Chapitre 16

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Il ne s’est produit aucune interaction avec Éthan en deux semaines et demi.  Après qu’il ait perturbé mon cours de spé Maths, je n’ai plus eu aucune nouvelle. Il était d’ailleurs absent dans notre cours de spécialisation commune de cette semaine. J’ai appris par ma sœur qu’il n’était pas venu au lycée ces derniers jours.
Au début j’avais un pincement au cœur de ne pas avoir l’occasion de construire mon stratagème mais je me dis que ce n’est pas dramatique. Ça prendra le temps qu’il faudra. Je vais planter ma petite graine et la faire germer jusqu’à ce qu’elle devienne une belle rose étouffée par les ronces.

Et puis ça m'a permit de souffler. Un bon coup, parce que ce que je ressentais devenait carrément insensé et absurde.

Lundi

Cette semaine est spéciale. Ce n’est pas moi qui le dit mais notre proviseur. Il a voulu prôner l’égalité au sein de notre prestigieuse école. Il nous a donc obligé à porter un uniforme qu’on nous a déposé dans nos casiers vendredi dernier. C’est un concept.

En ce premier jour de semaine, nous nous sommes tous assis sur des bancs extérieurs après la cantine. Il y a mes meilleurs amis, d’autres camarades de nos classes, ma sœur et ses potes. Nous avons pris cette nouvelle habitude tant qu’il ne fait pas trop froid de prendre un peu l’air avant de continuer les cours.

La sonnerie retentit. Nos amis nous quittent peu à peu pour retourner en cours. Julia et moi avons un professeur absent, ce qui nous permet de rester pour se reposer.
Nous observons pendant quelques minutes les élèves se déplacer pour changer de salle, rentrer au chaud et débuter l’après midi.
À l’instant où je me tourne vers Julia mon regard se fige instantanément en direction des portes. Une vague de chaleur m’anime. Éthan pousse les portes battantes avec ses amis à ses côtés et descend nonchalamment les escaliers.
Je pense maintenant que cette idée d’égalité est la meilleur décision prise par notre dirigeant. Sa cravate dénouée au dessus d’une chemise blanche lui procure un charisme époustouflant. Il rit sereinement, ce qui a le don de rajouter un charme sensationnel à son attitude.
Son pantalon bordeaux légèrement plus serré qu’à son habitude ne me laisse pas insensible.
Je suis toujours obnubilée par ma contemplation quand je sens ses yeux  dévier vers moi. Mon regard remonte en un quart de seconde dans ses iris rieuses. Il a déjà un rictus moqueur qui se peint sur ses lèvres.
Je sens mon teint se pigmenter immédiatement.

-   Ho merde, murmuré-je en lorgnant soudainement mes vans.

J’entends Julia éclater de rire.

-   T’es grillée poulette, se marre-t-elle en poussant doucement mon épaule.

Et voilà, je suis hyper mal à l’aise ! rigolé-je d’anxiété.

- T’inquiète pas ! Si je peux te rassurer, il a été élu plus beau cul de cette année par une bande de premières en chaleurs. Ton acte était légitime si on en croit ce qu'elles disent de lui, me rassure ma meilleure amie en riant à cœur ouvert.

Je la suis dans son fou rire qui me permet de décompresser.

Le plus gros problème, c'est qu'à présent il me remarque quand je le regarde, marmonné-je.

On est tranquillement entrain de rigoler quand Julia se coupe net et me tape frénétiquement le bras. Je la fixe en quête de réponse mais je n’ai pas la patience d’attendre qu’elle trouve ses mots. Je tourne ma tête et je remarque Éthan qui s’approche de nous.
Il nous salut brièvement puis Julia se lève et lui rend presque froidement sa politesse.

-   Je vais à mon casier, murmure-t-elle en prenant son sac.

Elle s’éloigne en me faisant un clin d’œil. Je lui souris pour la remercier.
La raison me revient rapidement et mon corps entier redevient lourd et anxieux. Je lève la tête vers le beau blond et je lui souris à demi.

On en rêveraitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant