Dragon mon amour

Nathan

Après une soirée de boulot éreintante, plutôt​ épique et très drôle, oui! Enfin pour des protagonistes extérieurs, je suis tombé sur le lourd de lourd.

Le type se croyait sur une hotline de rencontres, et je me suis fait draguer par téléphone, au bout d’une demi-heure​, j’ai raccroché. Je ris jaune mais dans quelques temps je le prendrais vraiment à la rigolade. Comme de bien entendu, je raconte cet épisode lourdingue à mes deux amies.

Au final, pour oublier le lourdaud, je prends mes cours et me dirige dans ma chambre pour réviser. Après deux heures de labeur intensif, je souffle et rejoins les filles au salon. Je tape dans mes mains pour attirer leur attention.

_ Bon les filles on est vendredi soir. En ce week-end ensoleillé, nous sommes libres​ comme l'air. Vu que je ne travaille pas, alors ce sera fiesta pour nous trois.

_ Ho oui, mon amour ! me dit Lola en riant.

_ On sort en boîte et on s'éclate et la chasse est ouverte, on fait comme d'habitude, pas de mecs à l'appart.

Un haussement de sourcils dubitatif, de la part d’Anna et nous nous écroulons de rire sur le canapé, décidément, je n’en ferais rien de ces deux-là.

_ Oui mon chou comme d'habitude, et que le meilleur gagne me souffle Anna.

Après nous être préparés nous voilà devant la boîte à la mode "LES ENFERS", pourquoi un tel nom, je sais pas et je veux pas savoir, que dieu nous vienne en aide. Je veux juste m'amuser et le reste je m'en fiche.

Après avoir passé le vigile qui soit dit en passant se serait bien fait mes copines, nous voilà à l'intérieur. Le bruit est assourdissant et les lumières me donnent le tournis, elles ont toujours eu cet effet là sur moi, et je n'en ai jamais su la raison. Le bar est immense est placé sur un côté il fait la longueur de la salle. Transparent avec des dessins que je ne peux pas vraiment distingués, mais le peu que j'en vois, on dirait des êtres surnaturels en pleine chasse et autre chose que je vous laisse imaginer, mais je peux me tromper. Bref, une autre partie est réservée aux tables et la piste prend le reste. En levant la tête je vois une mezzanine qui s'avance au dessus du bar, le coin VIP, bien sûr! Une fresque en tout point identique à celle du bar, à quelques détails près, court tout le long de celle-ci, pour servir de garde-fou. Merde, on dirait une fresque surnaturelle ou plusieurs animaux mythologiques sont en pleine orgie de sexe et de nourriture. Le voilà, le nom de la boîte. Sauf que pour la chair, on repassera. Ce serait plutôt de la chaire fraîche en veux-tu en voilà.

Après ce petit tour visuel du propriétaire nous nous avançons vers le bar. Un serveur, un tantinet minet, pas assez viril à mon goût, mignon quand même, nous sert des cocktails à la couleur vraiment spéciale, très psychédélique, après tout, moi tant qu'il y a de l'alcool.

Pendant que je sirote le liquide plutôt girly, et que je cherche un endroit tranquille pour s'asseoir, des picotements le long de mon échine, me font dire qu’un  regard est braqué sur moi, j'ai l'impression d'être déshabillé et quand je me retourne, je scanne les lieux et je ne vois personne, pourtant cette étrange sensation perdure. Et ne me lâche pas. Puis d'un coup plus rien, un calme absolu prend place en moi.

Nous finissons par trouver une table et nous y installer. Après avoir bu nos cocktails, place à la danse, c'est parti. Les filles sont survoltées, elles s'enlacent et se déhanchent s'est vraiment très érotique, dommage! je suis gay et au moment où je ne m'y attend pas, elles s'embrassent, vraiment, chaud, très chaud. Je connais leur petit manège à ces deux folles, je les entends d'ici, "on chauffe la salle, et on laisse venir les proies avant de lancer la curée". Pendant que je les regarde, je sens encore ce regard, mais bon sang qui est-ce? Je me retourne et fait encore une fois le tour des lieux, tout en m’attardant sur chaque visage, et toujours rien. Merde, y avait quoi dans ce cocktail !

Perdu dans mes pensées, je nesens pas sur l'instant un corps se coller à moi et me lécher la nuque, c'est divin et j'en veux plus. L'homme me retourne et je tombe sur des prunelles rubis hypnotiques.

_ Bonsoir jeune homme!

_ Bonsoir, très drôle, le jour où je ressemble à une fille, je vous fais signe! Et à qui ais-je l'honneur, monsieur?

_ Tu le sauras bien assez vite Nathan. Et en attendant, tu as très bon goût.

_ Comment connaissez-vous mon nom ?

_ Cela aussi tu le sauras assez vite, bonsoir Nathan!

Et il disparaît me laissant sur ma faim.

Merde, c'est qui le canon qui vient de me laisser avec une érection en étendard dans mon pantalon.

Et je sens encore ce regard sur moi, je con'ais pourtant pas mal de personnes du monde de la nuit. Mais lui, je l'avais jamais vu.

Je finis par me concentrer sur les filles qui s'amusent toujours. Je les préviens que je pars et que l'on se voit demain. Je leur souhaite ainsi une bonne chasse.

Il me faut plus de trente minutes pour rentrer avec une érection douloureuse que je n'arrive pas à faire disparaître, tellement elle est comprimée dans mon jean.

Je grimpe les deux paliers jusqu'au loft et après avoir claqué la porte, je m'assois dans le canapé et repense à cette soirée vraiment très étrange, j'ai beau me retourner les méninges, je ne reconnais pas le type qui m'a draguer et laissé en plan, c'est ainsi que je m'endors sur ces deux prunelles rubis.