Chapitre 6

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Les rues du Paris "magique" étaient calmes. Quoi de plus normal à deux heures du matin. Seuls les bruits du vent et de ses pas comblaient le silence de la nuit. Les bras remplis de ses précieux paquets, Antoine ne pouvait s'empêcher de regarder à droite et à gauche tandis que la sueur dévalait son front. Il détestait cette "tâche", il avait l'impression de n'être qu'un vulgaire criminel et non pas un membre de l'ordre de Phoenix. Reniflant de mépris, l'élève de l'école des aurors laissa son regard rencontrer celui marron de la petite dans ses bras. On pourrait croire qu'après tant d'enlèvements, les mages noirs auraient compris que ce n'était plus la peine de... se multiplier. Mais évidemment que non, il suffisait de voir les quatre bébés qu'il transportait, dissimulés dans de nombreuses couvertures pour comprendre cela. Pourquoi diable leur rendraient-ils leur tâche plus facile ?

Brusquement, une porte au loin claqua, le faisant sursauter. Aussi rapidement que possible, il essaya de porter une main à sa baguette, mais avec sa charge, c'était pratiquement impossible de l'empoigner.

- Foutus gamins, marmonna furieusement Antoine Audis en se retournant, analysant les ténèbres tout en cherchant son réceptacle.

Une fois en main, il la pointa d'une main tremblante, cherchant toujours sa cible, tout en tournant sur lui-même comme un imbécile.

- Je... Je sais que vous êtes là ! cria stupidement Antoine. Sortez de votre cachette immédiatement au nom de la loi !

- Quelle loi, petit Auror ? murmura une voix froide qui semblait venir de partout et de nulle part à la fois. Vous n'êtes pas sur votre territoire ici... Le trafic d'enfant est interdit en France monsieur Audis.

Aussitôt que le mot trafic résonna dans la ruelle, Antoine tenta de transplaner, mais une protection mise en place récemment l'empêcha de s'enfuir. Avant qu'il ne puisse ne serait-ce se mettre à courir une dague apparut, venant de derrière lui, et se posa froidement sur sa gorge, le faisant déglutir.

- Où allez-vous comme ça, monsieur l'Auror ? souffla moqueusement une voix féminine à son oreille, le faisant involontairement frissonner.

La main libre de l'inconnue se posa sur son épaule, glissant sur son bras telle une caresse, le forçant par la même occasion à le baisser, ce qui lui permit de prendre sa baguette.

- Vous ne m'en voudrez pas si je vous l'emprunte, n'est-ce pas ? questionna faussement la jeune femme. Maintenant, donnez-moi les enfants, voulez-vous.

- Mais ne vous gênez pas, prenez-les, siffla sournoisement l'Auror en formation en affichant un sourire narquois.

Fronçant les sourcils, la sorcière retira délicatement un des draps recouvrant le visage d'un enfant, découvrant un poupon animé.

- Vous croyez sérieusement que l'ordre du Phoenix n'aurait pas prévu des leurres pour permettre au véritable transporteur d'arriver à son but ? questionna moqueusement le sorcier. Que c'est mignon, tant de crédulité !

Avec brusquerie, elle vérifia les autres tandis que la rage montait peu à peu en elle. Après tout ce temps passé à espionner cet idiot, cet incapable, elle ne trouvait que ça : des jouets en plastique ensorcelés !? Dans un hurlement de colère, la jeune femme balança ces maudits objets par terre avant de prendre l'auror par le col de son uniforme, déchirant ainsi les coutures dans un bruit sec. Dangereusement, elle approcha son visage du larbin de Dumbledore, le regard plus noir que des onyx :

- Maintenant que vous m'avez montré que vous n'étiez d'aucune utilité, je ne vois pas l'intérêt de vous garder en vie... Mais je ne vais pas salir la terre de mon pays avec votre sang, cracha-t-elle. Certainement pas. Ma salle de jeu sera bien suffisante pour vous vider comme un porc.

La Vengeance des MalfoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant