Lettre ouverte à moi même

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Avant de commencer, je veux vous prévenir que je vais faire un chapitre dans ce journal, à propos de la reconstruction de soi-même suite à des évènements tragiques, douloureux. Si vous avez des témoignages, n'hésitez pas à me contacter sur Instagram @leaonwattpad ou en message ici sur Wattpad.

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Chère moi,

Ça y est ! C'est le grand jour, j'ai découvert la vérité.

Tu l'as toujours su au fond de toi en vérité ! Alors pourquoi ne pas me l'avoir dit ?

Par honte ? Sûrement.

En tout cas je l'ai découvert aujourd'hui même, et j'ai été surprise à vrai dire. Apprendre que tu es anorexique boulimique. Moi qui te connais si bien. Je suppose que tu peux imaginer la douleur que j'ai ressentie en apprenant que tu es malade, que tu luttes contre des troubles du comportement alimentaire depuis tes dix ans ! DIX ans !!

J'ai pleuré, beaucoup !

J'ai culpabilisé de ne pas m'en être rendu compte avant, mais c'est une maladie assez discrète à vrai dire. Tu te prives de manger, tu supprimes de ta vie les aliments que tu qualifies de « toxiques », plus de sucre, plus de graisses, plus de sel, ... Cela dure un certain temps, tu perds du poids, beaucoup de poids, tu bois plus que ne manges pendant cette période, tu jeûnes, beaucoup. Et tu ne fais pas que perdre du poids pendant cette période. J'ai fait mes recherches, cela te dérègle et te faire perdre tes cheveux entre autre. Et puis tu craques, tu enchaînes crise sur crise, tu ne manges pas par faim, tu ne manges même pas à vrai dire, tu gobes, tu engloutis tout ce qu'il y a devant toi. Le but c'est de manger le maximum de choses en un minimum de temps.

Pourquoi ? Je ne sais pas vraiment, cela te permet d'oublier, de ne penser à rien d'autre. Le seul moment de ta vie où tu relâches la pression, tu arrêtes de vouloir tout contrôler, d'avoir envie que tout soit parfait.

Et tu culpabilises, tu te dégoûtes, alors tu arrêtes de manger. Et ça recommence comme ça tout le temps, c'est un cercle vicieux dans lequel tu es rentrée sans t'en rendre compte.

Comment osé-je dire qu'il s'agit d'une maladie discrète ? Ça se remarque non ? J'aurai dû m'en rendre compte, me rendre compte que ça n'allait pas, me rendre compte que de se peser plus de dix fois par jour ce n'était pas normal, que de voir seulement des calories perdues dans tes gouttes de transpiration ce n'était pas normal, que de rêver d'être malade afin de perdre du poids ce n'était pas normal, que de prendre quotidiennement des laxatifs afin de pouvoir continuer à manger autant sans prendre de poids ce n'était pas normal, me rendre compte que tu n'allais pas bien ...

Mais comment s'en rendre compte quand c'est la seule chose que tu as connu ? Cela a commencé tu avais dix ans, tu te rends compte, dix ans ?!?

C'est là que tout commence : La Puberté !

Pour toi, elle a commencé à la fin du primaire, à tes huit, neuf ans. Tu as grandi, grossi, pris des formes. Au début ça ne te dérangeait sûrement pas. Pas que je m'en rappelle en tout cas. Le problème, ce sont les gens. Comment réagir, quand les gens te font remarquer que tu es différente. Que tu es plus « grosse » que ta sœur jumelle, que tes vergetures sont moches, que ta sœur jumelle n'en a pas elle.

Pourquoi les gens passent leur temps à se comparer aux autres ? Pourquoi compare-t-on des jumeaux entre eux ? Des frères et sœurs en général d'ailleurs ? Ce n'est absolument pas à ta sœur jumelle que tu en veux, mais à Eux. Tous ceux qui se sont permis de te critiquer sur ta puberté précoce. Tu n'étais pas grosse, mais ils t'ont fait douter et cela a fonctionné. Tu y a cru, et cela t'a détruite. Ils t'ont détruite, innocemment, inconsciemment, mais ils l'ont fait...

C'est cette puberté précoce qui t'a amené doucement mais sûrement vers cette maladie.

Cette obsession des calories s'est installé petit à petit, ce dégoût vis-à-vis de ton corps, cette obsession de tout vouloir contrôler, tout le temps, cette perfection constante que tu cherchais  à atteindre.

Les réflexions de tes proches, sur ton poids ou ton physique, te blessaient énormément. Mais tu ne le montrais pas, pas devant eux, impossible! Tu dois contrôler tes émotions, ne leur montre pas que ce qu'ils viennent de te dire va amplifier la puissance du cercle vicieux dans lequel tu es depuis plusieurs années déjà, non ne leur dit pas que sans s'en rendre compte, chacune de leurs petites réflexions te détruisent, petit à petit. Ne leur dit pas non plus que le fait qu'il te reproche ton perfectionnisme t'énerves au plus au point, parce que c'est ce trait de caractère qui te pousse à agir comme ça.

Garde ça pour toi.

C'est là que j'ai compris ! Cela faisait un peu moins d'un an que je me posais des questions sur ça, mais sans plus. Je pense que c'est quelque chose que j'ai toujours su au fond de moi sans vouloir y faire attention. Je pensais qu'enfouir cette idée au plus profond de moi allait me faire l'oublier.

Au bout d'un moment, je n'en pouvais plus, je ne pouvais plus continuer comme ça, alors pour être sur que ce n'était pas vrai, j'ai fait mes recherches.

J'ai pleuré. Beaucoup. Plus que je n'aurais pensé. J'avais les preuves devant mes yeux: grosses crises de boulimie, jeûne, sport intensif, culpabilisation, honte, besoin de tour contrôler, perfectionnisme, manque de confiance en soi, dégoût vis-à-vis de soi-même, dérèglement dans ses règles, connaissances beaucoup trop poussé et drastique en diététique, ...

Ça m'a fait mal ! Oui tu étais malade, OUI j'étais malade ! Après ça, j'ai beaucoup pleuré, que faire ? En parler ? Impossible ! Va-t-on te croire ? Non on va penser que tu mens, que tu abuses. Ne dis rien, essaye de te sauver toute seule. C'est une maladie mentale, c'est pas une « vraie » maladie tu peux te sauver toute seule !

STOP !

Arrête ! Non ! Ça ne marche pas comme ça ! Les troubles du comportement alimentaire, c'est une maladie très grave qui nécessite l'aide de professionnels. Trop de personnes sont touchées sans s'en rendre compte alors j'espère que tu feras le bon choix et que tu te soigneras.

Lâche ce fardeau que tu traines depuis trop d'années déjà. C'est l'heure, libère toi tant que tu peux encore.

Je compte sur toi, ne me déçois pas, Je t'aime très fort ! Tu en es capable, j'en suis sure, tu es plus forte que tu ne le pense.

Ta chère Toi qui t'aime très fort !

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Cette lettre ne parle que de mon point de vue quand à la découverte de cette maladie.

Je compte vous faire une partie plus « scientifique » sur les symptômes et solutions quand à cette maladie, ainsi que sur la grossophobie dans notre société et la confiance en soi lorsque l'on naît avec un jumeau ou une jumelle ( ou simplement un frère ou une sœur)

Journal de confiance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant