle et son regard changea radicalement d'intensité. Ses pupilles noires s'étaient dilatées, et ses yeux étaient injectés de sang. Son regard était glacial, il effraya Nisaya. Elle commença à trembler.
Il leva la main et lui asséna l'une des plus violente gifles que Nisaya ne reçut jamais.
Elle couina. Sa lèvre était fendue. Elle fixa Jimin, horrifiée par son acte. Il l'avait giflée. Son meilleur ami l'avait giflée.
Il chuchota.
- Quand Jimin dit quelque chose, tu l'exécute.
Sa voix la fit trembler de plus belle. Avait-il parlé de lui à la troisième personne du singulier ? Mais qu'est-ce qu'il se passait avec lui !
Voyant qu'il tenait son bras, il le lâcha et la regarda, et prit le même air effrayé qu'aux toilettes.
