Bodypump [KatsuDeku]

#05 Un aveu.

IZUKU

Je ne coucherai pas avec lui, même s'il m'avoue son passé relationnel. Je veux lui faire comprendre que dans la vie, tout vient à point et qu'il ne faut pas provoquer le destin. Je suis un romantique, j'aime faire durer les choses et il n'y échappera pas. Je sais que je me contredis, en mettant mon prof de bodypump que je connais à peine, dans mon pieu. Seulement, je prends soin de lui. Je n'ai aucune envie de m'envoyer en l'air avec lui - pour le moment. Bien que mon corps s'exprime tout autrement, et je suis parfaitement d'accord avec lui, je refuse de coucher avec Katsuki tant que nous n'avons pas eu au moins un rendez-vous galant sans dispute !

          - Pour comprendre ma situation, il faut que je te dise tout depuis le début, m'annonce-t-il nerveusement.
          - Si tu as besoin d'aller aussi loin dans ton récit avec Todoroki, je t'écouterai quand même.
          - Non. Je vais aller plus loin que lui. À ma première relation, jusqu'à celle-ci.

          Il s'allonge sur le dos et place ses mains derrière sa tête. Je n'allume pas la lumière, car la lune l'éclaire pour moi. La nuit est belle et elle rend cette scène douce et calme. Je ne pensais pas voir Katsuki aussi calme, un jour. En découvrant son alter, j'ai compris qu'il a souvent été blessé. Cette rage qu'il a au fond de lui n'est pas là sans raisons. Et je veux découvrir ces raisons.

          - Ça remonte au collège. J'ai dû changer d'établissement pour aller dans un collège privé. Je dormais sur place et je rentrais chez moi que les week-ends, à condition que ma mère soit d'accord de m'accueillir.

          Il grogne, puis soupire, mais il ne continue pas son récit. Je lui laisse le temps de choisir ces mots. Je prends déjà note à l'information suivante : sa mère et lui n'ont pas la même relation fusionnelle qu'il y a entre ma mère et moi.

          - J'étais le meilleur de l'école, celui qui avait les meilleures notes, parce que je rêvais d'entrer dans la filière héroïque de Yuei. Je ne voulais pas être le cancre, avoue-t-il. Mais je me faisais persécuter par des gars plus grands que moi et plus forts aussi. Juste parce que j'étais une tête. Je n'ai rien dit, convaincu qu'un jour, ils auraient enfin du respect pour moi. Je me laissais faire jusqu'au jour où un nouveau a débarqué, en plein milieu de l'année. Il se faisait persécuter, lui aussi, dans son autre école, alors il a rejoint la mienne. Nous sommes immédiatement devenus amis. Il m'a même aidé à surmonter ces épreuves alors que c'était lui qui avait le plus souffert.

          Il se tait à nouveau et avale sa salive. Il a été persécuté. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si, moi aussi, j'avais été embêté à l'école. Aurais-je eu la force d'aller dans ce lycée réputé ?

          - Le dernier jour de notre avant-dernière année, les professeurs ont prévu une journée alter. On devait tous montrer notre alter pour qu'ils puissent donner leur avis et éventuellement nous encourager à aller dans tel ou tel lycée. C'était le système de recommandations dans notre école.

          Je devine immédiatement la suite de son récit. Mais je préfère le laisser parler à son rythme et ne pas le couper. C'est malpoli et je ne veux pas dire les mots à sa place, c'est important qu'il les prononce.

          - J'étais fier de pouvoir leur montrer mon alter. J'avais préparé un discours encourageant et une mise en scène héroïque. Je voulais leur prouver que j'étais prêt à tout pour devenir un vrai héros. Mais... murmure-t-il. Quand ils ont vu ces explosions sortir de mes mains... Ils m'ont ordonné d'arrêter. Je n'avais pas encore commencé que je devais m'interrompre. Je leur ai dit que j'avais maîtrisé mon alter et prévu une prestation. Ils ont tous timbré ma feuille avec l'inscription "alter dangereux". Ça a détruit tous mes rêves. En une fraction de seconde, je suis passé d'un gamin rêveur à un gamin effondré.