Chapitre sans titre 3

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LE CHUPACABRA ET LA POUPÉE

-Bordel de merde...

Je m'adossais un instant contre un arbre pour reprendre mes esprits.

Après avoir passé ce qui me semblait des heures à tenter de remonter cette foutue pente j'étais finalement arrivé au sommet sous les provocations incessantes de mon abruti de frère.

J'ignore si c'était dû à la perte de sang ou à mes chutes et au coup sur la tête qui en découlait mais j'avais encore l'impression de sentir la présence de Merle autour de moi.

Resserrant le tissu qui faisait office de garrot autour de ma taille, j'avisai la plaie laissée par la flèche qui m'avait transpercé le flanc. C'était pas joli à voir mais au moins ça ne saignait plus trop.

Les rayons du soleil vinrent me réchauffer la nuque et je notais sa position haut dans le ciel, j'avais dû rester un moment dans les vapes après ma chute de cheval.

-Foutu canasson, grognai-je en crachant au sol le reste de sang qui persistait dans ma bouche.

J'avais sacrément besoin de soins... et d'une bonne douche pensais-je en voyant la saleté collée à ma peau. Pas qu'en temps normal ça m'aurait gêné mais là avec toutes mes plaies j'allais finir par chopper une saloperie.

-Envie d'un petit bain Darlina ? Peut-être que ton copain Rick sera d'accord pour te donner un coup de main, se moqua Merle en apparaissant à mes côtés.

-La ferme...

-J'suis sûr que le shérif te sera reconnaissant de lui astiquer le manche, avec la grognasse qu'il se trimbale il doit être en manque ce con. Tu pourrais devenir la première dame de cette bande de bras cassés ça serait un sacré bon dans l'échelle sociale pour toi hein frangin!

-Ta gueule putain ! Même quand t'es pas là je dois quand même me taper tes idées à la con,grognai-je en avançant pour reprendre la direction de la ferme d'Hershel.

-Parce-qu'après tout s'est ça que tu veux hein frérot, au fond tu t'en branles de la gamine ! Tout ce que tu veux c'est te faire accepter par ces abrutis. Tu me dégoûte, franchement depuis quand un Dixon à besoin de jouer les moutons ! Nous on est des putains de loups solitaires, le reste du monde peux bien crever...

Je me stoppais net en entendant Merle parler de Sophia, la poupée de chiffon semblait peser une tonne à l'arrière de ma poche.

À côté de moi Merle continuait de déblatérer sur mon absence de couilles et autres conneries du même genre. Il avait toujours aimé s'entendre parler le frangin...

Après une demi seconde de réflexion, je remontais l'arbalète sur mon épaule avant de faire demi-tour.

-Hey crétin ! La ferme est de l'autre côté !

-Je sais...

Le soleil déclinait lentement à l'horizon et les bois commençaient doucement à s'obscurcir, dans quelques heures je n'y verrai plus grand chose mais je devais persévérer.

Il y a une demie-heure environ j'avais repéré des traces de passage, c'était trop net pour être un rôdeur, peut-être un peu grand pour être Sophia mais je devais m'en assurer.

Je n'avais plus revu Merle depuis que j'avais pris la décision de continuer mes recherches. Peut-être était-ce une façon de me montrer son désaccord ou bien la fraîcheur du soir qui tombait m'aidait à m'éclaircir les idées.

Toujours est-il que je ressentis soudain un regain d'énergie et une lueur d'espoir en apercevant une vieille maison en bois au milieu d'un clairière.

Je tentais de me raisonner en pensant à la précédente habitation que j'avais trouvé et qui ressemblait beaucoup à celle-ci, j'avais été persuadé d'y trouver la fille de Carol et la désillusion n'en fut que plus cruel.

Restant sur mes gardes, je me cachais pendant un moment à l'orée des bois pour scruter la maison à la recherche du moindre signe de vie. Tout semblait calme, seul le grincement ponctuel d'une girouette au sommet du toit venait troubler le silence ambiant. Mais je ne m'y trompais pas, la piste que j'avais suivi menait tout droit ici et elle était suffisamment récente pour que je redouble de prudence.

Me décidant à contourner la maison pour entrer par l'arrière où ma présence se ferait moins remarquer, j'encochais un carreau dans mon arbalète au cas où. Le simple fait de bander mes muscles me fit grogner de douleur et je jetai un regard contrarié au tissu de mon débardeur qui s'imprégnait doucement mais sûrement de sang.

Si je ne trouvais rien ici je serais bien obligé de me résigner à rentrer, la ferme d'Hershel se trouvant à quelques heures à pied, j'arriverais avec un peu de chance avant le coucher du soleil.

Longeant la maison je me stoppai en entendant un bruit sourd venir de la direction où je m'étais caché un peu plus tôt. Au bout de quelques secondes je reconnu la saleté de cheval qui m'avait fait chuter dans la matinée.

Je m'approchais à découvert, déterminé à m'emparer de l'animal mais fus surpris en distinguant une silhouette le chevauchant. Je distinguai une chevelure d'un blond presque blanc semblable à celle de la cadette d'Hershel. Tendant une main en avant pour masquer le soleil qui m'éblouissait, j'allais demander à Beth ce qu'elle foutait la quand le cheval partit au galop dans ma direction et sans que j'ai le temps de réagir je sentis une violente douleur me fendre le crâne.

-Ça pour une journée de merde frangin...

Je poussais un ultime grognement en entendant la voix amusée de mon frère alors qu'un voile noir s'abattait sur moi.

Tea time! (Daryl Dixon X OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant