Prologue

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Comment donc, certaines situations surviennent, alors que nous n'avons jamais imaginé que celles-ci arrivent un jour ? Jamais la demoiselle inconsciente dans sa cellule, n'aurait pu croire la personne qui lui aurait dit « Toi, tu finiras en enfer » et pourtant, c'était bien le cas. La bonté, la mauvaise foi, les envies meurtrières, chaque geste à une répercussion dans le futur proche ou lointain. Le destin a toujours tourné ainsi, aucun de nos choix n'est anodin. Si l'homme qui s'occupait d'installer l'enseigne du supermarché du coin, avait mieux serré les boulons (au lieu de regarder le nude que sa future conquête lui avait envoyé), une des lettres ne serait pas tombé en plein sur le jeune étudiant en art, qui venait tout juste d'acheter une cervelle de veau pour un de ces projets, encore plus farfelus que le précédent.

Bim, un beau mélange avec sa boite crânienne sur le sol.

Si cet accident n'était pas arrivé, il serait peut-être devenu un grand cinéaste, nourrissant la fierté de sa famille, qui finalement n'allait que se déchirer après sa mort. Son pays aurait eu un artiste connu, qui aurait rendu son patrimoine encore plus important. Mais non, c'est un samedi matin à neuf heures treize, juste après l'ouverture du magasin, que sa vie s'arrêta. S'il ne s'était pas réveillé ou s'il avait choisi d'aller à la boucherie à côté de chez lui, il n'y aurait pas non plus eu "mortel" à la suite du mot "accident" dans le journal. Seulement, il tentait de faire des économies et voulait commencer son projet le plus tôt possible pour pouvoir réviser ses partiels par la suite.

Conséquence fatale, digne de la mort de George dans Dead like me, ou peut-être un peu moins quand même, parce que la lunette des toilettes de la station Mir qui lui était pile tombée dessus, c'était vraiment le résultat de circonstances improbables et ridicules. Soit, la grande question qu'on pouvait quand même se poser était : « Qui donc allait être tenu responsable de cette mort ? », le technicien trop cupide pour bien faire son travail ou le directeur du supermarché qui n'avait pas vérifié la salubrité de son magasin ?

Au fond, le temps était aussi un acteur de cette mort. Peut-être que la tempête qui avait eu la semaine passée était celle qui avait finalement rendu l'installation aussi dangereuse. Mais lui était libre comme l'air et ne mourrait jamais, donc jamais il n'allait être puni. Bien sûr pour satisfaire les médias, la justice allait trouver un méchant dans l'histoire et le faire passer pour la pire crapule. De cette manière, cette catastrophe allait être enterrée malgré la mauvaise image qu'elle avait donné à l'enseigne et qui serait difficilement effacé.

Pourtant une fois mort, chacun allait quand même avoir une chance de finir au paradis ou en enfer, peu importe qu'il ait été puni ou non sur terre. Peut-être donc que le jeune homme qui avait mal fait son travail -pourtant simple- allait finir chez les démons rouges avec des cornes comme dans Buffy contre les vampires.

Et puis, puisque la soi-disant vie après la mort devrait être une suite logique de ce que chacun à perpétré sur terre, si le voisin qui sort même en été avec un imper Donald Duck est un exhibitionniste ou un tueur en série, il finira en enfer avec ses congénères. Dieu et Satan doivent quand même avoir un degré de tolérance et on finira sûrement au paradis gracié même si on a déjà volé du papier toilette à notre travail parce que c'était samedi soir et qu'on en avait plus pour le dimanche.

Ouai, parce que sinon un bon nombre de personnes sur terre doivent déjà être vachement dans la mouise et ils devront trouver un ou deux chatons à sauver avant leur mort pour se racheter chez Dieu.

Mais bon, là, la plus grande question était quand même : « Pourquoi ? Pourquoi donc Kim Yoohyeon était enfermée dans une cellule, chez le seigneur des ténèbres ? »

1004 (angel) [2hyeon] - DreamcatcherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant