Bodypump [KatsuDeku]

#15 Un vide.

KATSUKI

- Les autorités sont débordées, les Héros commencent à manquer et l'absence du symbole de la paix, Deku, pèse sur la ville. Depuis deux semaines, les vilains ont augmenté leur activité de presque cinquante pour-cent. À l'heure actuelle, nous ne...

Télé de merde ! Toujours à annoncer les mauvaises nouvelles, c'est tout ce qu'ils savent faire. Eh oui, sans Deku, c'est plus difficile de gérer la ville - à croire que c'est lui qui réglait tout. Je savais qu'il avait un travail difficile, stressant et compliqué, mais pas comme ça. Tout empire avec le temps et s'il revient sur le terrain, ça ne s'arrangera pas tout de suite. Et s'il revient sur le terrain, ça ne sera pas pour tout de suite.

Il n'est plus dans un coma artificiel, mais sous assistance respiratoire, car il n'arrive pas à le faire tout seul. Quand il s'est réveillé, ça été pire qu'avant. Depuis trois jours, il est dans cet état et je me sens encore plus impuissant. Je suis là tout le temps, du début à la fin des visites, avec sa maman. Notre rencontre a été particulièrement inédite. Elle a vu ce que j'ai fait et elle s'est jetée dans mes bras pour me remercier. Elle continue de me complimenter chaque jour depuis. En plus, elle fait connaissance comme une groupie, elle me pose mille et une question à chaque fois. Elle a le don de combler les vides et ne pas passer ses journées à pleurer au chevet de son fils. Bien sûr qu'il y a eu des moments difficiles, mais elle est forte - bien plus que moi.

J'essaie de ne pas lui montrer ma peine, ni que ça m'embête de vivre une situation comme celle-ci, mais je crois qu'elle devine parfaitement qui je suis et ce que je ressens. Nous n'avons jamais abordé le sujet de ma rencontre avec son fils. Apparemment, il ne lui avait pas encore parlé de moi. Alors, je me suis présenté comme étant le simple coach sportif de Deku. Je crois qu'elle ne m'a pas cru, mais elle n'a pas insisté. Comme moi, je suppose qu'elle préfère attendre le bon moment pour faire les bonnes présentations.

Je ne veux pas que ça se passe comme avec ma mère où je lui ai annoncé à l'arrache par téléphone que j'avais un copain. Shoto, depuis ce jour, je ne l'ai pas revu. Il n'est pas venu me rendre visite, contrairement à mon chef qui s'inquiète beaucoup trop pour moi. Je ne lui en veux pas. J'ai appris que Finn était dans un autre hôpital à cause du vilain qui était en lui. Je n'ai pas compris ce qui s'est passé, car je ne connais pas du tout l'histoire, mais tout ce que je souhaite, c'est qu'ils aillent bien. C'est le plus important.

- Madame, Monsieur, les visites sont terminées pour aujourd'hui, nous informe une infirmière.
- Au revoir mon chéri.

La mère d'Izuku l'embrasse sur le front avant de quitter la pièce. J'aurais aimé vouloir faire la même chose, mais je ne veux pas qu'elle sache si son fils ne lui a rien dit. Je salue sa mère et file de mon côté, comme chaque soir. Je marche seul dans la rue, les mains dans les poches de mon jogging. Je peux retourner chez moi depuis hier, mais c'est toujours difficile pour moi de parler. J'ai encore mal. Je passe d'abord chez Izuku pour voir si tout va bien, même s'il n'a pas d'animaux, je veux passer à son appartement. Je ne peux malheureusement pas entrer, car je n'ai pas les clefs, mais savoir que son odeur est là, derrière le battant, me fait du bien. Si seulement tu pouvais être avec moi.

- Katsuki ?

Son amie ! Je me retourne pour lui faire face et je suis surpris de voir ses yeux rougis et gonflés. Elle ne vient pas à l'hôpital, jamais. J'ignore pourquoi, mais si elle n'a pas eu la force d'aller voir son meilleur ami, c'est qu'il y a une raison et je ne peux pas lui en vouloir. Beaucoup de monde n'aime pas les hôpitaux. Elle me serre si fort dans ses bras que je grogne de douleur. Elle s'excuse et desserre son étreinte.