C'est bientôt terminé.
Pourtant les larmes coulent sans cesse. Sans me laisser un seul instant de répit. J'ai l'impression que ça ne s'arrêtera jamais.
Cette sensation ignoble de peine qui m'écrase la poitrine, elle est toujours là. Ça fait une semaine qu'on est en vacances, qu'on est sensé s'être reposé, avoir passé un merveilleux Noël rétablissant en famille.
Mais je ne guéris pas.
Ma mère le nomme « chagrin d'amour ». Je dirait plutôt que c'est une souffrance vicieuse et démente que je n'aurais jamais dû ressentir. J'aurais simplement dû rester chez moi, ce soir d'été où la nuit était fraîche, où je ne le connaissait nullement, où je lui trouvais seulement des qualités éblouissantes. J'étais ignorante. Inconsciente de son impureté malsaine. Je ne pouvais pas deviner qu'il était si brisé, qu'il allait trouver le moyen de faire s'abattre un orage de fureur et de vice sur la personne insignifiante que j'étais à ses yeux.Je ferme mes paupières brûlantes. Je lâche un sanglot qui me procure une douleur sans nom.
Mon cœur s'obstine à laisser couler toute la tristesse que j'ai engorgé ces derniers mois.
Je souffre seule, dans la pénombre infaillible de la nuit. Morphée ne m'emporte pas.
Ça fait un mal de chien.Quatre mois. C'est le temps passé à souffrir toujours plus chaque soir.
Je suis tombée amoureuse. Et lui s'est prit d'une passion folle à me malmener.
On est tous les deux animés par un fanatisme maladif.
Il faut que je mette fin à cet ensorcèlement, avant de ne plus pouvoir m'en relever.Je passe la manche de mon pull sur mes yeux larmoyants. Je pousse ma couette et me lève. Je me dirige vers mon bureau et récupère mon ordinateur.
Le seul moyen de faire passer ce cataclysme émotionnel est de me faire flipper. Même si je déteste ça, j'aime encore moins me morfondre et pleurer pour un garçon qui n'en vaut pas la peine. Quelque soit son charme.
J'ai besoin de ressentir autre chose que de la peine.Je saute dans mon lit et je commence à pianoter sur mon clavier pour lancer une bonne série d'horreur. Je regrette avant même d'avoir lancé le premier épisode.
Je me mouche avec détermination, je prends une grande inspiration et fais part de ma décision à Julia avant d'envoyer un message à Loïc.« Ton numéro va au moins me servir à avoir la géolocalisation 🙂 ».
Je verrouille mon écran et je lance mon téléphone sur mon lit pour me plonger dans l'angoisse la plus totale.
31 Décembre 2019
Je rentre tout juste d'une séance de sport en compagnie de mon père et je dois en vitesse monopoliser la salle de bain de l'étage pour ne pas que ma sœur l'ait avant moi.
Je prends une longue douche brûlante avant de commencer tous les préparatifs. Je sors en souriant avec espièglerie. Je laisse la pièce pleine de buée libre à ma soeur qui marmonne depuis que je fais couler l'eau.
Je rentre dans ma chambre et me dirige vers mon lit, où j'ai au préalable déposé toutes les tenues que je vais potentiellement porter. J'arpente les pantalons et les jupes qui me mettraient plus à l'aise. Mais mon choix se rabat finalement sur une robe de satin de couleur rose. Elle me rendra, je l'espère, à la foi élégante et séduisante.
Je vais dans mon mini dressing pour y décrocher un long manteau et une paire de chaussures à talons incrustée de quelques fausses pierres. Je mets le tout sur mon fauteuil.
La tenue ne m'importe que très peu pour respecter le thème « la tête dans les étoiles » choisi par notre petite nouvelle Kiara, qui a réussi à se faire une place assez importante au sein du groupe de populaires.
Je mise tout sur mon maquillage.Au moment où je me pose à mon bureau pour commencer mon ravalement de façade, ma mère entre dans ma chambre et me dépose une pile de linge propre sur mon lit.
VOUS LISEZ
On en rêverait
Teen FictionLéna a dix-sept ans lorsqu'elle parle enfin au garçon qu'elle s'est toujours contentée de regarder de loin. Le problème c'est que cette rencontre sera loin d'être qualifiée d'idéale. L'image rêvée du beau blond charismatique et gentleman qu'elle s'...