(Im)morality H.S

Chapitre 9

Zayn m'apporta une tisane pour me réchauffer, mes membres tremblaient encore alors que je revoyais l'expression malsaine de cet homme en boucle dans mon esprit. Après ce terrible épisode on s'était rendu dans cette grande maison en briques rouges somptueuse avec plus de deux hectares de jardin privé. Malgré le luxe des lieux, l'intérieur semblait froid et peu personnel. Les murs se peignaient d'un beige clair qui offraient une certaine clarté à la décoration plutôt sombre avec ce canapé noir corbeau sur lequel je m'asseyais et les meubles en bois foncé qui s'accordaient avec le parquet marron entretenu. Je n'arrivais pas à croire que cet endroit appartenait à Zayn, lui qui détruisait les riches villas des autres le voilà à habiter en réalité dans une opulence équivoque.

  -Merci, murmurai-je toujours en état de choc.
Je ne parvenais pas à me retirer cette impression d'encore sentir ses doigts autour de mon cou. Le basané s'assit à côté de moi, il semblait préoccupé.

  -Ne t'en fais pas Gaia, Harry va régler ça ce connard ne t'approchera plus, me rassura-t-il machinalement mais alors que cela se voulait réconfortant je frissonnai en imaginant ce qu'il souhaitait dire par « régler ça ».

  -Qu'entends-tu par là ?

Il ne répondit pas, le regard qu'il me lança suffit à m'avertir que l'ignorance s'avérait préférable dans cette situation. J'ignorais ce dont Harry était vraiment capable pourtant quelque chose me chuchotait qu'il ne s'imposait pas de réelles limites.

  -Pourquoi étais-tu dans les parages ? Et ne me dis pas que tu te trouvais là par hasard je n'y croirai pas.

  -Harry m'a demandé de veiller sur toi comme il ne pouvait pas le faire ce soir.

Donc celui-ci ne plaisantait vraiment pas en m'assurant que je nécessitais sa protection et sans le contrôler mon estomac se réchauffa à l'idée que je comptais peut-être plus que je ne le pensais. Je n'oubliais cependant pas les propos de Lana tenus plus tôt dans la journée qui me firent vite revenir à la réalité où Harry Styles n'était qu'un égoïste qui jouait avec mes sentiments.

Je soupirai, mes orbes piquaient encore de mes précédents pleurs mais je commençais à me calmer et à regagner une certaine stabilité dans ma respiration. Je bus une gorgée de ma boisson, la chaleur titilla agréablement ma gorge et réussit à me détendre, enfin en partie.

  -C'est donc chez toi ? je m'éclaircis la gorge, tentant de faire la conversation et d'en apprendre davantage à son sujet.

  -Chez Harry enfin cette maison ne lui appartient pas mais, il mordilla sa lèvre hésitant, il s'est débrouillé pour l'obtenir.

Je roulai inconsciemment des yeux, comme d'habitude rien n'était normal et on ne m'adressait que la moitié des informations ce qui m'agaçait de plus en plus.

  -Et tu habites ici aussi ?

Il acquiesça et alors que je croyais qu'il n'ajouterait rien il expliqua :

  -Quand j'ai rencontré Harry je n'avais rien tout comme Louis et Stef. Il nous a pris sous son aile et je lui serai toute ma vie redevable pour ça.

  -Redevable pour t'avoir entraîné dans l'illégalité ? répliquai-je plus sèchement que prévu seulement je n'arrivais pas à saisir l'idée de sa reconnaissance.

  -Je sais ce que tu penses de nous et je ne te contredirai pas. Mais dis-toi que même si nos activités ne sont pas très correctes, je pouffai face à l'adjectif trop tendre qu'il utilisait pour qualifier leur trafic, on a pu s'en sortir grâce à ça.

  -Il y a d'autres moyens de s'en sortir tu sais.

  -Pas pour les gens comme nous. J'ai vécu dans la rue plusieurs mois et crois le ou non je préfère largement travailler pour Harry même si je risque gros que de revivre ça.