(Im)morality H.S

Chapitre 16

  -Enfin fini ! s'exclama Logan en me sautant dans les bras alors que nous sortions de notre ultime examen achevant ainsi notre semestre.

Je ris de son entrain, il n'aurait probablement pas de bonnes notes comme il le répétait si bien mais s'avérait trop heureux de clôturer cette longue et éprouvante semaine de partiels pour se désoler sur ce point-ci. Pour ce qui me concernait j'étais plutôt satisfaite de mon travail et je ne remercierais jamais assez mon patron du restaurant, Joe, de m'avoir congédiée pour réviser assidument et valider la première partie de mon année.

-Alors, mon ami plaça son bras autour de mes épaules, tu rentres fêter Noël avec ta famille ?

Je rangeai mes dernières feuilles à l'intérieur de mon sac pour éviter de ne les abîmer sous ce temps embruiné et hochai la tête.

-Oui j'ai vraiment hâte, souris-je à la pensée de revoir mes parents qui me manquaient tant, d'ailleurs tu voudrais venir avec moi ?

Logan se figea à mes mots, nous stoppant dans notre marche alors qu'il me lâcha pour s'éloigner.

Il me regarda tristement, grimaçant aux mauvais souvenirs qui remontaient à la surface. Sa famille refusait de le voir pour Noël et même si sa mère le souhaitait elle ne parvenait pas à aller à l'encontre des décisions de son mari. Renié par sa famille pour son homosexualité, il continuait de garder sa joie de vivre mais les fêtes comme celles de Noël délivraient les émotions qu'il essayait par tous les moyens d'emprisonner au plus profond de son être.

-J-Je, il secoua la tête pour se reprendre, je ne veux pas déranger.

J'enveloppai ses poignets entre mes paumes et les serrai tendrement. Ma poitrine se comprima à la vue de ses yeux brillants et la fragilité qu'il me dévoilait, preuve de sa confiance en moi.

-Ils ont hâte de te rencontrer tu es le bienvenu Logan, j'amenai mes mains aux siennes, accepte.

Il déglutit, les coins de ses lèvres se relevèrent doucement, et opina avant de ne me m'entraîner dans une accolade. Il murmura un fébrile merci contre mes cheveux et je compris que derrière celui-ci se cachait beaucoup plus. L'étroite étreinte qu'il m'offrait révélait bien l'immense gratitude qu'il n'osait me dire à voix haute. Cela signifiait énormément pour lui et malgré sa tendance à toujours dissimuler cette tristesse qui le rongeait par son humour et sa gaieté perpétuelle aujourd'hui il retirait le masque pour libérer le véritable Logan, celui abîmé par la vie et celui voué d'une grande sensibilité.

Il s'écarta finalement, regagnant son expression joyeuse et malicieuse qu'on lui connaissait tous. Il replaça correctement son cartable sur son épaule, agrippant la hanse de celui-ci puis ses yeux se dirigèrent vers le parking :

-Je crois que quelqu'un t'attend.

Je fronçai les sourcils, m'attendant à croiser la chevelure blé de Georges qui avait pris l'habitude de m'attendre à la fin de mes cours sauf qu'à la place, dans le coin de la rue, je rencontrai le regard sombre d'un grand jeune homme couvert d'un sweat à la capuche relevée que je reconnus immédiatement : Harry.

Mon cœur accéléra directement son travail alors que mon cerveau croyait halluciner de le voir ici à quelques mètres de moi. Six semaines qu'il était parti sans me donner de nouvelles et aujourd'hui il osait se pointer à mon école pour gâcher mon plaisir de me retrouver enfin en vacances et ma joie d'avoir réussi mes tests. La moutarde me monta au nez tandis que je me marchais d'un pied ferme dans sa direction, déterminée à lui demander de me laisser tranquille. Il n'avait pas le droit de revenir quand j'essayais de reprendre une vie normale et où la peur d'une possible attaque commençait tout juste à s'effacer. Je ne lui permettrais pas de perturber de nouveau ma tranquillité. Je manquai de me tordre la cheville sur une dalle en béton sous mon empressement et arrivée à sa hauteur je vis ses lèvres se retrousser légèrement dévoilant une fossettes dans l'ombre de son vêtement. Une cigarette dans la bouche, il expira la fumée dans un halo nuageux avant de ne la jeter dans la ruelle adjacente sous mes orbes plissés et mon nez froncé dû à l'odeur désagréable dégagée.