chapitre 11 : Primevère

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Dans les contes et les légendes, le roi se doit d'être un animal fort et imposant, régulièrement c'est un Lion qui exerce la profession de roi.
Or en cette période estivale, C'était un lapin qui traversait les chemins terreux à toute allure, ne transportant avec lui que son courage et son coeur qui battait à la chamade. A bord de sa bicyclette de couleur crème qu'il avait emprunté à son loyal valet, Le jeune prince traversait le royaume à toute allure, déguisé pour passer inaperçu. En réalité il ne portait que des vêtements de ville, composé d'un tee-shirt blanc et d'un jean gris des plus simples avec un masque pour camoufler le bas de son visage. Ses mèches brunes étaient dressées par le vent qui fouettait son visage angélique, ses longues oreilles s'envolaient derrière lui. C'était un nouveau départ, promesse d'aventure et de découverte.
Sa monture traversait l'ambiance festive des rues, tous les habitants sortaient pour se rencontrer, aller au marché qui était toujours plein, proposant un arc en ciel de végétation pour les clients, les enfants jouaient à la corde, à la marelle dans des éclats de rire joyeux. Le prince découvrait enfin son royaume, vivant et plein de joie, qui se délectait de tout-petit plaisir et qui vivait au rythme du soleil. Celui ci observait et se délectait de cette vision si utopique de la civilisation, tous les animaux, herbivores et carnivores étaient main dans la main, il ny avait aucune discrimination, aucun défaut humain. Seule la joie régnait sur ce peuple paisible et rayonnant de joie.
La bicyclette quitta les rues, elle prit cap sur des chemins de terres sèches dû au soleil qui était a son zénith, quelques touffes vertes émergées de ces terres arides qui criaient à boire. Le prince avait laissé derrière lui son palais, il était désormais dans les champs de culture, il y avait des rizières, des champs de blés et d'autres céréales et biensur des champs de légumes. C'était un spectacle visuel et odorant, en effet la vue était splendide, toutes ces couleurs étaient flamboyantes et elles étaient en parfaites harmonie, De plus l'atmosphère portait une odeur de terre et de fleurs que le lapin s'imaginait multicolores et abondantes. Les arbres formaient sur son passage une haie d'honneur, apportant également une zone d'ombre pour rafraichir celui ci.
Le coeur du prince bondissait de joie de voir de telles paysages ruraux, pour la première fois il était vraiment heureux, un sourire béat hornait ses lèvres fines alors qu'il continuait de tourner la tête dans tous les sens.
Des personnes travaillaient dans les champs, munies de leur chapeau triangulaire, elles travaillaient sans relâche pour faire grandir des plantes, des légumes, et mêmes des fleurs, le sourire du lapin se fana, il s'arrêta un instant pour s'approcher d'une barrière qui le séparait des agriculteurs, C'était des léporidés tout comme lui, il y avait des grands lièvres, des lapins béliers, des domestiques, tous travaillaient et suaient à grosses gouttes. Leurs membres semblaient faibles à cause de l'épuisement, leurs respirations lourdes, leurs oreilles majestueuses pendaient dans le vide, une femelle était prise de vertige. Le prince était accablé par cette vision, son nez retroussé s'agitait alors que ses yeux étaient grands ouverts.

-cesser de travailler ! Allez vous reposer mes braves vous me semblez épuisé ! Je vous en prie !

Le prince avait parlé sans le vouloir, pousser par son instinct social et protecteur, le lièvre dominant, s'approcha alors du prince qui se tassait devant sa grandeur. Le plus grand se pencha pour atteindre la taille modeste du prince.

-Tu es un petit nouveau pas vrai ? Sache que nous devons travailler, c'est notre mission en tant que herbivore et animal faible. On est pas à la cour ici, on est là pour engraisser la famille royale qui nous regarde nous tuer au travail jour et nuit. Et ce n'est pas prêt de changer. Maintenant, je vais retourner travailler pour gagner ma vie pour ma famille.

Le lièvre fit demi tour sans ajouter un mot, il prit son sac de grain et reprit sa plantation comme si rien ne c'était passé. Or Junmyeon était sonné par ses mots si dures, ses oreilles immaculées pendaient lamentablement. Il courut vers son vélo et l'empoigna en bondissant dessus, il repartit sans demander son reste.
Les mots lancinaiant dans son esprit comme d'horribles guêpes prêtes à le piquer. Mais au bout de quelques kilomètres à ruminer le prince comprit que même déguisé il restait un prince né dans une famille riche royale, il ne pourra jamais comprendre ces citoyens pauvres qui subissaint la pression des animaux forts et surtout de sa famille. Pourtant Junmyeon ne se considérait pas comme un animal violent qui rend esclave ses sujets et pourtant il renvoie cette image à son peuple, il devait changer et montrer qui il est vraiment au fond de son cœur.
Junmyeon souhaitait à présent changer le cours du monde, il voulait l'équité entre carnivores et herbivores, petits et grands animaux. Mais il se reprit car cette vision était trop utopique, ce monde n'existait pas. Il devait trouver une solution pour les agriculteurs, ainsi Junmyeon décida de rémunérer davantage les paysans pour améliorer leur condition mais aussi de construire des infrastructures pour leur faciliter l'accès aux soins médicaux et à l'éducation. Junmyeon en parlerait à son père en rentrant, il devait changer mais ses pensées révolutionnaires s'envolaient comme un essaim d'abeilles lorsqu'il vit Sehun, ce grand loup qui le tourmentait et qui occupait une grande place dans son cœur, ses joues se teinterent systématiquement de rouges alors qu'il descendait de sa bicyclette pour aller le saluer.
Il était endormi au pied d'un arbre, les rayons solaires filtraient à travers les branches épaisses, des cahiers étaient empiler dans l'herbe fraîche, Junmyeon s'approcha curieusement pour lire les inscriptions, c'était des manuels de littérature, ils étaient décorés de papiers colorés qui marquaient les pages. Le visage du loup était angélique, comme fait de marbre, son teint légèrement hâlé par la chaleur, ses yeux clos, ses lèvres esquissées un léger sourire taquin. Junmyeon s'accroupit près de lui, il le regardait avec soin, retraçant les traits de son visage avec ses yeux, ses traits masculins et dessinés au fusain. Junmyeon plaça ses oreilles en arrière alors qu'il continuait de l'observer avec une douceur de soir dans son regard. Il se pencha vers lui et d'une voix douce et calme il réveilla le loup imposant endormi au pied de l'arbre.

-réveillez vous monsieur Sehun..je suis venue vous voir car votre présence manquait à mon cœur
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Langage des fleurs : printanière, la primevère est un symbole de jeunesse et de renouveau.

Après la pluie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant