Every Girl Needs Romantism -HS

Chapitre III

Mon cœur loupe un battement à l'entente de ses mots, j'observe avec frénésie tout ce qui m'entoure. La soudaine impression d'être observée est imprégnée en moi. Je bégaye des remerciements au garde de sécurité avant de tourner les talons, fébrile.

— Nora !

Ma tête tourne vers la droite et je vois Elena me faire un signe de main, un drôle de sourire scotché sur les lèvres.

— Qu'est-ce qu'elle compte m'annoncer encore ? je murmure dans ma barbe, les sourcils froncés.

Un frisson me parcourt l'échine tandis qu'elle marche vers moi. Elle saisit brusquement mon bras.

— Qu'est-ce que vous faites ? je lui demande en essayant de me soustraire à son étreinte.

Seulement, elle la ressert et me fusille du regard.

— Nous avons à parler. Elle me répond, puis prend une gorgée de son moelleux. Détends-toi et sois naturelle.

— Lâchez-moi dans ce cas. J'ordonne en secouant derechef mon bras. Je ne vois pas l'intérêt de se tenir la main.

Elle s'exécute alors, puis reprend la parole :

— Il est là.

Dire que mon cœur chute est un euphémisme. Je sais qu'il est présent dans la pièce, mais je ne souhaite pas forcément le croiser tout de suite. Elle ralentit et me jette un coup d'œil par-dessus son épaule, je suis toute tremblante.

Peut-être ne suis-je pas prête finalement.

— Je l'ai perdu de vue il y a quelques minutes.

Le timbre de sa voix me saisit et un long frisson me descend l'échine.

— Vous m'inquiétez. Je lui avoue, ma cage thoracique se contractant.

Elle prend une profonde inspiration puis semble se calmer.

— Pourquoi faites-vous tout ça ?

Elle me dévisage longuement puis croise les bras sur sa poitrine.

— Il n'est pas celui qu'on parle.

Elle se terre dans un silence, ce silence qui rend fou. Ses yeux plongeant dans les miens, un soupir franchit la barrière de ses lèvres rosées surlignées de gloss.

— Que voulez-vous dire par là ?

Elle prend une gorgée de son moelleux pour se donner du courage et se redresse.

— Je ne veux juste pas que d'autres filles tombent dans le piège.

— Je ne comprends pas vos insinuations. En quoi cela vous concerne-t-il ?

Derechef, elle me donne aucune réponse. Je finis par souffler puis la contourner, j'en ai marre de jouer au même jeu toute la journée. Quand un des deux sera décidé à éclairer un tant soit peu ma lanterne, je me montrerai complaisante. Dans le cas inverse, qu'ils ne m'approchent pas.

— Je l'ai fréquenté.

Mes pieds se stoppent d'eux-mêmes à son ton brusque et je fais brutalement volte-face. Je heurte une dame et son verre de champagne, celle-ci s'insurge mais je ne m'en préoccupe pas, c'est le cadet de mes problèmes au vu de ce que je viens d'entendre.

— Quoi ? les questions se bousculent. Quand ? tellement vite. Comment ça ? que je n'arrive plus à penser correctement.

La crainte qu'il se renverse sur le doux textile qui couvre ma peau ne m'effleure pas une seconde. Je n'ai pas le temps de prononcer tout ce qui se trame dans ma tête que mon regard heurte le sien et j'y vois du regret, un profond chagrin même.