Chapitre 6 : Chambre 112

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Je me réveille, j'ignore l'heure, mais je me souviens d'où je suis, cette belle inconnue a disparu. Je me lève et vais vers le miroir près du lavabo, je fixe mon reflet, autour de mon cou le collier, je me fixe droit dans les yeux, j'arrache le collier et le jette à terre. Je le hais, je le hais, je me hais, je hais cet endroit, je veux retrouver ma vie, je commence à tout balancer, à tout saccager, je veux rentrer, je veux partir, je veux m'enfuir. Je m'effondre au sol, je sens une main chaude sur mon épaule, de beaux ongles rouges, des bagues en métal, dont une qui semble avoir les mêmes détails que le collier, d'une autre main cette inconnue le récupère avec douceur et me le remet autour du cou. Je sais que c'est elle, celle d'hier soir, je ne bouge plus mais mon corps tremble, la chaleur de ses mains me rassure, ici tout est froid, tout est sombre, tout est mort. Elle semble être la seule chaleur qui puisse exister dans cette pièce. Je mets ma main sur le pendentif.

-Ne t'en sépare plus, sans lui tu n'es plus rien. Elle regarde mon collier.

-Mais je n'en veux pas, c'est à cause de lui tout ça, tout a commencé depuis que je l'ai trouvé, je n'en veux plus, je veux qu'il disparaisse, je veux le détruire.

-Il faut que tu saches Maë, que tu ne l'as pas trouvé, le soir du Commencement, il t'a appelé, de la même manière que je t'ai appelée ici.

-Comment connais-tu mon prénom ? Comment sais-tu ça ? Qui es-tu ? Je me lève d'un coup, je sens mon regard se noircir de colère, comment peut-elle tout savoir, comment peut-elle tout me cacher ?

- Je le sais car j'étais là, depuis le début, tu ne te souviens pas de moi, c'est normal, ils ont tout fait pour que tu m'oublie, pour que tu oublies ce qu'il s'est passé.

-Qui es-tu ?

-Je suis le Commencement Maë, je suis ton Commencement, et ce collier c'est le miens. Ne t'en fais pas, repose-toi, tu finiras par t'en souvenir, les souvenirs se cachent mais ne disparaissent pas, il suffit de vouloir les voir.

Elle s'en va. Elle est le Commencement, elle vient de fermer la porte, je cours dans le couloir pour la rappeler, il n'y a rien, personne. Le vide, pour changer. Je commence à marcher, quitte à être là, autant visiter, je tourne dans une chambre, elle est vide de présence, mais remplie de sentiments, remplie de peine, de haine. Remplie de désespoir, en touchant les murs j'ai des flash, je vois une femme qui pleure avec son mari, je les vois dans les bras l'un de l'autre sur le lit, ils ont l'air si amoureux et si brisé. J'aimerais savoir la raison de leurs pleurs et les aider, les voir sourire. Mon monde est sinistre et j'ai besoin de voir quelques sourires sincères, ne serait-ce que pour garder un peu d'espoir au fond de mon cœur oublié. J'essaye de m'approcher d'eux, puis tout disparaît et je revois une chambre, sinistre et vide, mais avec toujours autant de déchirement. Je ressors, je continue ma route, dans le couloir le parquet, ce genre de vieux parquet qui grince à chaque pas, est le seul bruit qui cri. Ici l'ambiance est étrange. Tout part d'une insomnie, d'une simple insomnie...

-Tout ne part pas de là, la vie est bien plus compliquée que ça Maë. Les endroits où tu vas ne sont pas toujours des endroits physiques, il suffit d'un moment, d'un jour, d'un lieu, voire d'une chambre Comme la chambre 112 pour se retrouver, pour replonger dans notre conscience, voir même pour se souvenir. Elle est à la porte d'une autre chambre, adossée contre le mur. Comment sait-elle ce que je pense ?

-Tu me suivais ?

-C'est toi qui es venue à moi, le monde n'est pas autour de toi, tu tournes autour du monde, certaines âmes sont simplement faites pour rester proche l'une de l'autre.

DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant