Amaya

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Amaya, elle avait attrapé Tristesse.

Tristesse était en chacun de nous. Elle se réveillait souvent au moment où l'on allait s'endormir, lorsque Nuit nous avait enveloppés dans sa chape de noirceur.

Tristesse, c'était comme un virus avec lequel on naissait et on mourrait. Elle était souvent bénigne, même si ça arrivait qu'elle nous oblige à passer une journée au lit pour s'en remettre.

Mais, parfois, il arrivait que des personnes naissent sans Tristesse.

Leur corps et leur esprit n'étaient pas immunisés contre elle. Ils ne savaient même pas qu'elle existait. Aucune barrière n'avait été érigée pour l'empêcher de tout dévaster, aucun anticorps n'avait été formé pour la repousser.

Il suffisait d'un simple contact. Un petit effleurement avec un ami de Tristesse.

Elle les infectait lentement, y prenant du plaisir, chaque jour se développant davantage dans leur organisme. Elle était comme une mauvaise herbe qui étendrait ses racines sous terre avant d'oser sortir au grand jour.

Il n'y avait aucun signe avant coureur, pas de goutte qui faisait déborder le vase.

Un jour, tout allait bien.

Le lendemain, ils s'étaient éteints.

Tristesse avait eu raison d'eux.

Et Tristesse avait eu raison d'Amaya.