Chapitre 11

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  Je me réveillai sous un spot de lumière brûlant, ma tête, déjà douloureuse, ne supporta pas cet influx de radiations éblouissantes et me poussa à me redresser et déverser le contenu de mon estomac sur le sol. Ma maladie causée sans aucun doute par le chloroforme utilisé pour m'endormir alerta l'homme dans l'ombre de la pièce qui me surveillait assis sur une chaise et qui se leva appeler un certain Derek.

Je me rallongeai faible et épuisée sur ce lit plutôt confortable et analysai rapidement les alentours. La chambre paraissait vide, les murs se peignaient d'un blanc cassé mal entretenu et le sol en vieux bois grinçait sous les pas des hommes qui marchèrent jusqu'à mon corps recroquevillé et terrifié. Je couinai quand sa poigne força ma figure vers la sienne et tombai sur des iris d'un bleu glacial qui me clouèrent sur le matelas. Ses joues se creusaient, preuve qu'il ne devait pas se nourrir suffisamment et la légère couche de cheveux sur son crâne tirait vers le poivre et sel. Ses cernes proéminentes dénotaient d'une grande fatigue et le sourire qui habillait sa fine bouche tirait dans un malice qui ne me rassurait pas du tout.

-Alors c'est elle, il marmonna dans sa barbe mal rasée avant de ne me lâcher.

Je me reculai jusqu'au mur, mes pieds glissant sur les draps avec effroi. Je reconnus derrière celui qui m'avait kidnappée avec son œil droit grisé aveugle malveillant et ses longues mèches brunes qu'il venait d'attacher afin de dégager sa vue. Je rangeai les miennes derrière mes oreilles et tentai d'appréhender leurs prochains gestes. Pourtant ils restèrent là à m'analyser comme un animal en cage avant que le barbu ne prononce :

-Je l'imaginais plus ressemblante, il croisa ses bras sur son torse et s'abaissa me faisant froncer du nez à l'odeur de cigare qu'il dégageait.

Je ne comprenais pas à qui il faisait référence et ma peur m'empêchait d'oser le questionner. Je préférais rester silencieuse et éviter de n'attiser la colère de mes ravisseurs avec ma curiosité.

Soudain il captura mon bras et me força à me lever de ma place, ses doigts s'enfonçant fermement dans ma peau. Il me traîna à sa suite jusqu'à la sortie, son acolyte dans mon dos. On traversa un couloir sinueux et peu éclairé avant de n'arriver dans une salle au papier peint effrité. Il m'installa sur un canapé aux ressorts visibles, je zieutai les alentours et découvris une vieille télévision allumée sur une chaîne de foot, une cuisine ouverte plus loin aux couleurs verdâtres pas très attrayantes ainsi qu'une table rectangulaire où trois hommes jouaient aux cartes en fumant de l'herbe de part l'odeur qui s'en dégageait.

Un verre d'eau se brandit soudainement devant moi et celui que je devinais être le chef parla :

-Bois.

Je me poussai contre le dossier du sofa, réticente à ingérer tout ce qui pouvait provenir de ce Derek comme les autres le nommaient.

-Comme tu veux, garde ton goût de vomi dans la bouche c'est ton problème.

Il posa le verre sur la table et vint s'asseoir sur un fauteuil en face, calant ses mains sous son menton et me fixant d'un intérêt étrange. J'avalai ma salive et grimaçai à la saveur peu agréable avant de n'accepter de boire quelques gorgées, l'hydratation soulageant légèrement ma migraine par la même occasion.

-Tu dois te poser beaucoup de questions n'est-ce pas ? il se pencha et posa ses coudes sur ses cuisses.

-Que m-me voulez-vous ? bredouillai-je finalement l'estomac noué en notant que tous portaient des armes.

-Harry a toujours eu le don de trop se soucier de ses girls, il ricana et mes sourcils se courbèrent, ce qui nous facilite la tâche pour obtenir ce que l'on veut. Et ce fils de pute me doit énormément, ses traits se tordirent de colère à sa dernière phrase, tu vois ce taudis ? il ouvrit les bras sur l'ensemble du salon, je me retrouve ici par sa faute, il se leva et sans crier garde attrapa violemment mon visage en serrant mes joues, mais cela va changer grâce à toi.

(Im)morality H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant