Partie VI

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En italique -> pensées d'un personnage.

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Elle n'avait eu de cesse de tenter. Au détour du couloir principal, près d'une salle de classe pour les petits génies de l'informatique, près de la salle de chant...

N'importe où.

Juste aux endroits où elle savait. Où elle possédait un minimum de connaissance pour s'exprimer sans crainte.

Chaeyoung essaya sans arrêt de présenter à la douce journaliste ce qu'elle adorait dans cet endroit bizarre. Toutes ces choses aux premiers abords invisibles. Resplendissantes dans l'écart de lumière. Dans l'écart de pulsions.

La coréenne voulait tout lui montrer : de ces endroits où elle aimait particulièrement se poster un moment afin d'admirer les œuvres d'arts qui y étaient exposées, aux murs fins mais si trompeurs, en passant par ces escaliers mal formés.

Toutes ces formes qui à ses yeux formaient la véritable beauté brouillonne. Ces œuvres bien mornes mais qui brillaient tout de même. Oui. Voilà. Elle voulait juste que sa voisine puisse les voir. Ce n'était pas grand chose, en effet, moins que rien même, mais c'était bien réel.

Alors, malgré ses bonnes intentions, son envie de faire ressortir l'image de sa nation d'une nouvelle manière, propre à sa vision, Chaeyoung ne put presque rien dire. Son accompagnateur personnel la coupant à chaque fois qu'elle s'aventurait sur ses ressentis.

Sans vouloir se mentir, elle devait avouer dans des pensées feintes que ce gars lui faisait peur.

Il lui faisait peur parce qu'à n'importe quel instant il pourrait la faire retourner à ses classes de dessins. À n'importe quel instant il pourrait la priver d'une chose qu'elle commençait à appréhender, le cœur battant un peu trop fort.

La journaliste n'étant pas sourde ni aveugle, elle avait rapidement remarquée la douloureuse étreinte qui étouffait la brunette.

Un couvercle d'acier étrangement bien ficelé.

La japonaise savait que cela ne représenterait rien pour sa voisine, mais, dans un geste, elle se voulu rassurante. Elle voulait lui faire comprendre que ce n'était pas grave, que pendant une autre visite, elles auraient sûrement le temps de réellement explorer les lieux. Elle lui fit passer ce message allégé par le biais d'un haussement de sourcil dont elle seule avait le secret.

Chaeyoung baissa le regard, incapable de soutenir les pupilles noisettes plus longtemps.

Ça en devenait... palpitant de troubles.

Oh, c'était aussi pas mal stupide.

Oui, la coréenne voulait simplement lui montrer ce qui était vivant et non pas ce que l'homme à ses côtés tentait de rendre vivant.

Complètement stupide. L'extérieur devait bien se moquer d'eux...

Ils arrivèrent en moins de neuf - longues - minutes devant ces deux immenses portes.

Chaeyoung avait l'habitude de s'y tenir quand personne ne pouvait la distinguer à travers le mépris.

Ses mains frissonnaient la plupart du temps. Impatiente d'une chose qu'elles ne découvriraient jamais.

Puis la japonaise et son imperfection avaient débarqué lourdement dans son quotidien.

Chaeyoung ne rêvait que d'entendre une bride, de distinguer un mouvement. Pas grand chose. Une séquence. Peu importe sa durée. Tant que c'était devant ses yeux, elle ne demandait rien de plus. Rien de moins. Elle en avait besoin comme si sa futile vie en dépendait, au-dessus du vide.

And there was no one leftOù les histoires vivent. Découvrez maintenant