Chapitre 13

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Samedi

Ce jour, on l'a attendu dès la première heure qui a succédé le réveil du lundi. Sauf qu'aujourd'hui n'est pas un début de week-end comme les autres. Et nombreux seront les samedis où je vais devoir me farcir une matinée de lycée pour préparer le baccalauréat de fin d'année. Trois heures d'épreuve blanche qui débutent une heure plus tard que les cours de la semaine.
Je me rends au lycée à 8h30 avec l'impression qu'un batteur fracasse ses baguettes sur ma tête. Le sang de mes tempes pulse depuis hier soir. J'ai quitté la fête de Nolan peu de temps après mon échange irréaliste avec Éthan sur la terrasse du premier. Une migraine persistante m'a prise au dépourvue, comme pour m'avertir du comportement alarmant d'Éthan. Julia m'a ramené, anxieuse de me voir dans cet état et je me suis étalée dans mon lit jusqu'à ce que mon réveil me strie les tympans.
Je termine mon épreuve de physique chimie à 11h30 et je marche dans les couloirs pour récupérer toutes mes affaires scolaires pour mon minuscule week-end.
Je finis de prendre les livres dont j'ai besoin et je referme la porte de mon casier.
Je sursaute soudainement en découvrant Éthan, appuyé sur le casier voisin. Il me regarde avec son éternel sourire dédaigneux.
Je ne m'attendais pas à le voir au lycée ce samedi.
À croire que le destin fait bien les choses.

- T'as le don de faire des apparitions palpitantes, affirmé-je en mettant une main sur mon cœur.

Je serre mes livres sur ma poitrine pour me contenir. Maintenant que j'ai l'opportunité d'être proche de lui, mon visage doit prendre des couleurs pourpres rapidement et ça me procure un léger malaise de savoir qu'il peut possiblement le remarquer.
Il prend une attitude satisfaite. Il remarque mon impatience de savoir la raison de sa venue et il sort avec un regard pétillant :

- C'était juste pour te communiquer un bonjour matinal.

J'ai un mal de tête improbable depuis ce matin mais son attitude loufoque arrive à me faire rire.

- Ce personnage te va si mal, rigolé-je en massant mes tempes. Bonjour à toi, nouvel homme bon. J'ai mal à la tête donc quoi que tu sois venu faire, m'embrouille pas trop.

- Peine ! Désespoir ! Qu'est-ce que je peux faire ? demande-t-il en se croyant dans un drame théâtrale à mourir de rire.

Je ris de son personnage scandalisé et je lève les yeux au ciel.

- Laisse moi tranquille pour commencer et va faire ton pitre ailleurs, le conseillé-je en mimant un balai.

- Je suis d'humeur à charrier ma lionne favorite aujourd'hui. Pour rattraper le temps perdu, tu vois ce que je veux dire, déclare-t-il en faisant un clin d'œil forcé.

Il a l'air tout joyeux. Je me demande quelle roche lui est tombée sur la tête pour qu'il agisse de manière si comique.

- Bon aller, raconte ce qu'il t'arrive, cédé-je en soupirant.

- Ma belle-mère n'est pas là aujourd'hui. Ça te dit de venir vers 17h ?

Mes yeux se figent dans les siens. Je n'ai tellement pas l'habitude d'autant de bonté de sa part que je suis beaucoup trop surprise.

- Pour une soirée avec contre soirée pourrie ? interrogé-je avec sarcasme.

- Non, le genre « pas trop tard et petit comité », car oui, on sait faire des soirées chill sans qu'il y ait trois cent personnes dans nos pattes. Y'aura Liam et sûrement trois autres potes qui vont passer en coup de vent. Toi, moi. L'essentiel.

Il est devenu si sérieux tout à coup que je suis totalement déstabilisée. Ses traits révèlent un visage plus séduisant, un regard plus puissant qui me font chavirer. Je bégaye avant de froncer légèrement mes sourcils pour lui communiquer mon étonnement.

On en rêveraitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant