Darkness

Chapitre 4 : Promenons nous dans les bois

Ma tête tourne, je ne sais pas où je suis, mes yeux semblent lourds, et mon esprit si vague, je me tourne et me retourne, tout est noir, tout est sombre. J'ai mal, mal à la main où se trouve le collier, mais je suis incapable de le lâcher, et j'ai peur, une peur horrible, elle me fait si mal, je la sens dans mon ventre, elle remonte dans ma poitrine, c'est comme si tout se resserrait, mon cœur est étroit. Je sens une douce chaleur sur ma nuque, c'est délicieusement effrayant, si douce, si inconnue, je ne sais plus où je suis, je me sens ailleurs, si loin et pourtant si proche, si proche.. Mais j'ignore de quoi, sûrement de toi, mais de qui ? Mes yeux se ferment et se ré-ouvrent, j'aperçois une lumière, belle, grande, rouge, cette lumière est attirante et si chaude, il fait si froid. Cette fraîcheur je l'ai ressentie déjà tout à l'heure, sur la peau de Noah, je suis perdue, je me sens vide, je me sens.. absente. Je cherche cette lumière, cette chaleur, je la fixe, elle semble loin, je me sens faible. Je dois m'en approcher, je fais un pas, elle disparaît. Et là, tout s'est enchaîné, j'ai vu des ombres, qui autour de moi dansaient. Un énorme feu s'est déclenché, c'est elle, c'est elle la lumière, tout s'accélère. Je pense "fuis", mais je ne bouge plus, je pense "cours" mais je me sens envoûtée. Elles sont grandes, noires, comme sûr d'Elles et si rapides. Je me sens fixée au sol, les yeux rivées sur Elles, je suis bloquée entre la peur et la puissance de ce qui se rapprochait le plus des démons. Le feu est si grand, et si proche de ma peau, il me touche mais ne m'atteint pas, je me sens insensible. Le collier brille, je le serre dans mon point mais sa lumière se bat pour apparaître, entres mes doigts elle se faufile, elle se diffuse timidement et attire les flammes. Je ne sens rien, je ne sens pas la chaleur, je ne sens qu'un air frais, c'est un feu glacial mélangé d'une fumée transparente. Il s'étend à mes pieds, les ombres se rapprochent de moi, je sens cette odeur amer, celle du danger, elles hurlent. C'était un cri, c'était ce cri, le cri de cette femme, le soir où tout a commencé, le soir du Commencement. Elles s'abattent sur moi, *fuis*, je suis immobile. Une ombre, fine, grande, plus noire, et plus sombre que les autres me fonce littéralement dessus, je suis à terre, je suis à genoux, la tête vers le ciel, vers le feu, vers les flammes, je la fixe, il n'y a plus d'étoile, ni de lune. Il n'y a plus de ciel, il n'y a plus que moi, il n'y a plus qu'Elle, je la fixe. *FUIS*, je fuis, un bond et je m'enfonce dans la forêt, je cours comme si je pouvais lui échapper, tout est sombre mais les flammes m'éclairent, je vois où je vais, je vois où Elles sont, juste derrière moi. Puis d'un coup, plus rien, plus de lumière, plus de feu, je sais qu'elles sont là, mais je ne vois plus rien *rip*. Je trébuche, je tombe, le vent est rapide, froid, Elles sembles énervées, Elles semblent là, pourtant tout est silencieux, tout est calme. Je n'entends plus que mon cœur qui panique. Je cherche mon téléphone, resté dans ma veste, je mets le collier autour de mon cou, il s'est éteint. Je m'assois, j'allume mon téléphone, écran noir. Tout doucement s'affiche, blanc sur noir : 78:58. Je n'ai pas le temps de réagir, l'inscription disparaît, laissant un écran noir dans lequel se reflète deux billes rouges sang, comme deux rubis, comme si quelqu'un se tenait derrière moi. Je ne peux plus bouger, je me sens immobilisée, quelque chose me tiens, mon corps est à l'arrêt. Ce qui me tient ? La peur. Le reflet disparaît puis un bruit, un bruit, sourd, fort, puissant, comme un coup de canon, puis plus rien. J'arrache le collier de mon cou, le jette loin. C'est un mauvais rêve, réveillez moi, s'il vous plaît réveillez moi.

Je me réveille, *ouf ! *, dans la forêt, * eh merde..*, je ne sais pas où je suis exactement, je suis allongée par terre, je ne sais pas quelle heure il est. J'ai mal, mal à la tête, mal au cœur. Je m'assoie, ça tourne, je vois trouble, je me frotte les yeux, regarde autour de moi, un grand cercle noir est tracé autour de moi, que de la cendre, le cercle est parfaitement bien dessiné. J'ai des sortes de visions, je revois les flammes, c'était ici, c'était ici qu'il y avait le feu. Le cercle de cendres est entouré par un autre cercle, d'arbres cette fois-ci, comme un trou dans cette vaste forêt. Je suis assise au centre, pourtant je me souviens, je me souviens l'avoir fuis, je me souviens avoir couru, loin, pendant au moins quinze minutes avant de tomber. Pourquoi je suis là ? Comment m'en échapper ? Je vois ma veste à dix mètres de moi, je me lève d'un bond, mon téléphone se met à sonner, je cours vers la sonnerie, mais il s'éteint. Je me retourne, je ne vois plus rien, pas de cercles de cendres, ni d'arbres, la forêt est redevenue ce qu'il y a de plus banal, une simple forêt. Bon, donc je n'ai plus de batterie, j'ignore où je suis et j'ai perdu le collier, je m'assois par terre, je pose ma main, * Aïe*, je pose la main sur quelque chose de dur, de piquant, je la retire d'un coup, je regarde ce que ça peut être : c'est le collier. Putain... bon bah je l'ai retrouvé * ce collier est encore plus collant que mon ex *. Je me relève et regarde à l'horizon, * Tadaa, c'est du vide, t'es perdue Maë! *Je commence à marcher, de toute façon j'ai rien d'autre à faire, le soleil se lève, il commence à faire vraiment chaud, vraiment beaucoup trop chaud, je retire ma veste et mon haut. Bon, ok je suis en brassière et jean au milieu d'une forêt, mais bon, vu l'endroit, je ne risque pas de croiser qui que ce soit. J'entends des craquements, je regarde autour de moi, et tombe nez à nez avec un chien. Grand, poils, longs noirs, oreilles dressées, le sosie d'un loup. Mais c'est un chien, comment je le sais ? Parce que je le connais, c'est le chien d'Alex... * "Je ne risque pas de croiser qui que ce soit ", tu disais ? *.